chapitre 4 :
Les bruits qui perçaient la cloison bétonnée étaient d’un genre que je préférais ne pas décrire. Je n’avais jamais compris cette tradition étrange qui poussait tous les couples à perdre leur virginité les soirs de fête. Les gémissements s’intensifièrent, encore, jusqu’à devenir vraiment gênants.
Embarrassé, Charles finit par leur hurler de se taire. La voix qui répondit à sa protestation fit vriller mon esprit. C’était Nathan, et je le savais trop amoureux d’Octavia pour oser la tromper. Ma meilleure amie était donc entrain de faire l’amour à deux mètres de moi, et j’entendais chaque seconde de ses… mieux valait ne pas y penser.
- Tu veux qu’on s’en aille ?
Ma raison me hurlait de fuir le plus vite possible les portes sonores de la vie sexuelle d’Octavia, mais mon cœur adorait l’atmosphère qui s’était tissée dans cette pièce.
- Comme tu veux.
- Ecoute, j’adore Nathan et ta copine à l’air super sympa, mais il y a des choses que je ne veux pas connaître, ok ?
Je souris.
- On peut aller dans le jardin, proposa-t-il.
Nous sortîmes alors, et nous nous allongeâmes dans l’herbe, juste en-dessous des étoiles. Nous restâmes ainsi durant de longues minutes, sans rien dire, savourant simplement le plaisir d’être ensemble. Je ne m’étais jamais sentie aussi bien de toute ma vie, et ce jusqu’à ce qu’un frisson vienne ravager mon corps.
- Tu as froid ?
Non, j’adore me tortiller dans l’herbe juste pour m’amuser !
- Oui, un peu, répondis-je d’une voix mielleuse que je détestais arborer.
- Attends.
Il retira le sweat qu’il portait jusque-là et me le tendis comme si ce geste était pour lui parfaitement naturel. Je l’enfilai sans poser de question, trop occupée à admirer les muscles de son corps parfaitement dessinés sous son t-shirt blanc.
- Et toi, demanda-t-il, tu crois au coup de foudre ?
Cette question vint chambouler mon esprit jusqu’au plus profond de mon âme.
- J’en sais rien. En réalité, je crois que j’ai peur d’être déçue.
- Déçue par quoi ?
- Je ne sais pas. Déçue d’offrir mon cœur à quelqu’un qui n’en vaudrait pas la peine. Ou pire, de le donner à une personne qui ne me confierait pas le sien.
Il se releva, me regarda un instant puis m’attrapa par le bras, me plaqua contre son torse et m’embrassa. Je n’avais jamais embrassé un garçon de ma vie, et je le connaissais à peine. Mon cœur et ma raison se battaient à couteaux aiguisés tandis que ma langue se perdait dans la sienne. Puis je me détachai tout à coup, tremblante, et courus vers l’étage.
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