Vraie fausse excuse
N’insistez pas, c’est hors de question. Rien que d’y penser, j’ai des sueurs froides, une honte suprême me chatouille les chaussettes. Même pour faire plaisir à Alex — et je ne suis pas sûr que ce sera le cas —, je ne m’abaisserai pas à cette imbécillité. Comment ça, pourquoi ? Enfin quoi, vous me connaissez, les gars, est-ce que c’est mon genre ? Est-ce que, vraiment, vous envisagez de me voir dans la rue avec cet accoutrement, à supporter que des gens se foutent de ma gueule, tout ça pour répondre à une coutume tout à fait débile ? Est-ce de ma faute si cette pratique, inutile et dégradante, perdure comme une gale hautement contagieuse ? J’en fais trop ? Je m’énerve pour une broutille ? Vous savez quoi ? Je m’engage à vous suivre, pour prendre des photos. Non, non, incognito ! Je vous en prie, faites cet enterrement de vie de garçon, mais jamais — vous m’entendez ? — je ne me déguiserai en bite.
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