Chapitre XXVI 3/3
Des portes s’ouvrent. Je suis encore plus ballotté. On s’active autour de moi, un vrai bourdonnement. Les bruits s’estompent. Je n’entends plus rien maintenant, pourtant je sens que ça remue toujours. Je suis plongé dans le silence. Il n’y a plus un bruit. On me déplace. Je me sens seul, abandonné à mon sort. Tout semble loin. Mon visage me brûle toujours. Il y a un grand vide. Un vide énorme dans ma tête.
Et soudain, sur ma main … une autre main. Toute douce. Une main d’amour. Je la reconnaîtrais entre mille. Je sais qu’elle est là, juste à côté de moi. Je veux la voir. Je tente d’ouvrir les yeux mais rien n’y fait. Allez Olivier, fais un effort. Tu peux y arriver. J’essaye encore mais ça ne marche pas. Mes paupières sont collées. Impossible de les ouvrir. Je tente une dernière fois. Je suis épuisé et je n’ai toujours pas réussi. Pourtant je sens sa main si douce, si caressante. Elle me rassure parce que je sais que j’ai peur. J’ai peur de perdre ce contact magique et réconfortant mais j’ai surtout peur de la perdre tout simplement. Je me sens bizarre, un peu comme sur un nuage mais je suis toujours connecté. Sa main est toute chaude. Mon dieu que c’est bon. Merci ma chérie. Merci mon amour. Merci d’être présente. Merci d’être là.
Tout à l’heure, j’ai réussi à remuer un doigt donc je peux recommencer maintenant. Ça semble compliqué. Mes muscles ne répondent plus. J’ai de moins en moins mal au visage comme si la douleur s’enfuyait et pourtant, là aussi sur mon front, il y a un papillon d’amour qui vient de se poser. Je le sens. Je le sens bien. Je ne peux pas me tromper, ses lèvres si délicieuses… mais je me disperse. Concentre-toi sur ta main Olivier. Le signal, tu ne peux pas partir sans lui envoyer un dernier message. Il faut que ça marche. C’est important. Il n’y a rien de plus important que ce signal. Je sens une petite pression. Elle m’appelle. Mais réponds lui bon sang. Allez réessaye encore. Sa main est dans ma main. Juste une toute petite pression. Dépêche-toi. Tu n’as plus beaucoup de temps. Oui comme cela. Elle répond. C’est trop bon. Je souris. Je suis sûr d’avoir réussi. Je ne sais pas si je vais pouvoir réitérer. J’essaye mais c’est flou, je perds le contact. Je sens une larme prendre naissance sur mon visage. Sa main… elle n’est plus là ? … Alice ? Mon amour ? Ma chérie ? ...
Il y a deux prunelles qui me dévisagent, un magnifique cheval blanc, Alice sa bombe sur la tête, elle est trop belle. Son sourire que j’adore. Ses fesses toutes nues, en string, habillées de trois petits nœuds. Ses seins déformés. Alice sur le podium...
Tiens, un tunnel. Qu’est-ce que je fais là-dedans ? Je suis aspiré. On dirait que je flotte, que je tournoie.
Camille qui sourit, Alice à la porte de notre appartement, Alice qui me fait l’amour, ...
Oula, je tourne tout seul et ça va de plus en plus vite. Au bout du tunnel, une lumière si intense...
Alice à la fenêtre de sa chambre. Alice dans le foin. Alice et son magnifique sourire. Alice avec ses jolies seins, Alice …
J’ai compris maintenant...
Désolé ma puce de t’avoir entraînée dans cette histoire. A refaire, je me demande s’il ne serait pas préférable de passer mon chemin en versant une larme sur la femme ordinaire que j’ai aperçue au détour d'une terrasse, pour t’épargner la souffrance que je vais infliger à la femme extraordinaire que tu as toujours été.
La lumière est de plus en plus intense et je tournoie de plus en plus vite, je suis aveuglé par l’éclairage de ma vie.
Il est l’heure de partir...
Au revoir ma chérie. Fait bien attention à toi, moi je n’étais que de passage ici-bas et je ne regrette rien parce que mis à part toi ma puce, je n’ai rien à regretter. De l’autre côté de la lumière, je planterai mon tabouret et je t’attendrai mais surtout mon cœur, prends ton temps. Je ne suis plus pressé maintenant. Essaye d’être heureuse. Tu le mérites trop. Je t’aim...
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