Chapitre 5 : Une pluie torrentielle
Le calme avait cédé sa place à la tempête et désormais c'est dans la panique que nous rangions nos affaires. Les plagistes couraient dans tous les sens. Ce brave Paul m'avait abandonné à mon triste sort et avait déjà fuit la plage avec les autres. Je crois que personne ne s'était aperçu de mon état. Maladroite comme j'étais, j'avais glissé en courant sur un rocher. Je tentais de me relever lorsque je senti deux bras me soutenir.
« -Michael ! » dis-je étonnée de sa présence.
Il me souleva et me pris dans ses bras.
« -On va aller se mettre à l'abri ! » me dit-il assez fort pour que je puisse l'entendre dans cette cohue.
Il trouva une cabane de plage restée ouverte parmi les autres. Il entra toujours avec moi dans ses bras. Une fois à l'intérieur il m'assis sur la petite table qui était présente à l'intérieur et ferma la porte. Nous étions dans l'obscurité total, je cherchais mon téléphone pour allumer ma lampe torche et je sentis deux mains s'appuyer sur mes cuisses trempées.
« -Je ne veux plus jamais te voir avec ce type. »
Nous n'étions que deux ici alors il ne pouvait s'adresser qu'à moi.
« -Pardon ?
-Ce Paul. Je ne veux plus que tu lui adresses la parole c'est compris ?
-Et pourquoi je ne le ferait pas ? Il est plutôt sympa. » répondis-je pour le pousser plus loin dans ses retranchements.
« -C'est un enfant. Toi tu aimes les hommes.
-Tu n'en sais rien.
-Je me suis trompé alors, je ne te fais aucun effet. » murmura t'il tout en approchant son visage du mien. Je sentais son souffle si près de ma bouche, je ne le voyait toujours pas. Je parvenais à peine à avaler ma salive et à nouveau une bouffée de chaleur envahit tout mon corps. Je le désirais si fort. Je m'avançai légèrement, je ne voulais pas toucher ses lèvres avant qu'il ne le fasse lui même.
« -Je te veux Alba. »
Sur ces mots, il posa ses lèvres sur les miennes et m'embrassa délicatement dans un premier temps. C'était chaud, un peu humide, les gouttes d'eaux s'écoulaient de nos cheveux tout mouillés . Il se recula légèrement, je m'avançais immédiatement pour poser à nouveau ma bouche contre la sienne. D'une manière plus intense je lui rendit ce baiser qui m'avait fait chavirer. Je ne contrôlais plus mon corps et tout ce que je savais c'est que j'avais envie de lui.
La porte de la cabane s'ouvrît en claquant de toutes ses forces contre le mur , ce qui nous fis sursauter. Nous pouvions à nouveau nous voir malgré ce temps gris. Nous nous regardions intensément, comme si nous avions envie de nous dévorer l'un l'autre. Il posa sa main sur mon genou.
« -Aïe !
-Mais, tu saignes ! J'avais pas vu, tu ne t'es pas ratée. Je vais te nettoyer ça avec de l'eau. »
Il attrapa sa petite bouteille et s'agenouilla devant moi, j'étais toujours assise sur cette table. La robe légère que je portais était bonne à essorée et se collait sur mon corps dessinant mes formes.
Tout en me nettoyant le genou, il m'observait de la tête au pied. Il se releva doucement toujours les yeux rivés sur moi.
« -Je crois que tu ne sais pas à quel point je te désire.
-Je crois que je te comprend parfaitement. » ajoutais-je en l'embrassant à nouveau. Cette fois nos langues se délièrent pour n'en former plus qu'une. Il m'embrassa dans le cou, puis descendit jusqu'à mes seins. Il retira ma robe avec suffisamment de force pour qu'elle puisse tomber au sol. Il s'agenouilla devant moi pour la seconde fois et approcha son visage.
Je ressentais du plaisir pour la première fois. Je sentais sa langue danser dans des vas-et-viens au rythme de l'orage qui s'abattait au dehors. Personne n'aurait pu nous entendre. Je me mis à gémir doucement. Cela dura quelques minutes avant que prise d'extase je ne pousse un dernier râle de plaisir avant de trembler de tous mes membres. C'était la première fois que j'avais un orgasme. Je n'avais plus la notion du temps. Il se leva, me regarda et ajouta : « ça suffit pour aujourd'hui. »
Je restai bouche bée.
« -J'ai toujours envie de toi.
-Nous avons tout notre temps, ce n'est pas la seule chose qui m'intéresse chez toi. »
Il ramassa ma robe, la secoua vivement et me l'enfilât aussi vite qu'il me l'avait enlever. Il m'embrassa amoureusement sur le front, puis sur la joue, puis sur les lèvres.
La tempête s'était calmée sans que nous ne nous en rendions compte. Il était temps de relancer le sablier que nous avions tous les deux arrêté.
« Ne t'inquiètes pas, je n'en parlerais à personne. » lui dis-je avec un air coupable.
« -Je ne m'inquiète pas pour ça Alba. Ce qui m'angoisse maintenant, c'est de te quitter, retrouver le reste du monde. »
Nous sortions de la cabane, encore sous l'excitation de ce que nous venions de vivre.
Malheureusement pour nous, le reste du monde en question nous avait retrouvé.
« -Bah alors qu'est ce qui s'est passé, vous étiez où ? » nous lança Pauline.
« -Désolé je suis tombée et je me suis blessée, ton frère m'a mise à l'abri le temps que l'orage passe.
-Merde ! Tu ne t'es pas ratée toi encore !
-Tu vas bien Alba ? » me demanda Paul en s'approchant de moi.
« - Oui Paul je te remercie, ce n'est rien du tout, juste une égratignure de plus.
-Sur tes belles jambes c'est bien dommage ! »
Oh non, il revenait à la charge, après m'avoir lâchement abandonnée en plus.
« -Ne parle pas de ses jambes. »
Était-ce la voix de Michael que je venais d'entendre ? Je n'en revenais pas. Il s'était approché si vite de Paul pour l'intimider. Je ne savais plus du tout quoi dire, quoi faire, je ne m'attendais pas du tout à une telle imprudence.
« Hé ! Michael tu te calme ? Qu'est-ce qui te prends la ? » répliqua Pauline choquée par la réaction de ce dernier.
« -C'est pas ta fille Alba, tu te calmes ! Tu n'as pas besoin d'être autant sur notre dos tu sais ? Tu joues au grand frère protecteur, ça fait pourtant huit mois qu'on ne s'était pas vu. Huit mois mon frère durait lesquels tu m'as envoyer dix pauvres textos ! »
Mon amie venait visiblement de vider son sac et je m'aperçus par la même occasion qu'elle ne s'était pas rendu compte de la situation. Elle avait tout compris à l'envers et je l'avoue, ça m'arrangeais très bien.
Elle parti furieuse, ses amis la suivirent et j'en fis de même sans oser lever les yeux vers lui.
Elle râla pendant tout le trajet du retour, heureusement que la plage n'était pas très loin. Avant de quitter les autres, Paul m'avais donner son numéro de téléphone. L'angoisse !
« -Au fait, Paul alors c'est une affaire qui marche ?
-En fait j'en sais rien . Je ne sais pas trop où j'en suis. » je mentais délibérément. J'avais besoin de me confier, je ne pouvais lui dire que l'homme qui me plaisais, celui avec qui j'avais fais mes premiers préliminaires n'était autre que son aîné de quinze ans, jeune marié de retour de sa lune de miel. Quelle horreur! En pensant à cela, j'eus l'impression d'être un monstre.
« -Ah tu vois j'avais raison ! Je savais qu'il te plairais, il a le truc avec les filles. Mais ne te prends pas la tête, il est fidèle quand il est en couple. Son ex la trompé au moins six fois, le pauvre. Son meilleur ami faisait parti de la liste.
-Ah bon ? Il ne m'en a pas parler.
-Tu rigoles ? Il t'a parlé toute la journée, qu'est ce que vous vous êtes dis ? »
Quelle honte ... je ne pouvais lui répondre. Pauvre Paul, j'eus de la peine pour lui. Je l'avais méprisé toute l'après-midi, ne pensant qu'à Michael et j'en avais oublier tout ce qu'il avait pu me raconter.
« -Euh ... de tout et de rien quoi !
-Ouais ... mais encore ?
-Il m'a dis que son ex était trop jalouse ! Ah voilà je m'en souviens !
-Heureusement ! C'était il y a seulement une heure. T'es vraiment étrange aujourd'hui, tu es sûr que ça va ? C'est ta mère c'est ça ? Je sais que vous êtes très proches ça doit te faire un peu bizarre de ne pas la voir. Tu ne vas pas t'en aller quand même ?
-Oh la ! On se calme Pauline tu te fais de ces idées ! Je vais bien, je suis juste dégoûtée parce que j'ai mal au genou, j'ai l'impression que mon cœur va éclater par la même occasion, et que pour la première fois de ma vie j'aime un homme.
-Dans ce cas, je me félicite de te l'avoir présenté ! Envoi lui un message tu attends quoi ? »
Je n'avais pas du tout envie de le recontacter, j'aurai dû me taire, mon mensonge allait m'obliger à fréquenter ce garçon.
« -Ça va pas ! C'est à lui de faire le premier pas.
-Tu rigoles ou quoi ? Il t'as dis que tu devais lui envoyer un message pour qu'il puisse avoir ton numéro aussi !
-Ah oui c'est vrai ! Je suis tellement chamboulée que j'avais oublié. »
J'envoyais donc un message à ce Paul comme promis.
C'est Alba.
Voilà à peu près le message que je lui envoyais ce jour là.
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