chapitre 7 :

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Qu’importe ce que je venais de dire, je détestais ma vie, et ce encore plus lorsque je me retrouvais à me trémousser devant un garçon que j’avais embrassé deux jours plutôt. Avant que le match ne commence, je priais le ciel pour que Charles se soit cassé quelque chose. J’irais sans doute en enfer pour cela, mais ça en valait la peine.

Les lumières commençaient à s’allumer, mon cœur s’accélérait. Nous devions entrer en scène quelques secondes plus tard et Octavia… Vain dieu la chapelle, où était Octavia ?

- Attendez ! Les filles attendez !

Sa petite silhouette accourut du fond des coulisses, d’étranges choses brillantes à la main.

- Je me disais, déclara-t-elle, qu’on pourrait ajouter des masques à notre tenue. Ça donnerait une petite touche glamour, vous voyez ?

Tout le monde semblait emballé et moi, je revivais.

- Octavia ?

- Je suis la meilleure, je sais, pas la peine de le dire.

- Ok, je le dirais pas.

Cette chorégraphie fut sûrement la plus longue de toute ma vie. Heureusement, Charles ne m’avait pas remarquée. Nous nous installâmes ensuite dans les tribunes pour la suite du match. Octavia hurlait à gorge déployée dès que Nathan s’approchait du panier. Au bout de deux longues heures, nous finîmes par gagner. Les garçons étaient si heureux qu’ils nous prirent dans leurs bras, encore dégoulinant de leur sueur puante. Nous sortîmes un instant prendre l’air tandis qu’ils allaient se changer. Quand nous revînmes, la buvette avait littéralement été prise d’assaut.

Nathan sortit tel un héros, deux gobelets à la main.

- Je vous ai récupéré de l’Ice Tea avant que la maladresse de Ivan ne renverse tout par terre.

Octavia ne put s’empêcher de rire, Mathéo également.

- Avec tout ce monde, lâcha-t-elle, j’espère surtout que tu nous a gardé un banc.

- Affirmatif princesse, dans le coin à droite, Charles garde les places.

Merde.

- Pas possible, renchérit-elle enfin, on évite Charles.

Déboussolé, Nathan ne savait quoi répondre et moi, je ne savais où me mettre.

- Pourquoi ? s’interrogea-t-il, stupéfait.

- Parce que c’est comme ça. Alors maintenant tu peux reprendre tes verres et ton Charles, nous on va s’installer ailleurs.

C’était un peu violent, et le visage incrédule de Nathan traduisait parfaitement son incompréhension, mais ça avait le mérite d’être efficace. Nous nous assîmes alors sur un muret à la sortie du gymnase, et Octavia vint poser sa tête sur mon épaule.

- Tu veux que je te dise, les mecs c’est nul, on est bien mieux toutes les deux.

- Je suis d’accord.

Tandis que nous regardions les étoiles, Mango, le chien de Floriane, vint lécher ce que mes chaussettes ne couvraient pas de mon tibia.

- Au pied, ordonna Floriane, arrête d’embêter les gens comme ça ! je suis désolé, il faut que j’aille le promener mais je dois tenir la buvette.

- Il ne m’embête pas, répondis-je, au contraire. Je peux aller le promener si tu veux.

- Tu ferais ça ? Meuf, t’es vraiment la meilleure.

Au moment même où je pris la laisse dans mes mains, je vis Mathéo surgir de l’intérieur du gymnase.

- Floriane, s’écria-t-il, j’ai trouvé quelqu’un pour sortir ton chien !

- Merci, mais ce n’est plus la peine, ta sœur vient de proposer de le faire.

- C’est pas grave, ils ont qu’à y aller tous les deux. En plus c’est dangereux de se promener seul dans la nuit.

Il n’avait pas tort. Je priais simplement pour que ce mystérieux promeneur de chien ne soit pas…

- C’est Charles. En plus regarde, il arrive !

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