Sieste

Moins d'une minute de lecture

Les veines du lambris dessinent au plafond

D'étranges animaux, de singuliers visages,

Et mon regard errant en suit les traits profonds,

Comme l'enfant pensif observant une image

Du livre cent fois lu dont son cœur est l'otage.

L'abat-jour de faïence, en lune familière

Pend immobile et muet à sa chaîne d'argent,

Tandis que le zénith aux fentes des persiennes

Tire des lignes claires à même le mur blanc

Où sommeillent des fleurs, corolles éternelles.

Et sur la cheminée où reposent, tranquilles,

Quelques photos jaunies et poudrées par le temps,

La pendule de marbre au balancier docile

Egrène doucement un par un ces instants

Qui dans le grand miroir me sourient en passant.

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