« Oh… le sang, c’est toujours cool mais… il est regrettable que… sexuellement, ça en soit resté là. Cette idée de truc à trois, c’était… intéressant.

Intéressant ?

Intéressant, oui.

En quoi ?

En… tout !

Ah ?

Oui.

Comprends pas.

Tu ne comprends pas quoi, Corbeau ? À trois, ça offre plus de possibilités. Et alors ça devient…

Intéressant ?

Intéressant, c’est bien ça, c’est ce que je disais.

En quoi ?

On tourne en rond, Corbeau.

Humains bizarres. Sexe à eux étrange.

Étrange ? Diversifié, différent de vous, parfois complexe, des fois tabou, dominant, humiliant, tendre, viril, interdit, permis, casanier, déviant, solitaire, multiple…

Stop, étrange ! Sexe étrange.

Je ne vois pas en quoi !

Complexe, alors.

Hum… certes, peut-être. Mais pas toujours. Des fois, parfois.

Tourne en rond, encore.

En boucle, oui ! Parce que tu n’arrives pas à saisir que le sexe ça peut être…

Donne exemple.

Tu veux un exemple ?

Avec elles, à trois, dire à moi, expliquer à moi.

Hum, avec elles... Hum...

Moi deviner : intéressant.

Hum, certes, certes… Elles… Si on me les apportait…

Toi les vouloir ?

Hum, je… pas impossible.

Nous devoir aller te les chercher?

Corbeau, suis-je libre ?

Pas encore.

Alors encore un peu de patience.

Plus tard ?

Plus tard !

Qu’en feras-tu ?

Je ne sais pas encore, je…

Sexuellement, exemple !

Tu es… bien exigeant, Corbeau !

…

Bon, ces deux frangines… il a parlé de leurs seins, commençons par là… j’avoue ne pas savoir si je résisterais bien longtemps à leurs petits seins.

Oui : picorer, crever, dévorer seins à elles ! Ça, sexe dominant ?

Non, "ça" ne serait que violence gratuite, rien d’autre.

Sexe violent ?

Violence ! Juste violence ! Où vois-tu une quelconque notion de sexe dans « picorer, crever, dévorer » ?

Leurs seins. Seins sexe, non ?

Oui mais… laisse-moi faire.

Faire quoi ?

Tout un tas de choses affriolantes, pardi !

Mieux que « picorer, crever, dévorer » ?

Cela viendra par la suite, si tu le désires, Corbeau ! Si je me lasse, si elles ne tiennent pas les promesses de leur corps.

Promesses faites ?

Elles sont belles, ça promet bien des choses.

Laides ! Humaines toutes laides !

Oui, je sais, je sais, elles n’ont pour toi rien de désirable.

Les désires-tu ?

Les choses de la vie me manquent… Tu n’imagines même pas ce que j’ai en tête !

Qu’as-tu en tête ?

Je me vois les dénuder. Nues, juste leur nudité. Debout, face à moi, pour moi seule. Pour les regarder au naturel, tout à ma merci, à tourner autour, avant de m’en approcher. Ensuite je les caresserai, doucement. Plutôt je les effleurerai, d’abord là où c’est insignifiant.

Sexe insignifiant, existe ?

Non ! Je parle de zones peu sensibles, tels les épaules, les bras, les…

Sexe insensible…

Pour faire grandir l’excitation ! Comme pour les hommes qui… vois-tu de quoi je parle ?

De quoi ?

Avec l’excitation leur pénis grandit ! Tu es un mâle, non ?

Pas confondre oiseaux et mammifères !

Oh… Oui, ah oui, oui, oh, certes. C’est à part : savez-vous que les testicules du mâle, chez nos amis les corbeaux, sont à l’intérieur du corps. Pour se reproduire, le mâle et la femelle collent leur cloaque ensemble. Mais, bien entendu, un "cloaque" ça ne vous parle pas, ignares !

Si.

Oui, à toi, bien sûr, et à toi aussi, vilain vétérinaire, qui je te le rappelle ne paie rien pour attendre, qui aura toujours quelque chose à redire, hein ?!

Non ?

Vas-y, sors-nous ta science, je t’écoute, explique-nous le cloaque puisque tu y tiens tant !

Suis pas vétérinaire !

Ah ! Bien, tu apprends, il faut savoir la fermer. La boucler. Se taire ! Ne pas attirer l’attention !

…

Le cloaque, voyez-vous, n’est rien d’autre que la région postérieure du tube digestif des vertébrés, où s’ouvrent l’intestin postérieur, les voies urinaires et, donc, génitales.

Génial.

Pas génial ! Gé-ni-ta-le ! On essaye de suivre !

Moi suivre.

Le cloaque, c’est leur cul quoi ! Faites un effort ! Pour se reproduire les corbeaux se frottent le cul !

Non, le cloaque.

Toi, Corbeau, c’est vrai, maintenant que j’y repense, tu n’as pas d’organe copulatoire.

Euh… moi savoir ça. Pour qui, réellement, cette leçon ?

Pour ceux qui depuis bien longtemps sont dans ma tête ! Pour ceux qui m’écoutent, pour ceux qui attendent avec moi, pour ceux que je vois, que j’imagine, qui m’accompagnent, avec qui je vis ! Depuis si longtemps ! Folle, cet isolement me rend…

Dingue.

Dingue. Suis-je folle ? Existent-ils ?

Pas folle, ni dingue, si existent dans tête à toi, alors oui existent.

Bon, soit, je… où en étais-je ?

Excitation grandit, avec sexe insensible.

Oui, oui, et… Ah, ouuii… alors je n’y tiendrai plus ! Elles non plus. Très vite j’irai vers les zones légèrement plus érogènes.

Sexe sensible.

Exact ! Tu suis. Les cuises, le ventre, les fesses.

Préliminaires à vous, débiles.

Alors accélérons, je passe à l’attaque !

Attaque !

Subitement, j'irai donc vers leurs seins. Leurs petits seins.

Oui ! Picorer, crever, dévorer seins à elles !

Non ! Non… Les prendre à pleine main, y promener le bout de mes doigts, les serrer, paume collée à leur galbe, les titiller. Les tenir, un temps. Jusqu’à ce que mes lèvres se posent sur leurs tétons. Ma langue, alors relayeuse de mes doigts, viendra flâner.

Nos becs…

Restent pour l’instant où ils sont ! Tu voulais exemple, alors laisse-moi fantasmer tranquille, cruel Corbeau !

Fantasmes humain, sales.

J’aimerais bien que tu arrêtes d’avoir des préjugés !

Va à l’essentiel, temps d’en finir.

Je vais… où je veux ! Je vais descendre mes lèvres collées à leur peau. De leurs tétons à leur pubis, où je m’attarderai.

Pfff… traîne en longueur. Sexe humain long.

Sexe corbeau trop rapide !

Sexe corbeau, précis, parfait.

Sexe fugitif ! Une a deux secondes ! Précis certes, mais loin d’être parfait !

Sexe suffisant.

Et bien moi, j’aime m’attarder.

Sur le pubis, ai compris.

Pas que, mais là oui, je m’y attarderai ! Pour percevoir leur intimité, leur fébrilité, leur fragilité.

Dans l’attente de ta bestialité ?

Pas mal ça ! Redoutant mais désirant ma bestialité. Mes mains, maintenant plaquées à l’intérieur de leurs cuisses, forceront, doucement, pour les pousser à s’ouvrir, à se révéler. Tremblantes, avide. Je regarderai, vorace, j’admirerai, passionnée, j’imaginerai, cupide. Je me figure leurs sexes : humides, torrides, disponibles.

Me donne faim.

Je… Tu… Hein, faim ?! Et bien on ne les dégustera pas de suite ! D’abord on hume, on trempe le coin, des lèvres, on…

Touche ?

Mon majeur s’y glissera, d’accord, d’un coup sec, vif. Surprises. S’y réfugiera. Je sourirai, espiègle, tandis que mon regard, relevé vers leurs visages, scrutera chacune de leurs expressions. En fonction…

Encore long, fantasme à toi ?

Oui ! J’ai plein de choses à leur faire ! Elles ont tout un tas de truc à me faire ! On doit…

Et toi lécheras, te pourlécheront, un doigt ici, un autre là, soyez folles mettez-en deux, pourquoi pas trois, souillez-vous, frottez-vous, mouillez-vous, abusez, transpirez, jouissez ! Jouissez et jouissez encore !

…

Alors fatiguée, blasée, débarrassée d’elles, finiront pour les corbeaux !

Euh… on n’a même pas fait le…

Non ! Plus aucun "le" ! Baise finie !

Mais…

Reviens vers nous, et rêves, autant que toi vouloir, deviendront réalités !

Hum, d’accord, mais…

Oui, maîtresse, ces deux-là réservées à toi.

Ces trois !

Pénis aussi ?

Hey ! Il y a bien longtemps que je sèche.

Désirs à toi, maîtresse, rien que désirs à toi. »