A Virginie
Une minute de lecture
De vous je n'ai pas même une photo jaunie ;
Pourtant je vous connais comme de ma famille,
Bien que vous reposiez déjà quand je naquis,
Que vous ne m'ayez pas connue petite fille.
Je dépose toujours auprès de votre croix
Un chrysanthème mauve au début de novembre ;
Et je pense toujours à vous lorsque je vois
Au printemps le jardin renaître de ses cendres.
Vous étiez la voisine en tablier fleuri
De mes parents jadis, au temps de leur jeunesse.
Vous partagiez le bois, le pain et les soucis,
Et les légumes frais, le café, la tendresse.
Et c'est sur vos conseils, avisés, Virginie,
Que papa et maman achetèrent leur maison,
Maison de vos aïeux, chaleureuse maison,
Si bien que je vous dois le nid où je naquis.
Alors vraiment merci,
Oh, chère Virginie.
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