Fleurs bleues
Passe et s'en va le temps bleu,
Celui qui au son de l'horloge s'enfuit
Sonnant les douze coups de minuit,
Les fleurs fanées soufflent un dernier voeu.
La ronde des chiffres se poursuit
Inlassablement parmi
Les hommes, nés nus des Dieux,
Immortels dans ce rêve affreux
Où tout ce qui vit périt au péril
Des forces puissantes, ces fils
Qui relient les perles de l'existence
Au prix absolu : bonheur ou souffrance ?
Qui s'en va fuit, le monde se dérobe à lui-même
Rien n'a de sens ni de consistance,
Comment comprendre la connaissance,
Quand nous sommes si réduits, si blêmes ?
Le passage du temps nous détruit,
Comme la fleur, l'être peu à peu flétrit ;
Pourquoi garder une trace de notre vie,
Puisque nous sommes des millions simultanés ?
Tout ce que nous ferons n'est même pas né !
Pourquoi ne pas tout effacer et s'en aller ?
Tel est l'homme pris entre partir et rester,
Entre vivre et mourir au fil de sa pensée,
L'envol tente mais nous ne cessons de tomber...
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