Tu encombres tes jours de tracas, de misères,

De rêves et de jeux, de faux événements ;

Tu t'agites, t'aveugles, tout comme tes pairs,

Tu te trompes toi-même à les croire importants.

Que ne regardes-tu la trame de la vie,

Sous le fil coloré qui la cache à tes yeux !

Ne sais-tu pas d'abord que tu es en sursis,

Quels que soient tes projets, tes désirs et tes voeux ?

Prends le temps d'écouter du ruisseau le murmure,

De caresser l'instant qui passe sous ta main,

De respirer le vent, haleine de nature,

De goûter la saison qui s'éteindra demain.

Étends-toi contre moi sans songer à rien d'autre,

Qu'à nous deux côte à côte au soleil d'aujourd'hui ;

Oublie les gens d'affaires, ne sois plus leur apôtre,

Et tenons entre nous, le cœur de nos deux vies.