Nuit creusoise
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Le berceau de tes bras à mon épaule nue
A manqué cette nuit où j'ai dormi sans toi.
Et dans mes draps d'enfant, familière inconnue,
J'ai retrouvé vivant quelque sang d'autrefois.
La pendule amicale en ses mains de silence,
A passé un à un tous les grains de la nuit,
Tandis que mes yeux clos animaient la présence,
De tous ceux qui pourtant au-delà sont partis.
J'ai écouté mon père au regard généreux,
À la main de douceur et à l'épaule tendre,
Dans son bleu de travail à jamais poussiéreux,
Me dire encore les vers que j'adorais entendre...
Les meubles en noyer renferment plus d'un rêve,
Et plus d'un souvenir asséché s'y endort,
Qui s'éveille et s'ébroue comme échoué sur la grève,
À la faveur des nuits où le temps s'évapore.
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