A celles d'autrefois
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A celles d'autrefois qui vécurent dans l'ombre,
Au transparent manège, en tablier fleuri,
Qu'humilité suivit jusqu'au fond de la tombe,
Moi je pense souvent, de peur qu'on les oublie.
Elles veillaient à tout sans qu'ils y prissent garde,
Au pain, au vin, au sel, à cueillir les fruits mûrs ;
Elles raccomodaient et les cœurs, et les hardes,
Incertaines pourtant des couleurs du futur.
Elles n'eurent de vie que le reflet des leurs
Au miroir déformant de leurs futiles gloires,
Et passèrent leur temps en familiers labeurs,
A pourvoir sans rien dire aux contours de l'Histoire ;
A étendre aux grands vents les draps de leur colère,
Essuyer aux carreaux toute trace de pluie,
S'employer patiemment à faire et à refaire
Sans qu'on songeât jamais à leur dire merci.
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