Jolie Sirène
Dans la brume, éclairée par la lueur de la pleine lune, se dessine une silhouette – celle d'une créature enchanteresse, étendue sur un rocher couvert de mousse contre lequel s'échouent les vagues avec violence et virulence. Dans cette mer si agitée, cette femme irréelle semble être le calme incarné.
Sa peau, couverte de gouttelettes d'eau, est blanche comme l'écume, et ses longs cheveux d'argent, humides à cause du temps, ondulent au gré du vent. Sa poitrine découverte se soulève et s'abaisse lentement, au rythme de sa respiration.
Sa queue, recouverte d'écailles qui semblent scintiller sous la lumière projetée par l'astre nocturne, bat faiblement dans les eaux déchaînées. Des ses yeux clairs, la sirène scrute les horizons ; patiente, elle attend.
Le soleil commence à naître, la lune à disparaître, et le son d'un cor retentit au loin. La sirène s'éveille et se redresse, et caresse ses longues mèches du bout de ses doigts fins, avec une grâce qui lui donne l'air de n'être qu'une illusion. La brume l'entoure toujours, silhouette presque fantomatique.
Un sourire étire ses lèvres fines et rosées lorsqu'elle aperçoit le navire à l'origine du bruit – un vaisseau imposant qui grouille déjà de vie malgré le jour qui peine à pointer.
Le vent se lève et les vagues se font plus brutales encore ; la tempête a commencé et la belle créature compte en profiter.
Sa voix, mélodieuse et envoûtante, couvre alors le vacarme des flots enragés. Les marins, attirés par les paroles de cette jolie séductrice, se précipitent pour l'épier.
Trop tard, ils se rendent compte qu'ils ne peuvent plus se détourner de cette femme d'apparence innocente, mais en réalité si dangereuse. Et, un à un, les marins plongent pour la rejoindre.
Le courant les emporte et les entraîne dans les profondeurs, causant leur perte.
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