Chapitre 1 : Début de l’été 

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Nous étions tous réunis chez moi pour fêter mon dix huitième anniversaire. Ma mère avait organisé une petite fête, invitant pour l'occasion Pauline ma meilleure amie depuis déjà 11 ans. Celle-ci me fit cadeau d'une lettre pour l'occasion.

« Alba, tu as quelques chose de prévu le 3 juillet ? Non parce que j'ai un plan génial à te proposer ! » était-il écrit sur le papier que je pris soin de refermer tout en regardant mon amie d'un air amusé.

« -Non Pauline je n'ai rien de prévu le 3 juillet ! Alors qu'elle est ce plan si génial ?

-Je t'embarque avec moi !

-Ah oui où ça ?

-Dans la fameuse ...

-Non arrête tu plaisantes ? »

La fameuse était le mot que nous utilisions pour nommer la maison de vacances de Pauline. Sa famille était très aisée et ses parents avaient entièrement retapés un ancien domaine familiale pour en faire une propriété digne des plus belles de France. La première fois que je l'avait découverte, c'était à travers des photos que mon amie m'avait dévoilé en rentrant de vacances. J'avais été tellement impressionnée par sa splendeur. À chaque nouvel été je lui disais « alors cette année tu retournes dans ta fameuse maison de princesse ? » d'où le surnom qu'elle porte désormais, la fameuse.

J'étais tellement ravis par l'invitation que je lui sauta au cou.

« -Bien-sûr que je t'accompagnes ! Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir ! »

Je vis l'inquiétude dans les yeux de ma mère, je savais que la séparation serait très compliquée pour elle, nous ne nous étions jamais vraiment éloignées l'une de l'autre jusqu'à aujourd'hui, mais j'étais une jeune adulte qui voulait vivre une expérience nouvelle. Le trois juillet arriva plus vite que prévu. Ma garde robe était prête, mes valises bouclées, j'avais passer la nuit chez mon amie la veille car nous partions tôt le lendemain matin et la route était longue jusqu'à Saint Rémès. Nous passions les sept prochaines heures de voiture à papoter, rire, écouter de la musique dans une ambiance très festive. La mère de Pauline s'appelait Alice, elle s'appelle toujours ainsi d'ailleurs, s'était une femme très détendue, ouverte d'esprit, j'appréciais sa compagnie. Elle était toujours de très bons conseils, et possédait un petit côté très rassurant que je ne saurai expliquer. Depuis tout ce temps j'étais très à l'aise à son contact et je lui parlais aussi aisément qu'à Pauline, enfin évidemment j'avais les limites, elle restait la mère de mon amie et non pas mon amie à proprement parler.

Après tout une journée de trajet, nous arrivions enfin sur la propriété. J'en prenais véritablement plein les yeux. La demeure était entourée d'un jardin où les fleurs et les arbres s'étaient décuplés pour nous offrir un véritable jardin d'éden. L'aménagement d'une belle terrasse jonchée d'une piscine rendait cet endroit très moderne. L'architecture victorienne de la maison suffisait en elle même à nous projeter dans le passé, le fait de l'avoir rendue neuve l'avait rajeunie, c'était à mon sens un choix très judicieux, cela n'enlevait rien au charme de ce lieu. Je complimentais Alice pour cet aménagement magnifiquement bien pensé.

J'envoyais un message à ma mère pour la rassurer, elle me répondit de ne pas oublier de mettre ma crème solaire et je souris, elle sait très bien que je n'en mettrais pas me dis-je a moi même. Elle me manquait un peu je dois l'avouer mais la voix raisonnante de Pauline me sortie de cette mélancolie passagère.

« -Alba ! Tu viens voir ta chambre !

-J'arrive tout de suite ! »

L'intérieur de la maison était en accord avec l'extérieur. Neuve, moderne mais toujours avec une marque de fabrique datant d'un siècle lointain. C'était chaleureux, ce qui est plutôt rare dans de grandes bâtisses comme celles-ci. La cuisine était inspirée du style américain, le frigidaire faisait deux fois la taille du mien, le marbre des plans de travail resplendissait. Une petite porte au fond de la pièce menait sur une autre partie du jardin, plus intime, très bucolique. Un hamac était attaché entre deux arbres, et les tissus me rappelait mon attrape rêve accroché au dessus de mon lit. Il y avait un petit étang un peu plus loin, une fontaine y était installé et l'eau qui s'en découlait me caressait délicatement les oreilles. C'était sans aucun doute mon endroit préféré, je m'y sentais comme chez moi. Je m'y voyais déjà installée au calme lisant un bon roman et me délectant d'une boisson fraîche la journée et d'un bon cappuccino en soirée. Je suivais mon amie au premier étage où elle commença par me faire découvrir sa chambre. Les murs étaient peint en bordeaux et le tapis vert pomme à poils longs se mariaient parfaitement avec. Ils étaient envahis de posters de groupes de rock peu connus et sa poubelle contenait encore quelques papiers chiffonnés qui avait sommeillé ici toute l'année. Des piles de cd et des bd traînaient un peu partout sur le sol.

« -Je reconnais bien là ton style !

-Viens voir ta chambre maintenant, c'est une chambre d'amie normalement mais désormais je la considérerait comme la tienne.

-J'ai vraiment une chambre à moi tu ne plaisantait pas ?

-Tu as vu la taille de ce truc, y'a plus de chambres ici que de feuilles dans le jardin ! » me répondit-elle.

Pauline avait un humour bien à elle et utilisait un ton cynique et nonchalant qui ne lui allait que trop bien. J'entrais dans ma pièce pour la première fois, elle était ravissante. Les murs étaient roses pâles et blanc pailleté, de légers rideaux blancs s'envolaient avec le vent chaud à l'intérieur de la chambre embaumant toute la pièce du parfum des fleurs alentours. Des guirlandes étaient accrochés sur le haut des murs et je devinais une ambiance chaleureuse et très cocooning lorsque la nuit serait tombée. Je possédais un dressing irréaliste et une bibliothèque bien garnie.

« -Quelle belle bibliothèque ! Tu me connais bien ma Pauline.

-Je savais que tu allais en tomber amoureuse. J'ai surtout choisi cette chambre pour toi car elle est juste en face de la mienne. Tu as remarqué la porte au fond ?

-C'est ... ma propre salle de bain ? C'est un bain que je vois ? Je pourrais passer ma vie dans cette baignoire si profonde. Tu me gâtes tellement, je te remercie pour ces vacances. C'est tout ce qu'il me fallait, c'est mieux encore que ce à quoi je m'attendais.

-Ça nous fais très plaisir de t'avoir avec nous cet été. Mon père ne viendra pas, il ne parviendra pas à se libérer de ses obligations professionnelles tu peux en être sûr et mon frère ne vient plus depuis des années pour les mêmes raisons, et à cause de sa femme évidemment qui aime voyager dans d'autres pays mais qui méprise les coins de campagnes français comme celui-ci.

-Ah mais oui ton frère, je suis désolé j'avais oublier que tu en avais un. En fait la dernière fois que je l'ai vu je ne devais pas avoir plus de huit ans.

-Ça ne m'étonnes pas, parfois même moi j'oublie que j'en ai un, difficile de se souvenir qu'on était si proche avant. Enfin ! Ma meilleure amie est là, nous avons toutes les vacances d'été pour en profiter, alors commençons dès maintenant ! Je te laisse t'installer tranquillement et on se retrouve en maillot de bain ?

-Excellente idée ! Laisse moi environ trente minutes pour réaliser que je vis un conte de fée et je te rejoins. »

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