Chapitre XI 4/4
Alice arrête son véhicule sur le parking de l’écurie. Et c’est main dans la main que nous nous dirigeons vers le box de « Voie-Lactée ». J’aime cette petite main d’apparence timide, toute chaude, toute douce qui serre la mienne de temps en temps, le regard complice de deux amoureux fous de connivence, le sourire enchanteur qui éclaire son visage. Alice respire la joie de vivre et je raffole. J’imprime parfois moi aussi une légère pression sur sa main et ce simple contact suffit à lui dire que je l’aime.
- Attends-moi ici, je vais chercher mes bottes.
Alice se dirige vers les vestiaires, son corps droit, ses petites fesses logées dans son short un peu trop grand, ses jambes joliment galbées, ses cheveux longs caressés par une légère brise qui commence à se lever. Vue de dos, elle arbore sa parure de femme ordinaire. Une femme que je sais nue sous son short et cette pensée me rend fou de désir.
Je me surprends à renifler les doigts qui ont effeuillés son sexe, ceux qui se sont immiscés dans son intimité. Ils ont conservé l’odeur de son plaisir.
- Tu fais quoi ? me demande t'elle intriguée.
- Je sens mes doigts. Ils portent encore ton odeur. Trop bon.
Alice sourit. Elle prend ma main qu'elle porte à son nez.
- Ça ne manquerait pas un peu de fraîcheur tout cela ? Me dit-elle avec un sourire espiègle.
Trop, c’est trop. Je plaque Alice contre des bottes de foins superposées restées dans un coin et je l’embrasse à pleine bouche, ma main plongeant dans son short par la ceinture, à la recherche de la fraîcheur promise.
- Tu es encore toute humide ma chérie !!!
- Et ?
- Et quoi ?
- Ça sent meilleur ?
Je retire ma main pour la coller sous mon nez.
- Hello les amoureux, vous allez bien ? On dirait que c’est chaud par ici !!!
Alice est rouge à rendre jalouse toutes les pivoines de Navarre. Julie est devant nous. Elle s’amuse de la situation. Je la devine aussi presque envieuse même si la voix se veut faussement intransigeante.
- Hello Julie, oui tout va bien. On est venu nettoyer le box de « Voie-Lactée ».
- Je vois ça mais je crois que vous vous êtes égarés.
Julie nous gratifie d’un sourire mesquin et disparaît presque aussi mystérieusement qu’elle est arrivée.
- Tu es toute rouge ma chérie, jusqu’aux oreilles et tu es très belle.
Alice me regarde de ses yeux pétillant de malice et on éclate de rire. Elle m’attire à elle et elle m’embrasse amoureusement.
- On le nettoie ce box ?
J’admire cette petite femme capable de passer d’une envie au désir, de l’initier et de l’oublier tout aussi rapidement pour repartir sur une autre destinée sans la moindre frustration.
Alice emmène « Voie-Lactée » au licol hors de son box pour l’attacher à proximité. De retour, Elle me tend une des deux fourches qu'on utilise pour le foin. Elle m’explique qu’il faut mettre de côté la paille propre de la litière, évacuer le paillage sale à la brouette. On s’affaire tous les deux dans le box. Nos corps se frôlent avec complicité. Un sourire, un regard, un geste, tout est sujet à vouloir se rapprocher et bizarrement tout nous rapproche. Un baiser furtif dans le cou, un petit coup de fesses sur les miennes ou vice et versa. Nos corps se cherchent. Nos corps se trouvent.
J’évacue le crottin sur le tas de fumier, pendant qu’Alice passe le box au jet d’eau. Alice n’est pas sexy mais je la désire plus que tout. Avec ses bottes, qui lui arrivent juste en dessous du genou, la partie visible de ses jambes m’excite surtout lorsque sa peau laiteuse disparaît sous le short où je sais que de culotte, il n’y a point. J’imagine ses fesses libres. Elles sont fermes, petites, magnifiques et j’ai une folle envie de les croquer, de les dévorer.
- Attention, j’arrive avec « Voie-Lactée ».
Je reviens à la réalité laissant derrière moi mes pensées hautement érotiques. « Voie-Lactée » réintègre son box flairant et goûtant la paille toute fraîche de sa litière. Nous la laissons redécouvrir son espace de vie et nous retournons à la voiture.
- Dimanche prochain, ce sera ma dernière compétition avant mon admission à l’hôpital. Tu viendras ?
- Oui bien sûr ma chérie.
- Ce n’est pas tout près. C'est à Deauville, en Normandie. On prendra mon Van. C’est mieux de partir la veille mais on peut aussi faire la route sur la journée si tu préfères.
- Va pour la veille ma chérie.
- Super. Je suis heureuse. Vraiment heureuse avec toi. On aura la possibilité de dormir sur place et généralement tous les cavaliers se retrouvent ensemble pour le repas du soir. Julie sera là aussi. Tu ne seras pas perdu avec tout ce monde ?
- Ne t’en fais pas pour moi, je m’adapterai mon amour.
- °° -
De retour à mon appartement, on avale vite fait un petit morceau. Alice allume la télévision et viens se caler dans le canapé tout contre moi. Elle sourit. Elle me pousse pour que je m’allonge et elle vient se coller sur moi, sa tête juste au-dessus de la mienne.
- Demain je te ferai l’amour comme une déesse.
- Euh ! Pourquoi pas aujourd’hui ?
- Aujourd’hui je veux des câlins, rien que des câlins.
Alice effleure mon visage avec ses lèvres. Ses doigts courent partout, avec une douceur d’une élégance déconcertante. Elle fait mine d’être fâchée, lascive, surprise, étonnée, grimaçante, sérieuse. Je ris de ses mimiques où je la trouve vraiment belle. Alice s’est allongée sur moi, sa poitrine contre mon torse, ses coudes plantés dans le canapé, sa tête juste au-dessus de la mienne. Elle me dépose mille bisous, sur mes paupières, mes sourcils, mon nez, ma bouche, mes oreilles. Rien n’est épargné et les baisers sont de pures graines de folies.
Alice me souffle délicieusement à l’oreille :
- Si tu bandes, t’as un gage.
- Arnaque, je suis déjà en érection depuis un quart d’heure ma chérie.
- Je suis au regret de devoir t'annoncer que tu as perdu. Je t’aime mon chéri. Allez au dodo. Demain je dois me lever tôt et toi aussi. Je te fais grâce du gage pour cette fois, à titre de revanche bien évidemment.
- °°° -
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