Etrange
Ma rééducation se passe bien et je m’améliore sur certains points. J’arrive à montrer un peu plus d’initiative aux grands plaisirs de mes proches.
Je note mes journées depuis un cadeau fait par Roberto lors de la sortie à la fête foraine. Enfin, si j’y pense…
Un mois et demi a passé et j’arrive doucement à saisir un étrange comportement chez mon entourage. Comme s’ils s’empêchaient de me révéler quelque chose…
Cependant, je me persuade que ce n’est que mon imagination durant quelques jours. Jusqu’à que j’erre dans le bureau de mes parents, pour chercher quelque chose dont j’ai rapidement oublié et que je tombe sur un classeur avec mon nom dessus : L’affaire Eva Rodrigues, amie de notre fille Marta Ramos avec le coupable Alvaro Mendez au lieu-dit « La forêt noire ».
Je m’assois lentement et commence à consulter. J’ai dû mal à tout comprendre et seule la photo du jeune homme, me remonte de mauvais souvenir. Une rage intérieure qui me donne envie de meurtre.
Tout se mélange et je vais fouiller la cuisine pour trouver enfin le couteau à pain. Je m’avance pour aller dehors mais je serais bloqué par ma sœur et ma mère.
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— Marta ? Qu’est-ce que tu fais avec ce couteau ? Interroge ma mère
— Tuer, il faut le tuer !
Ma sœur est dans un état second, déterminer. Ma mère s’avance pour retirer le couteau calmement et me le donne pour que je le range. On s’interroge en silence puis je pose la question sur l’identité de la cible. Même en sachant la réponse.
— Tu veux tuer qui ?
— Il est en vie ! E…Eva ! E…Eva ! Pour toi !
On comprend rapidement qu’elle a sûrement eu accès au dossier. Marta a encore le regard fixe et reprend sa marche mais ma mère tente de lui faire faire demi-tour en douceur en la forçant à la regarder.
— On va ne tuer personne ma puce. Tuer c’est mal et puis il est en prison rassure-toi.
— Hein ?! Je…
— Maman, on lui doit des explications.
Elle hésite mais j’insiste avec un soupir. Ma sœur va s’assoir sur l’un des canapés pour se calmer et ma mère va chercher le classeur. Une fois à côté d’elle et moi, en face, elle reprend la conversation. Marta est toujours accrochée au déambulateur et le regard vide vers la cheminée.
— Ma puce ?
— ….
— On …est au courant de…du secret qui ronger ton amie…
— C…comment ?
— Le voisin, Alvaro à tout avouer à sa petite amie journaliste. Cette dernière, à remis le décès de ton amie au cœur l’actualité pour que personne n’oublie.
— …
— Tu peux poser des questions si tu le sens.
— Cacher pourquoi le chat ?
Ma mère compte sur moi pour poursuivre. Que dire ? Je mets du temps à déchiffrer sa question.
— Pour ton bien ma sœur. Quand la journaliste à écrit les articles, elle a voulu t’interroger tout comme la justice. On leur a dit que ta santé était fragile, que remettre le couteau dans la plaie n’était pas nécessaire. Maman, te l’a dit, justice a était rendu et heureusement assez rapidement. Durant douze ans, il reste en prison.
— …OK
— Si tu veux aussi, tu peux nous dire tout ce que tu penses. On est là pour t’aider ma puce, jamais, tu ne seras juger. On t’aime ma puce, sache-le.
Marta la regarde sans émotion. Ma mère se retient de pleurer comme moi. Je reconsulte le classeur pendant que ma mère l’enlace. Je ne suis pas dupe des ce qui se trame dans l’esprit de ma petite sœur. Cette dernière se lève pour prendre l’air.
— Adela ?
— Oui ?
— Tu penses qu’elle nous en voudra ?
— Je n’en sais rien…Déjà qu’elle ne parlait pas avant l’accident maintenant c’est pire.
— Tentative de suicide Adela. Faut admettre les choses, et crois-moi autant ton père y arrive mais moi j’ai encore du mal…
Je m’installe pour moi aussi l’enlacer, les larmes qui s’y invitent.
— Qu’est-ce qui n’a pas tourner rond chez nous, hein ?! On a tout fait pour votre réussite et on a eu que des échecs…
— Ne dis pas ça maman ! Comme tout en chacun, il y a eu des hauts et des bas. On a eu nos erreurs et on ne cesse d’apprendre à être meilleurs. Moi, j’ai réussi à me relever et Marta aussi ! Elle a sorti un dvd ! On l’avait pensé, six pieds sous terre et…
— Elle est encore !
Elle se ressaisit debout puis referme le classeur et commence à s’en aller. Je la retiens pour la rassurer encore :
— C’est son dur retour après son coma maman. Les médecins nous ont expliquer tout les possibles lésions cognitives, comportementales et physiques notamment.
— Je sais Adela, cependant je ne peux toujours pas admettre qu’elle n’est plus comme avant… Je garde pourtant, l’espoir qu’elle se souvienne de son passé.
— Moi aussi et on a eu justement la preuve tout à l’heure.
— Hum…Bien, je vais préparer le repas. Mais avant, je vais ranger ça.
— Tu n’as pas besoin d’aide ?
— Non, ça ira, fais ce que tu as faire.
— Bien, je serais dehors alors.
— N’oublie pas de jeter un œil sur ta sœur.
— Mais oui, ne t’inquiète pas.
Une fois dehors avec mon carnet de note concernant la mise en place d’un spectacle avec Juan et Jiji, dont je suis encore une fois l’organisatrice, je surveille comme prévu ma sœur. Durant au moins trente minutes, je l’entends parler à son cheval Eclair. Je n’arrive pourtant pas à décerner ce qu’elle marmonne.
Ensuite ma mère, s’assoit en face de moi avec l’apéritif pour commencer à fumer, elle aussi en observant Marta.
— Tu fumes maintenant ?
— Ho, écoute, à mon âge tu sais !
— Je ne t’ai jamais vu le faire et pourtant tu me fais la morale !
— Comme tu l’as très bien expliqué, on commet tous des erreurs. Elle fait quoi là ?!
On a peine le temps de se lever que Marta boit une petite fiole sortie de son pantalon. Elle le jette et se place au sol pour prier.
— Elle …
— Oui elle prie maman ! Mais peut importe en quoi et qui, ni comment elle prie ! Il s’agit de quoi, elle a avalé !
— Tu as raison !
En arrivant près d’elle, elle est accaparée par notre nouveau chien, Elfi. On l’a depuis une semaine et cela lui fait du bien. Une fois en tailleur, elle rit et lui parle comme si de rien n’était. Je me penche pour jouer aussi avec Elfi pendant que ma mère récupère la fiole. Il y un peu de sang… J’interroge ma sœur, une fois le chien partit en direction de mon père qui en arrivant comprend lui aussi, que quelque chose cloche.
— Marta ?
— Hum ….
Je la force à me regarder.
— On a vu que tu as bu du sang et tu peux nous expliquer ?
— Sang ? C’est pour me redonner de la force ! Je ne sais plus si c’est le mien ou une bête…
— Ma sœur, tu es malade, en plein traitement pour une greffe cardiaque, tu ne dois absolument rien faire de dangereux comme ça. Du sang en plus, peut contenir des maladies, tu comprends ?
— Non. Mon cœur va bien, ou c’est lui qui me contrôle.
— Marta, regarde-moi.
— Hum ?
— Depuis quand, tu le fais ?
— Je m’en rappelle plus…Je vais aux toilettes.
On l’aide à se remettre debout et on lui rappelle de revenir pour aller manger. Le midi, on écoute mon père qui raconte sa matinée avec ses amis puis une fois Marta partit se reposer, on lui fait par de nos inquiétudes. Il nous intime d’attendre si d’autres phénomes se reproduisent et informer Roberto.
Peu avant d’aller dîner, Marta va pour la première fois, se baigner. Elle ne le fait pas souvent et pour une raison qui nous échappe, tout rebascule à nouveau…
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