25
L’alarme réveilla Lucas.
— Désolé, mes cours commencent à 7 h aujourd’hui.
Corentin lui sourit, étendit ses bras au-dessus de sa tête en étirant son corps gracile. Au milieu, son mât se dressait. Lucas ne pouvait rester insensible. Il se courba au-dessus de son fétiche, offrant le sien au visage de son amant. Il se sentit pris en bouche, alors qu’il refermait ses lèvres. En même temps, un doigt s’infiltrait dans sa rondelle, titillant rapidement sa petite bosse. Il partit immédiatement, déclenchant un rire de son partenaire qui se trouva couvert de sperme.
— Lucas, tu es trop facile !
La bouche pleine, ce dernier s’abstint de répondre. Une fois rassasié, il se tourna et vint lécher le visage de son ami. Presque imberbe, Corentin avait la peau douce d’un enfant.
— Bonjour, mon beau Corentin !
— Bonjour, mon beau Lucas ! Va vite te préparer ! Tu vas être en retard !
— Je crois que c’est déjà fait.
— Dis donc, à ta démarche, tu as l’air d’avoir mal… c’est un peu normal la première fois ! Je suis désolé.
— De quoi ? C’était merveilleux ! Tu as fait ça si gentiment…
— J’ai une pommade. Je vais te masser !
— Avec plaisir !
— Dis voir : tu vas te laver à fond avant.
— Je vais essayer.
Corentin enduisit doucement Lucas, massant pour faire pénétrer la pommade. Lucas ne put se retenir.
— Tiens, tu mets ça au fond de ton boxer ! Ça empêche d’avoir une tâche sur le pantalon, ça peut couler un peu !
— Tu as d’autres trucs à me montrer ?
— Peut-être ! File.
Lucas sortit en courant. Deux secondes après, il était de retour, embrassant Corentin avec fougue.
Dans le métro, l’accablement le prit. Il n’avait pas ouvert son téléphone du weekend, ayant complètement oublié le reste du monde. Des appels, des messages, des SMS. Ses parents, ses sœurs, ses amis et Marie s’étaient déchaînés. Il mit un petit message, indiquant des problèmes avec son téléphone et promettant un appel prochain.
Cette avalanche lui démolit le moral. Finalement, quelles joies, quels plaisirs trouverait-il avec eux ? Comparé à Corentin, ce monde lui apparaissait sans intérêt. Il avait de l’affection pour eux, mais ne voulait plus dépendre d’eux. Sa conversation avec Corentin revenait. Être acteur, comédien, saltimbanque, voilà sa vraie vocation ! Sa vie affective et sexuelle venait de basculer de façon si inattendue. Il avait ignoré un pan entier du monde, celui de sa véritable nature. Le rapprochement semblait évident. Il devait tout remettre en question. Des ailes lui étaient poussées !
Bien sûr, Samuel l’attendait. Il lui caressa la joue, jouant subrepticement avec sa petite barbe. Samuel se laissait faire, en extase devant Lucas. Ils étaient assis, leurs jambes se touchant.
Les paroles du professeur ne l’intéressaient plus. Il venait de prendre sa décision. Il sortit son téléphone et commença à se renseigner sur les écoles d’acteurs. Les inscriptions étaient closes. Il n’en restait qu’une, aux frais de scolarité énormes. Si ses parents coupaient ses vivres, ce n’était pas avec la recette qu’il pourrait se le payer. Il avait besoin de ses parents ! Il allait falloir jouer serré. Annoncer son changement de cap et son changement d’orientation à la fois ! Il avait confiance. Seule sa sœur aînée allait le rejeter. Tant pis !
Il prit contact avec cette école. Ce n’était pas la plus réputée, mais ce n’était pas la plus mauvaise. Il obtint un rendez-vous dans l’après-midi. Là aussi, cela allait très vite.
Samuel n’avait pas arrêté de lorgner l’écran, devinant une chose importante par la nervosité de Lucas.
En sortant, Lucas lui dévoila son projet. La tristesse de Samuel lui fit mal. Il n’avait pas envie de rompre ce début d’amitié. Il promit qu’il continuerait à se voir. Avant de le quitter, Lucas murmura : « Je peux ? » avant d’embrasser longuement Samuel sur la bouche, au milieu des étudiants qui défilaient. Il essuya une lame sur le visage de son ami, avant de lui adresser un de ses sourires dont il avait maintenant conscience de la force.
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