C'était le temps des déchirements ; des grandes angoisses...

c'était le temps des pourrissements volontaires ; des limaces...

c'était le temps des poussières dans l'œil ; des grimaces...

c'était le temps des caresses essentielles ; je t'aime et je passe !

L'anti-rire qui s'infiltre entre tes paupières mouillées ;

le baisé qui s'ensuit ; les âmes recollées, le vent salé ;

mes bras qui t'entourent ; qui étouffent la saletés ;

ton sourire derrière, je le vois qui enfle, qui est tenté...

ce n'est plus le temps des pleurs, c'est celui qui avance ;

ce n'est plus le temps des erreurs, c'est celui qui nous lance ;

ce n'est plus le temps de l'échec, c'est celui qui nous tance ;

ce n'est plus le temps des regrets, c'est celui de la chance...

Mon ange, Ma puissance, Mon amour,

noyons ensemble les irascibles qui nous gênent,

suçons abondamment les liquides qui font vivre,

découvrons qu'il nous faut poursuivre sur les routes escarpées !

Qu'il nous faut lâcher définitivement, celles qui nous semblent tracées...

qu'il nous faut sentir le parfum vital – doux pansement de couleur libre...

que seul les fous, que nous croisons sur d'autres sentier

que seul les sauvages aux cœurs parfait

sauront nous suivre, sauront nous aimer !

Chaîne d'or autour des yeux, autour des sens !

Voyage avec moi sur l'autre rive...

vois l'archange qui brille au dessus de nos cheveux défaits ; vois l'ange...

je vis par toi, ma reine ; je respire par ta bouche ; je veux poursuivre la voie !

Je veux exister par tes mains, tes pieds... tes poils et tes pores...

je veux de cette vie là ! Mille fois cette vie là ! Dix milliard de fois cette vie là !