Denise
Pour avoir accompli toujours les mêmes gestes,
Pour avoir récité cent fois les mêmes mots ;
Pour n'avoir pas laissé au temps le moindre reste,
Pour n'avoir rien choisi, jamais qui soit nouveau.
Pour avoir fait tarir la source de ses larmes
Au frottement constant de tout ce quotidien ;
Pour avoir étouffé tempêtes et alarmes,
Et pour n'avoir jamais, jamais désiré rien.
Elle a usé sa vie plutôt que de la vivre,
A enfermé son cœur dans un coffre en fer blanc,
Et vous a tout donné... Vous commetez un crime
A mépriser encore ses quatre-vingts printemps.
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