Giboulées
Une minute de lecture
Une profusion de gaies fleurettes roses
Couvre les rameaux nus de nos jeunes pêchers ;
Quelques bourgeons émus que la lumière arrose
S'ouvriront très bientôt aux os du vieux pommier,
Et les jonquilles dansent,
Au vent doux qui balance
Leurs jaunes espérances.
Les hachures zélées de l'averse impétueuse
Rayent au crayon gris ce brouillon prometteur ;
La sage primevère assise en sa couleur
Attend en frissonnant la tiédeur délicieuse
De l'avril aux yeux doux
Dont la tendresse floue
La console de tout.
Sur le bord du chemin épousseté de pluie,
L'herbe semble plus verte au petit matin frais ;
Au miroir bleu de l'eau que le ciel alanguit
Une main silencieuse a peint de doux reflets.
La gaieté qui ruisselle
Ebauche un arc en ciel
En hommage au soleil.
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