Assise sur le siège passager du quatre-quatre loué à l’aéroport de Cayenne, un élastique entre les lèvres, Ânko s’appliquait à nouer ses cheveux roux en une queue-de-cheval en contemplant son reflet dans le rétroviseur.

Son coéquipier finissait de régler la note et ils seraient prêts à partir.

Elle enroula l’élastique autour de sa chevelure flamboyante rassemblée au dessus de sa tête et afficha un sourire satisfait devant l’image que renvoyait le miroir.

Ses cheveux fins était parfaitement tirés en arrière à l’exception de sa frange désordonnée. Ses yeux d’obsidienne en amande brillaient d’une lueur malsaine au dessus d’un nez pointu.

- Alors comme ça tu as fauté hein... Murmura t’elle pensivement.

La portière de la voiture s’ouvrit et un homme de grande corpulence au nez cassant vînt s’installer au volant.

- Qu’est-ce qui a pris autant de temps ? S’enquit la jeune femme sans lui adresser un regard.

- Un problème avec la réservation, répondit l’homme du tac au tac.

- Ça a fait du grabuge ?

- Aucun.

Elle hocha la tête en signe d’approbation. Si besoin, ils auraient pu voler la voiture, aucun humain ordinaire n’aurait été en mesure de les arrêter. Mais cela aurait attiré l’attention sur eux, au risque de les gêner dans leur mission.

L’homme tourna la clé de contact, faisant ronronner le moteur, et lança un regard hésitant à Ânko.

- Tu es sûre qu’il y en aura assez de nous deux ? Notre cible est tout de même une ancienne tête de liste... fit il d’une voix calme.

La jeune fille sourit malicieusement, faisant ainsi ressortir ses tâches de rousseur.

- Ça ira.

Elle jeta un regard à la banquette arrière, pour vérifier que les deux sabres effilés y reposaient toujours.

- Démarre, ordonna t-elle enfin.

L’homme au nez cassé s’exécuta. Ils quittèrent le parking bordé de palmiers et s’engagèrent sur une route ensoleillée. Ânko regardait le paysage par la fenêtre, interdite.

- On dirait que c’est l’heure des retrouvailles, Fukume... murmura t-elle, un sourire indéchiffrable aux lèvres.