Une vengeance amère
Simon et Laure étaient inséparables depuis le lycée. Leurs amis les voyaient comme le parfait exemple d'un amour indéfectible. Ils se complétaient parfaitement : Simon, l'artiste rêveur, et Laure, la pragmatique ambitieuse. Tout semblait parfait jusqu'à ce fameux été où tout a changé. Simon avait reçu une invitation pour exposer ses œuvres dans une galerie prestigieuse à New York. C'était son rêve de toujours, mais cela signifiait aussi qu'il devrait partir pendant plusieurs mois, laissant Laure derrière lui. Laure, consciente de l'opportunité incroyable qui se présentait à Simon, l'encouragea à saisir cette chance. Mais au fond d'elle, elle savait que cela signifiait une séparation difficile, une distance qui pourrait éroder leur relation. Alors, Simon était parti pour New York et Laure était restée à Toulouse pour finir ses études de commerce.
Les premières semaines étaient remplies d'appels téléphoniques passionnés et de messages d'amour. Simon et Laure se questionnaient sur leur quotidien. Laure attendait impatiemment le retour de son chéri. Elle avait déjà prévu la robe qu’elle porterait pour son retour pour le faire craquer. Une robe noire, serrée à la taille, avec un décolleté plongeant, mais pas trop. Cependant, à mesure que les semaines passaient, la distance commença à peser sur leur relation. Les appels se faisaient plus rares, les messages moins fréquents. Simon et Laure avaient fini par ne s’appeler qu’une fois par semaine, voire moins. Laure s’était plongée dans son travail, déterminée à réussir dans sa carrière. Elle avait été engagée en alternance dans une société de publicité et comptait bien faire ses preuve. Elle avait toujours été ambitieuse, mais maintenant, cela devenait une obsession, un moyen de combler le vide laissé par l'absence de Simon.
De son côté, Simon avait pris ses marques à New York. Il se rendait chaque matin au Starbucks au coin de sa rue et croisait des tas de filles, un matcha à la main, qui lui faisaient les beaux yeux. Au début, Simon ne les regardait pas, puis au fur-et-à-mesure, il se sentait flatté. Ses œuvres d’art avaient plus à plusieurs galeristes et il avait même eu plusieurs opportunités de faire une collaboration avec l’un d’eux. En apprenant la nouvelle, il avait sauté de joie. Il attrapa son téléphone et appela Laure. Il était 14h à New York, donc 20h à Toulouse. Laure devait être à la maison, en train manger. Le téléphone sonna à Toulouse et Laure répondit :
- Allô ?, dit-elle
- Hey ! Devine ce qui vient de m’arriver ?
- Heu, je ne sais pas, dis moi.
- J’ai eu une proposition. Je vais peut-être ouvrir une galerie ! A New York !
- Waouh ! Mais c’est génial, Simon ! Je suis fière de toi !
- Laure, tu peux me passer l’agrafeuse, s’il-te-plait ?, dit une voix d’homme
- C’est qui ça, s’énerva Simon
- Mon patron, répondit Laure.
- Tu travailles encore à cette heure-là ?
- Eh oui, y’a pleins de boulot cette semaine. Bon, tu ne vas pas me faire une crise de jalousie, hein ?
- Non, non, t’inquiète.
Un blanc s’installa entre les deux.
- Dis, Laure ? Ça te dit que je rentre la semaine prochaine, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu ?
- Ah oui, d’accord. Ça serait super ! Bon, faut que je te laisse, bisous.
- Ouais, bisous.
Pour Simon, ça n’allait pas. Il avait senti quelque chose avec Laure et son patron. Pourquoi il la tutoyait ? Que faisaient-ils encore au boulot à 20h ? Trop de questions se bousculaient dans sa tête, mais il décida quand même de prendre son billet pour Toulouse.
Le soir même de son arrivée, il alla chercher Laure à son travail. Il était 20h passé. Plusieurs employés sortaient, mais toujours pas Laure. Au bout de 20 minutes, il entendit des rires. C’était Laure, son patron et une autre fille, le haut de la chemise ouverte. Simon se décomposa. Tout de suite, il se précipita vers Laure, lui fit un long bisous sur la bouche et la prit en aparté.
- Eh bien, bonsoir à toi. La première chose que tu fais en me voyant, c’est m’embrasser, ça en dit long pour ce soir.
- Ah, ça dépend. Tu ne penses pas que tu devrais te faire tester avant ? Ton patron a l’air de la trainer partout.
- Pardon ?
- Ben quoi, je ne veux pas avoir le SIDA ou autre, hein ?
Laure partit et rentra chez elle. Elle n’en revenait pas. Simon était devenu jaloux en une seconde. Il l’accusait de coucher avec son patron !
De son côté, Simon était satisfait. Il était sûr que Laure l’avait trompé et n’assumait pas. Il était décidé à la faire avouer, mais pas tout de suite. Ce soir, il avait une petite revanche à faire. Il prit son téléphone dans les mains et sélectionna le numéro de Valentine. Ils se donnèrent rendez-vous à son appartement 15 minutes plus tard.
- Hello mon bel américain !
- Comment tu vas Valentine ? Tu rayonnes aujourd’hui !
- Oui, je viens de quitter mon mec. Maintenant, je suis libre à tout. Et toi, comment ça se passe avec Laure ?
- Ben écoute, je suis persuadé qu’elle me trompe avec son patron.
- Ah ! Ma petite sœur se rebelle ! Je suis fière d’elle.
- Nan, Valentine, rigole pas. J’ai payé 1000 balles pour venir ici et m’apercevoir que ta conne de sœur me trompe avec son patron au bureau ! Et peut-être même qu’ils organisent des plans à trois.
- Ah ! Dis donc, Laure, quelle petite catin ! Mais, dis-moi, qu’est-ce que tu fais chez moi ?
- Eh bien, je me suis dit que tu pourrais m’aider à réaliser ma petite vengeance, si tu vois ce que je veux dire.
Simon gonfla sa joue et mima des allers-retours avec sa main.
- Oui, je vois bien. Ça m’intéresserait bien, mais il me faudrait un peu plus.
Valentine se releva et s’assit sur les cuisses de Simon. Elle lui prit la tête dans ses mains et posa léger baiser sur ses lèvres et redescendit sur son coup. Valentine lui chuchota à l’oreille quelques mots et Simon sourit.
- Si, si, bien sûr que je peux t’avoir ça !, lui dit-il
- Bon, ben eh bien, on peut y aller, répondit Valentine en poussant Simon sur le lit.
Valentine et Simon firent l’amour sauvagement. Les vêtements volaient dans les airs et les gémissements gagnaient face au silence. Ils passèrent la meilleure nuit de leur vie.
Au réveil, Simon décida d’aller voir Laure pour lui raconter sa petite victoire. Qu’elle ne fût pas sa surprise d’apprendre que Laure l’avait aussi trompé la nuit dernière et seulement la nuit dernière….
Avec son père.
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