Chapitre 2
Ah quelle belle journée ! Profiter du beau temps, c’était vraiment le meilleur moyen de tirer parti de son jour de congé. Et puis, Oreley était une ville où la météo était clémente. Il faisait du soleil la majeure partie de l’année, et il n’y avait aucun problème de pollution ou de dérèglement climatique comme c’était le cas il y a 150 ans. Même avant la création du Conglomérat, les régulations environnementales étaient devenues très strictes. C’est pourquoi la branche Energie de l’entreprise avait choisi dès le départ de développer les sources d’énergies propres, l’éolien, le solaire, puis les sources de conversion d’énergie cinétique. Par exemple, en journée, c’était les pas des gens dans les gares et les différentes stations qui faisaient avancer les trains. Le sol était truffé de capteurs cinétiques qui convertissaient l’énergie de la marche en électricité. Qu’est ce que j’aimais la technologie actuelle ! Elle était magnifique et au service des gens.
J’avais passé la journée au soleil dans le jardin de mes parents. Médecins, ils étaient toujours débordés de travail (encore davantage depuis je n’habitais plus avec eux) et ils avaient suffisamment d’argent pour avoir un de ces appartements avec jardin suspendu. C’était bien pour y jouer quand j’étais enfant mais il ne devait plus être très utilisé vu qu’ils passaient tout leur temps à l’hôpital. Et ce n’était pas dans mon petit appartement que j’allais pouvoir prendre le soleil. C’était agréable de passer le temps, lire tranquillement sur mon ArmScreen et admirer la ville d’aussi haut. Heureusement qu’ils avaient un droïde s’occupant de l’entretien du jardin sinon cela aurait été impossible pour moi d’en profiter. Avec leurs emplois du temps de dingues, je n’avais même pas espéré pouvoir dîner avec eux, qui savait à quelle heure ils allaient rentrer ? J’avais donc mangé chez eux avant de prendre le métro aérien pour rentrer chez moi dans le quartier Ouest.
Oreley étant une ville verticale, la branche des Transports Publics du Conglomérat avait rapidement installé plusieurs lignes de métro pour relier les tours de plus en plus hautes entre elles. Et un vaste plan de modernisation des anciennes lignes souterraines avait eu lieu. Bref, les transports et l’énergie étaient au top. Mais ça, ce n’est pas grand chose à côté du niveau de technologie de l’endroit où je travaillais : Conglomérat Digital.
Cette branche du groupe gère tellement de choses ! C’est tout ce qu’on appelait l’informatique à l’époque. De toute façon, les informations n’existaient plus sur papier, on avait plus d’arbres pour ça. L’expansion des villes et la consommation de masse avait tué la faune et la flore... Du coup, tout était géré par C.Digital : le développement des nouvelles solutions pour la communication et d’autres choses, la gestion des données, les transferts, l’archivage, l’analyse et leur sécurité. Rien de plus important que la sécurité des données, surtout à une époque ultra-numérique comme la nôtre. Et c’était plus particulièrement dans ce domaine que je travaillais. Je m’assurais que les données des millions de gens habitant Oreley étaient protégées contre les cyber-attaques des néo-hackers. Et quand la technologie s'améliore dans un sens, il y avait toujours quelqu’un pour essayer d’en profiter pour son propre compte. Alors il y avait toujours du taf à faire dans la sécurité. Et j’étais douée. La place des femmes s’était un peu améliorée mais ce n’était toujours pas l’équité qu’on nous avait promis il y a de ça un siècle. Les mentalités ne changeaient vraiment pas vite...
Je quittais le métro aérien une fois arrivée à mon arrêt. J’habitais juste au dessus, je n’avais pas à marcher. Je pris un ascenseur pour rejoindre les étages de résidence qui occupaient le milieu de la tour sur une vingtaine d’étages. Une fois, dans mon petit appartement, je décidais de finir la journée en jouant un peu en ligne. Je m’installais tranquillement dans mon lit, pianotai un instant sur mon ArmScreen et lançai le logiciel de réalité virtuelle.
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