Hérisson et pivoines
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Pivoines épanouies au chaud soleil de mai
Ombragent en souriant, sous leur feuillage dense,
Le modeste hérisson que la lumière intense
Incommode sans doute, car il se trouve laid.
J'aperçois quelquefois s'activer dans les feuilles
Ce petit animal ignoré des vivants,
Qui ne sort que la nuit tout couvert de piquants,
De son intimité défendant fort le seuil.
Comme lui tu te vêts d'atours bien peu aimables ;
Tout aussi bien que lui tu hais l'ostentation,
Evites à tout prix d'attirer l'attention
Quitte à être accusé de haïr tes semblables.
Mais moi qui te connais sous l'armure qui te cache
Et qui sais la douceur que tu as tout au fond,
Je crains fort que la nuit, dans ton sommeil profond,
Tu ne pleures en secret de n'être pas pivoine.
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