"un sourire, même grand, participe-t-il au bonheur de ceux qui le foulent sans s'en apercevoir" - Guillaume Laborde

Il leva les yeux vers le ciel, il faisait gris. Les mains dans les poches de son blouson et sans savoir pourquoi, il se dirigea vers le beffroi. La porte était ouverte et il entra.

Il monta les marches, le temps semblait s'être arrêté ; son esprit aussi. 

Il aurait souhaité que la grande horloge s'arrête, elle aussi à son tour, faire machine arrière et remonter le temps. Tout recommencer. 

Il ignorait les touristes venus admirer la vue de l'esplanade et de la ville. Sans trop savoir  comment, ni pourquoi, il était tout en haut de la tour.

Il faisait froid et gris. Il était triste, aussi triste que le ciel, il regarda les nuages annoncer prochainement l'orage. Et alors qu'il se disait qu'il serait bien, que là, ici, à cet instant, le temps s'arrête pour lui.

Quelque chose vers le bas attira son attention. Il vit alors ce grand chat ailé lui sourire. Un grand sourire, franc, sincère et plein d'espoir. Il sourit à son tour, ce sourire lui fit du bien. Il avait marché sur cette place sans même l'apercevoir. Est-ce que tous les passants traversaient et marchaient sur ce chat ailé sans s'en apercevoir ? Il avait piétiné ce qui était beau et qui maintenant semblait lui adresser un sourire à lui, lui seul, comme pour lui dire ne sois pas triste, je suis avec toi.

Il pensa alors qu'il devrait prendre plus souvent de la hauteur, cette pensée le ragaillardit et le sourire aux lèvres, il descendit les marches de la tour et décida de sourire à son tour à tous ceux qu'il rencontrerait.