Blaireau revenait tranquillement de sa ballade. L'automne avait rendu les feuilles des arbres rouges/orangées et le mustélidé avait pris plaisir à se promener dans la forêt. Pourtant, en rentrant dans son terrier, il eu une drôle de surprise: un amas de glands, de noisettes et d'autres aliments avaient été entassé au fond de son habitat.

"Encore..." Soupira le quadrupède.

Il sortit, s'avança entre les troncs et, ayant repéré le bon, il cria:

- Eh! L'écureuil! Sort de ton nid!

Un petit rongeur roux passa la tête hors de sa maison. Il vit Blaireau et descendit le rejoindre. Blaireau lui fit alors remarquer, pour la troisième année consécutive, que l'écureuil n'avait pas à entasser ses réserves pour l'hiver dans SON terrier.

Le petit animal à queue touffue sortit l'éternelle rengaine:

- Mais sinon, j'oublis où je les mets. Dans ton terrier, au moins, je sais que je peux les retrouver facilement.

Blaireau, un peu énervé, car la situation redevenait la même que par le passé, lui dit qu'il allait sortir tous ce qui trainé dans son terrier. A l'écureuil de savoir se débrouiller un peu seul.

Sitôt dit, sitôt fait. Blaireau avait sorti tous les aliments de son terrier. Il rentra dedans pour se reposer, sous le regard penaud de l'écureuil.

Mais le lendemain, après avoir été voir un ami, rebelotte: l'écureuil avait de nouveau remis ses réserves dans le terrier. Blaireau, ressortit, appela le rongeur, lui fit un sermont et le prévint que si la situation se reproduisait, il mangerait toutes les réserves de l'écureuil. Puis il re sortit tous ce qui ne lui appartenait pas et laissa le rongeur grimpeur d'arbres dépité.

Le jour suivant, Blaireau fit, comme à son habitude, un tour en forêt. Il passa un long moment dans la clairière. Puis, il s'en retourna vers son logis.

Il fut stupéfait par ce qu'il trouva devant. Deux bouts de bois mis en croix. Par réflexe, il bondit dans son terrier. Mais pas de traces d'un passage d'écureuil. Il ressortit, retourna à l'arbre et héla l'écureuil. Celui ci descendit une fois de plus. Blaireau lui demanda ce que signifiaient ces bouts de bois.

- Et bien, vu que tu ne veux pas que j'entasse mon butin dans ton terrier, je l'ai enterré un peu plus loin. Mais pour être sur de me souvenir, j'ai placé les bois pour me faire une carte. Comme ça, nos deux problèmes sont réglés; je sais ou sont mes réserves et ton terrier et tout à toi. Comme ça, ça te va Blaireau?

Le mustélidé ne trouva rien à dire sur ce procédé. Il acquiesça et laissa l'écureuil.

***

L'automne laissa place à l'hiver et à la neige. Blaireau était tapis bien au chaud dans son terrier quand il entendit qu'on grattait à l'entrée. Il sortit et trouva l'écureuil en détresse.

- Blaireau! Un autre écureuil a trouvé ma réserve à cause de mon marquage. Il a tout enporté. Est ce que tu pourrais me dépanner quelques vivres? J'ai faim...

Blaireau soupira. Il alla dans le fond de son terrier voir s'il pouvait dépanner le rongeur roux.

Il se fit la réflexion que le petit animal avait de la chance de ne pas être dans le menu des Blaireaux. Parce que ce petit animal insupportable, s'il avait été un carnivore, il l'aurait mangé, juste pour avoir un peu la paix...