L'écume du ciel gris moutonne en blanches vagues

Irisées de soleil encor par ci par là,

Et la moiteur de l'air appuie sa main trop large

Sur nos fronts palpitants, épuisés, sans éclat.

Le tonnerre gronde au loin qui annonce l'orage

Et le vent s'est levé qui essuie notre sueur ;

Le doux parfum de pluie que la terre rouge exhale

Monte à nos joues pâlies qu'il baigne de fraîcheur.

Une première goutte éclate comme verre

Répand sur le pavé une tache plus sombre ;

Mille autres suivent dru, enhardies, accélèrent,

Puis se taisent soudain sous le bâillon de l'ombre.