Hérisson et pivoines

Une minute de lecture

Pivoines épanouies au chaud soleil de mai

Ombragent en souriant, sous leur feuillage dense,

Le modeste hérisson que la lumière intense

Incommode sans doute, car il se trouve laid.

J'aperçois quelquefois s'activer dans les feuilles

Ce petit animal ignoré des vivants,

Qui ne sort que la nuit tout couvert de piquants,

De son intimité défendant fort le seuil.

Comme lui tu te vêts d'atours bien peu aimables ;

Tout aussi bien que lui tu hais l'ostentation,

Evites à tout prix d'attirer l'attention

Quitte à être accusé de haïr tes semblables.

Mais moi qui te connais sous l'armure qui te cache

Et qui sais la douceur que tu as tout au fond,

Je crains fort que la nuit, dans ton sommeil profond,

Tu ne pleures en secret de n'être pas pivoine.

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