Possible Prologue

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L’histoire d’Esa, du monde, est irrémédiablement liée à celle du Créateur. L’entité à l’origine de toute chose et de toute forme de vie. C’est celle d’un récit à la fois simple et ô combien familier, celui d’un père et de sa progéniture. De la mésentente qui mena au conflit entre le Créateur et ses fils et fille ; les Sauveurs.

Et bien que le fondement même de toute cette histoire soit aisément compréhensible, nombreuses ont été les interprétations des actions du Créateur. Nombreux ont été les religions et cultes à voir le jour en son nom ou celui de ses enfants. Mais de ces jours bien lointains, seuls les saints écrits des Sauveurs font à présent acte de vérités et toute déviance des paroles relayées par les Trinitaires à la tête de la religion qui leur est dédiée se voit punie.

Dans chaque texte, dans chaque mensonge se cache une part de vérité et la foi des Trois n’y fait pas exception. Les racines de la si puissante Eclésiarchie des Sauveurs remontent ainsi au premier balbutiement de l’humanité. Un âge de légende ou les dieux marchaient encore sur notre monde et où leurs actions étaient visible par le plus simple des humains.

Les sources diffèrent quant à la raison de la fracture qui naquit entre le Créateur et ses enfants. Parmi les écrits encore lisibles, on y apprend que l’humanité était au cœur de tout et selon l’Eclésiarchie le traitement infligé aux hommes par le Créateur poussa ses propres enfants à la révolte. Ils aidèrent ainsi les hommes à briser les chaînes de leur servitude. À quitter leur simple rôle de troupeau dédié à la vénération auprès de leur dieu à celui d’être indépendant par la grâce des Sauveurs.

La guerre qui s'ensuivit fut longue. Et de ces temps bien sombres nous sont venus les divers monstres qui peuplent encore le monde. Mais à la fin des difficiles affrontements qui secouèrent Esa, le Créateur fut finalement vaincu, ses légions de monstres ou adorateurs défaits et pour la première fois les hommes disposèrent de leur vie comme ils en avaient toujours rêvé. Les tribus humaines sillonnèrent bientôt les cinq continents du monde en toute liberté et les Sauveurs eux s’effacèrent petit à petit pour finalement disparaître.

Laissant Esa aux hommes.

Et c'est de cette autonomie, de cette liberté totale que vint au jour la nature même de ces êtres. Les émotions des hommes, leur amour qui avait tant été apprécié par les Sauveurs fit bientôt place à la jalousie, la haine ainsi que la recherche incessante de pouvoir sur autrui. Pervertissant même leurs plus grandes œuvres comme l’ancien et glorieux Empire.

La religion, la question de la dévotion à la base même de la guerre qui avait jadis embrasé le monde et les hommes comme les dieux refit surface. Certains vénérèrent les libérateurs d’antan alors que d'autres rêvaient des temps de jadis ou le chemin des hommes était tout tracé par leur Dieu unique. Ainsi, l’Eclésiarchie vit le jour comme d’innombrables autres cultes, mais leur ressemblance s’arrêtait là.

Embrassée par le plus important Empire qu’Esa ait porté, la foi des Trois fut la force de l’ombre qui permit au soleil impérial de rayonner sur le continent central et au-delà. Amenant ainsi un âge d’or, une époque de connaissance. Mais au fil des siècles, comme toute chose éphémère de ce monde, l’Empire périclita et chuta après une sanglante guerre civile que les Trinitaires faillirent à empêcher. De ses cendres survécu toutefois l’Eclésiarchie qui garda toute sa puissance tandis que les royaumes émergeaient aux quatre coins du continent central au gré des seigneurs autoproclamés et autres chefs de guerre qui formaient leurs domaines respectifs.

À présent, les hommes règnent en maître sur leurs innombrables royaumes et les rares créatures encore en vie se terrent dans les épaisses forêts d'Esa. Mais dans ce monde « civilisé » figé depuis des siècles, les hommes sont à présent plus dangereux que les monstres et les cours royales des arènes de combat ou le pouvoir est âprement disputé par les nobles sous la tutelle lointaine mais inconditionnelle de l’Eclésiarchie qui s’accroche encore et toujours à son pouvoir.

Les réalités de jadis sont ainsi des mythes devenus des légendes bien lointaines et le souvenir du Créateur largement oublié dans un monde où les chevaliers guerroient pour le pouvoir sous l’acceptation de leurs têtes couronnées et très saints Trinitaires.

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