Le lendemain, ils avaient repris leur route. Aucune nouvelle de leur supérieure. Le message de Méfistiris avait bien été envoyé et vu mais aucune réponse ne leur était parvenue en retour. Snake, qui en entrant dans l'armée avait écumé la bibliothèque sur tout ce qui se rapportait au armes et à leurs construction, cherchait à quoi pouvait servir de l'uranium et de l'argent. Pour l'uranium il n'avait aucune idée et pour l'argent, au contraire, avait des centaines d'idées.

La première génération ne le supportant pas, on pouvait l'utiliser de bien des façons. L'argent les brûlait et leur prenait leur énergie.

Le retour au bercail fût beaucoup plus rapide que l'aller. Les trois soldats n'avaient plus cherché à faire les touristes et s'étaient dépêchés de rentrer. Malgré tout, il leur restait quelques jours de vacances. Alors, comme aucun des trois n'étaient natifs de la capitale, ils décidèrent de visiter tout en continuant à chercher à quoi pouvait bien servir l'uranium et l'argent. La ville était immense. Au nord il y avait un palais immense, impressionnant. Les tours , blanches et dorées, s'élevaient vers le ciel. Au centre de la ville s'élevait un beffroi. Les gros blocs de granit qui le composaient lui donnaient une allure massive et solide. Autour du beffroi s'étendait une place. En son centre une fontaine et quelques fleurs. Un peu à l'ouest Snake et Méfistiris avait trouvé une boutique qui vendait tout ce qui était possible de faire avec du cuir ou de la fourrure pour leur plus grand bonheur. Tout le reste de la ville n'était que maison et échoppes. Les tuiles sur les toits rendaient la ville chaleureuse. Mais quand on allait plus en périphérie de la ville, la pauvreté s'accumulait autant que la crasse. Et même si Maéve ne se sentait pas à l'aise dans ce genre de milieu, les deux autres avaient insisté pour y aller. Même si leur balades en ville était agréable ils avaient tous l'esprit ailleurs. Les questions tournaient dans leurs têtes.

«Raaaah, mais qu'est-ce qu'on fait avec de l'uranium et de l'argent ?! S'exclama Snake qui avait épuisé son quota de patience. Ces mots sortirent Maéve de ses pensées.

-Tais-toi, on va t'entendre! Lui rétorqua-t-elle.

-Trop tard… les coupa Méfistiris en regardant vers leur gauche. Dans un cul-de-sac à deux mètres d'eux à peine était assise un femme.

Ses cheveux roux striés d'étranges mèches noires encadraient son visage dur mais élégant. Deux yeux verts où se reflétaient curiosité et méfiance les fixaient.

-C'est pas souvent qu'on voit des soldats par ici. lança l'inconnue en guise de salutations.

-C'est pas souvent que les soldats ont des vacances. Lui renvoya Méfistiris.

-Mais êtes vous vraiment des soldats pour ne pas savoir de quoi sont faites vos armes? Reprit la femme.

-Nos chers instructeurs n'ont pas trouvé utiles de nous apprendre ceci. Mais, je concédes, cela pourrait être utile.Acquiesça la femme chat.

-Vous dites ça mais vous ne faites pas l'effort de le faire par vous même. Répondit l'inconnu.

-J'ai dit que c'était une bonne idée. Pas que je l'employais. Sourit Méfistiris.

-Vous jouez avec les mots. Grogna la rouquine.

-Je ne joue pas voyons. S'exclama Méfistiris en levant les mains, mimant son innocence. Mais revenons à nos moutons. Si vous savez tant de chose sur les armes, éclairer donc notre lanterne.

-Non, je vous laisse vous débrouiller.

-Aaaah je vois en faites c'était que du bluff! Souria la soldate. Vous ne savez rien.

-Bien sûr que si, je sais c'qu'on fait avec de l'uranium et de l'argent!!! S'énerva pour de bon la femme.

-Peut-être que oui, peut-être que non, qui sait.

-Comment ça "peut-être que oui, peut-être que non" !? Siffla la rouquine.

-Baaah vous pouvez toujours mentir… Répondit calmement la femme aux éclairs à qui l'apparente colère de l'inconnue ne faisait ni chaud ni froid alors que Maéve, qui était resté au côté de Snake à observer la confrontation, avait les genoux en coton. L'aura qui entourait cette femme aux si singuliers cheveux était terrifiante.

-Des bombes nucléaires. Avec de l'uranium on fait des bombes nucléaires. Et avec de l'argent on élimine la première génération. Dit avec arrogance la rouquine en prouvant qu'elle s'y connaissait. Elle déchanta bien vite en comprenant qu'elle venait de révéler inconsciemment ce qu'elle voulait cacher à ces idiots de soldats. Elle qui contait les faire tourner en bourrique pour gagner quelques pièces venait de se faire rouler en beauté.

-Ah! S'exclama Méfistiris.

-Ah?! C'est tout ce que ça te fait! Ça va à être un génocide ! Lui hurla Maéve absolument paniquée.

-Non, c'est pas ça ! Venez je vous expliquerait loin des oreilles indiscrètes. Lui dit Méfistiris en lançant un regard vers la femme toujours assise dans la rue.

Alors qu'ils retournaient vers la caserne Méfistiris décrocha la bourse qu'elle avait à la ceinture et la lança à la femme.

-Pour aide à l'État. Répondit Méfistiris au regard interrogateur qui lui lançait l'autre. Pourrais-je avoir votre nom?

-Kaesha. Et vous? Lui demanda la rouquine par pure politesse.

-Méfistiris. Lui lança la soldate en rejoignant ses amis.

Quand elle s'approcha de ses amis, une étrange puanteur la prit à la gorge. C'était l'odeur de la peur. Elle l'avait déjà sentie lors de certains entraînements plus…durs que les autres. Maéve empestait la peur. Même sans la sentir on le voyait à sa démarche. Des petits pas rapides, les épaules tendues et le visage crispé. Paniquée comme elle était la femme-faucon était une cible facile. Les badauds l'attaqueraient dès qu'elle ou Snake auraient le dos tourné.

Snake en avait bien conscience. Il avait carré les épaules et c'était mis à côté de la jeune femme et avait posé une main sur son épaule. Méfistiris s'était placé de l'autre côté. Les mains enfoncées dans ses poches, prête à électrocuter le premier qui viendrait les déranger. Le chemin jusqu'à la caserne se fit en silence. Ils croisèrent plusieurs de leurs connaissances dans les couloirs mornes du grand bâtiment. Alexander et Kaela les saluèrent amicalement car malgré la dureté de leurs entraînements ils tenaient tout de même à leurs élèves.

Quand ils passèrent devant le stand de tir ils rencontrèrent une femme qu'ils mirent du temps à identifier.

«Salut ! S'exclama cette femme en les croisant.

-Tiens, salut Alice. lui répondit Snake quand il reconnut la recrue d'un des bataillons qui logeait avec eux dans la caserne.

-Pour quelqu'un qu'on a envoyé deux fois au travaux forcés pour rébellion et troublé de la paix t'es pas vraiment discrète… Remarqua la femme chat en voyant les traces de poudres sur le visages et les cheveux blonds complétement ébouriffés de leur interlocutrice.

-Excuse moi d'être pour la liberté d'expression et de soutenir les différences de chacun! Ria Alice.

-Je te soutiens ne t'en fait pas mais essaie de ne pas finir enfermer à vie! Bon à plus. On se retrouve à midi. La salua Méfistiris en souriant pour écourter la conversation car bien qu'elle appréciait la femme caméléon elle ne tenait pas à l'impliquer dans cette histoire de bombe.

-À plus! Et avant que vous ne r'partiez, je tiens à vous dire que traîner avec quelqu'un qui empeste autant la peur c'est suspect.La salua en retour la femme qui partie en sautillant aussi vite qu'elle était arrivé.

Snake et Méfistiris reprirent leur chemin, marchant d'autant plus vite, traînant toujours Maéve derrière eux. Ils arrivèrent à la chambre du jeune homme qu'ils savaient vide.

Rapidement, ils poussèrent Maéve dedans et fermèrent la porte.

«-Bon quesque tu voulais nous dire tout à l'heure. Demanda Snake.

-J'allais dire que… Maéve, tu m'écoutes? Répondit la femme chat en se tournant vers l'autre femme.

-Une bombe… ces saloperies d'anges vont nous balancer une bombe à la gueule… on va tous y passer… pourquoi est-ce que j'me suis enga-

-STOP!!! ÇA SUFFIT ! s'exclama Snake en attrapant les épaules de la femme et en la secouant comme un cocotier. Tu arrêtes de paniquer sinon ont va tous paniquer et là on sera dans la merde!

-Bon alors, j'allais dire que l'arme qu'ils sont entrain de construire, celle dont Shëivi nous à parler, pourrait ne pas exister.

-Hein, mais les espions ont dit que… commença Maéve.

-Les anges doivent bien savoir qu'ils sont espionner. Et la réciproque est vraie aussi.

-Et alors! Qu'ils construisent une bombe ou un anti-transporteur ont est mal! S'exclama Snake.

-Tais-toi et écoutes moi idiot. Si les espions avaient pu voir l'anti-transporteur ils auraient facilement pu le trafiquer et Shëivi n'aurait pas eu cet air embêter.

-Tu veux dire que nos espions n'auraient vu que les plans! Compris Snake.

-Exact'.

-Il faut prévenir un haut gradé. Marmonna Maéve.

-Oui. Mais il ne faut pas en parler à Shëivi. Nous ne sommes pas des espions et elle ne nous croiras jamais. Kaela et Alexander sont de meilleurs choix. Ils sont plus proches de leurs élèves.

-Nous en parlerons par messages demain avec Shagura et Grémor. Et après-demain nous en parlerons aux adultes. Affirma Snake. De plus, qu'ils nous croient ou non , quand nous serons chez l'ennemi, que ce soit une arme ou une autre, il faudra la détruire. »

Cette phrase clôtura la discussion et les deux femmes retournèrent dans leur chambre.

*

* *

Le lendemain arriva bien vite aux yeux des trois soldats. Ils déjeunèrent rapidement et commencèrent à discuter avec leurs deux amis. Grémor faillit alerter tout son village en criant et ils perdirent deux fois Shagura qui s'était mis à grommeler dans sa barbe des choses incompréhensibles. Après quelques mésaventures, ils arrivèrent à une conclusion:ils avaient le choix entre la peste et le choléra…

D'un côté une bombe surpuissante qui ferait des milliers de morts, de l'autre une machine qui empêcherait les soldats de se déplacer rapidement et laisserait aux anges des failles facilement utilisables.

"On est pas dans la merde" Connclu Snake avant d'éteindre le mode communication de son OCMU. Les trois soldats encore à la caserne partirent à la recherche de leurs deux supérieurs. Maéve était toujours aussi tendue mais s'évertuait à le cacher. C'est sur le coup de midi, quand ils allient à la cafétéria qu'ils croisèrent leurs aînés. Snake eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que Méfistiris partait déjà à leur rencontre.

«-Attendez! Les interpella-t-elle

On aurait quelque chose de très très important à vous dire.

-Ça ne peut pas attendre? Répondit Alexander.

-À moins que quelque chose de plus important que la vie de la plupart de la première génération et une attaque qui ferait gagner les anges ne vous attendent dans cette pièce vous feriez mieux d'écouter ce que l'on doit vous dire.

-Très bien, très bien. Qu'est-ce qu'il se passe de si important?

Alors qu'elle s'apprêtait à parler la jeune femme se mit à scruter les couloirs ne voulant pas déclencher un mouvement de panique. Un soupir interrompit son observation et la femme se sentir tiré par le bras sur quelques métres avant d'être pousser dans une salle de classe vide.

-C'est mieux ici non? Demanda sarcastiquement Kaela.

-Oui, merci. Je voulais vous dire que nous allions possiblement faire face à une menace nucléaire. Dit Méfistiris dans le plus grand des calme. Nous avons surpris une discussion à propos d'un transfert de marchandises entre des humains et les anges. De l'uranium et de l'argent précisément.

-Donc à cause d'une simple conversation ont doit se préparer à une attaque nucléaire ? Nous aussi faisons du commerce avec les humains et alors? Rigola Alexander.

-Vos espions ont-ils vu l'arme? Demanda Snake le plus sérieusement du monde.

-Non, des plans seulement.

-Ils doivent savoir que nous avons des espions implantés chez eux, une tentative pour nous duper serait facilement réalisable. De plus, on utilise de l'uranium dans les bombes nucléaires. Cette théorie est probable, à vous d'y réfléchir ou non. Termina la femme chat en entraînant ses amis vers la sortie sans se soucier de la politesse.

-T'y crois toi? Demanda l'homme à Kaela.

-Je ne sais pas c'est quitte ou double. Soit ils ont raison et dans ce cas là on c'est fait avoir comme des bleus, soit ils ont tort et tant mieux pour nous.

-Tu m'aides pas là.

-Pense tout seul, moi je dis que leur théorie est plus probable que la nôtre.

-Je suis ton choix. Mais prions pour avoir tort.

$*