Epilogue

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Le prix à payer avait été très lourd, mais les cités libres étaient passées juste à côté d’une catastrophe. La perte du zeppelin avait obligé Eos à battre en retraite, pour une durée indéterminée. Cela laissait le temps aux cités libres de se préparer grâce aux méchanicus de Louise. Cela lui laissait aussi du temps pour elle afin qu'elle pleure la perte de ses amis, tout comme Victor. Il la regardait poser des fleurs sur les tombes. Comme chaque semaine depuis que le zeppelin s’était écrasé. Chaque semaine, elle s’appliquait à fleurir les tombes qui se trouvaient là. Celle de ses amis : Basile. Connor. Sybile. Pierre. Elle n’en oubliait aucun. Chaque semaine, Victor l’accompagnait, avant à son tour de fleurir la tombe de Guillaume.


« Je savais que vous étiez là. »


Florian afficha un petit sourire en arrivant. Louise se tourna alors et se releva. Elle épousseta la terre de sa tenue et adressa un grand sourire à Florian.


« Florian ! Ça fait longtemps. Qu’est ce que tu viens faire ici ?

— J’avais à vous parler. Et je savais que je vous trouverais devant ces tombes.

— Oui, répondit doucement Louise. Je veux continuer à m’en occuper.

— Tu n’as pas besoin de te justifier, répondit Florian. J’imagine que la nouvelle t’est déjà parvenue. Pour Eos.

— Je sais. Ils vont de nouveau attaquer. Après six mois de silence, les voilà de nouveau. Mais, on sera prêt. Nous avons développé assez de méchanicus volants.

— Tu ne leur as toujours pas trouvé de nom ? »


Louise réfléchit un instant, puis elle réfuta de la tête.


« Je n’ai pas vraiment le temps d’y réfléchir, pour être honnête.

— Alors, qu’allez-vous faire ? demanda Florian. »


Louise échangea un regard avec Victor. Pour elle tout était clair dans sa tête, comme dans celle de Victor.


« Je ne vais pas me défiler. Je sais que la guerre sera longue, mais je ne peux pas rester à ne rien faire. Même si on doit emporter la guerre dans les airs, on gagnera.

— Et tu restes ici ? demanda Florian à l’attention de Victor.

— Je ne vais pas retourner là-bas. Alors, bien sûr que je vais rester ici. Je suis devenu plutôt bon dans les airs.

— Je ne suis pas vraiment surpris, concéda Florian. Pour ma part, je passe mon tour. »


Quelque chose tourmentait Florian. Victor pouvait le deviner à son regard fuyant.


« Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Victor.

— Je sais enfin où se trouve Maxime. Il est à Eos.

— Quoi ? répondit surprise Louise. De son plein gré ?

— Je doute. Je crois qu’il a été emmené là bas. Dans tous les cas, je vais le chercher.

— Tu ne vas pas sérieusement le faire ? demanda Victor. Eos est un endroit dangereux. Tu vas mourir.

— Écoute, je n’arrête pas de réfléchir. La guerre va reprendre de plus belle, et… Et j’ai l’impression que tout m’échappe. On a déjà tant perdu. Je ne veux pas perdre un seul ami en plus. Si je pouvais vous convaincre de partir d’ici, juste… Juste pour savoir que vous échapperiez à tout ceci.

— N’essaye pas, intervint Victor. On ne changera pas d’avis.

— J’imagine qu’on est deux, sourit Florian. J’irais à Eos, le sauver. Peu importe le risque. Mais je voulais juste que vous sachiez… Enfin, bref. Vous savez. Faites attention à vous. »


Florian adressa un bref sourire suivi d’un signe de la main, et s’en alla non sans jeter un dernier regard aux tombes. Louise et Victor ne cherchèrent pas à le dissuader. Ce n’était pas la peine. Au lieu de ça, Victor soupira longuement. L’idée de repartir à la guerre ne l’enchanter pas. Celle de laisser Florian seul encore moins.


« Louise, tu es sûre que tu veux rester ? »


Elle passa sa main sur son ventre un peu arrondi en soupirant.


« Oui. Je ne veux pas fuir. Et puis, je peux être encore utile.

— Je vois. Alors… On est reparti pour Neokorr ? »


Louise hocha doucement de la tête et prit la main de Victor. Tous deux se dirigèrent vers le méchanicus de Victor, fraîchement réparé, qui se trouvait en dehors des bois. Puis la machine décolla et s’en vola au-dessus de nuages afin qu’ils préparent tous deux la suite de la guerre.


FIN

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