En arrivant en bas des marches, il repéra immédiatement Samuel, le bras levé, un sourire aux lèvres.

— Je t’ai vu arriver de loin !

Il l’attendait et le guettait. Lucas se demanda ce qui avait déclenché cette attirance vers lui.

— Tu es gentil ! Nous sommes des milliers !

L’amphi était déjà plein. Ils trouvèrent quand même deux places, à condition de se serrer. Leurs jambes se touchaient. Il sentit Samuel éloigner la sienne. Il passa la main sous la tablette, posa sa main sur son genou pour la remettre contre la sienne. Il sentit le raidissement, puis le relâchement des muscles. Samuel ne tourna pas la tête vers lui, prenant des notes de sa main droite, libérant l’espace pour la main gauche de Lucas. Ce dernier fit glisser sa main du genou à l’intérieur de la cuisse de Samuel. Il perçut une accélération de sa respiration. Sa main remontait la cuisse : il aurait écarté le petit doigt qu’il l’aurait posé sur son sexe. Samuel ne disait rien, ne fuyait rien, ne repoussait rien. La main finit son parcours. Lucas sentait la fermeté sous sa main. L’air de vouloir lire les notes de Samuel, il posa son visage à deux centimètres du sien, ravi de sentir la petite barbe le chatouiller. Puis il reprit une position normale, arrêtant de perturber ce garçon sérieux.

Quand ils sortirent, Samuel était au bord des larmes. Lucas avait trop joué par sympathie pour ce joli garçon.

— Samuel, je suis désolé ! Je ne voulais pas… je ne sais pas ce qui m'a pris…

— Ce n’est pas grave. Tu sais, j’ai… Ce que je veux dire, c’est que ce sont des cours importants ! Il faut se concentrer.

Lucas fut horrifié par ce qu’il venait de faire : il avait obligé Samuel à subir ses attouchements. Il était d’autant plus choqué qu’il avait toujours été d’une prévenance et d’une attention extrême envers les autres. Devant son désarroi, Samuel le consola :

— Tu sais, ça m’a quand même fait plaisir.

Ni l’un ni l’autre ne tentèrent de revenir sur le sujet. Il y avait tant de choses à partager…