La couleur des pierres nues
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J’en ai rêvé de ces mondes blafards
Des caresses lumineuses et des rires,
Des pensées acerbes, des marais blonds
D’où coulerait l’homme de déraison.
Et ma tête empaillée se perd
Dans de longues étreintes froides.
J’en ai rendu des milices indigestes
Des grappes de cyanures houblonnées
Qui voilent ma mémoire
D’une nappe âcre et salace !
Ô maudite idolâtrie !
Tu m’exècres et me hais
Quand je t’aime et t’estime !
Ô douce mort !
Tu m’étrangles et m’épies
Quand je m’accroche à ton âme
Et m’étiole en ton sein.
La couleur du masque qui se tord
Et s’échappe de mon visage
N’est plus guère que noire ;
Comme vidée de son sang.
Il ne reste rien,
Qu’une grande nudité,
Une vierge apeurée qui s’étonne.
La couleur des pierres nues…
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