Ils aiment ce qui luit, la fumée et le vent,

Le scoop, l'exception, faire la une souvent,

Les affiches, le buzz et les projets clinquants,

Tout ce qui les éclaire et les met en avant...

Mais qui dira du bien du travail ordinaire,

De tout ce qu'on construit, pas à pas, chaque jour,

De ce qu'on édifie, dans l'ombre pierre à pierre,

Qui dira la patience, oubliée de toujours ?

Crois-tu que le fruit mûr, que tu envies à l'arbre,

Ait éclos tout-à-coup comme éclate un obus ?

Crois-tu que l'harmonie de la statue de marbre,

Naisse du seul talent, sans rien faire de plus ?

Tes mains devront casser, faire et refaire encore,

Pour parvenir au beau, que l'on photographie.

Pour savoir il faudra étudier et l'effort

Reste muet ; sans témoin, tu en paieras le prix.

Ne sois pas fasciné comme la vie voleuse,

Par le scintillement qui attire les yeux.

La vraie valeur des gens, des choses précieuses,

C'est le coeur qui la voit, chaque jour un peu mieux.