La grotte
En hommage à l'un de mes maîtres dans la litérature : Howard Philip Lovecraft
Journal du Roi d'Interyl
Mon nom est Fraold, Seigneur du Royaume Interyl et ce que je vais vous dire seront mes derniers mots avant que je disparaisse à jamais après ce que je viens de voir. J'écris ces mots à la faible lueur d'un rayon du Soleil, boule d'énergie pure courant dans le ciel pour nous éclairer la voie. Et je les écris en tremblant, me demandant si jamais je pourrais retranscrire correctement ce à quoi j'ai pu assister.
Je ne faisais que me balader dans le Royaume, il y a cela quelques jours. Je marchais... Ce qui fut tant bénéfique pour moi avant finit ainsi par me détruire... Mais, je marchais, je me baladais pour me vider la tête de toute mauvaise humeur (le royaume voisin venait de nous trahir pour l'Empire des Soleils Bruyants) quand je fus attiré par un lieu que je n'avais jamais exploré, une caverne dans laquelle je n'avais jamais posé le pied.
Ah ! Avant que j'oublie ! Que l'on donne ma couronne à Fardel, celui qui a tant couru, marché et chassé avec moi !
Mais je fus ainsi attiré par ce lieu étrange... d'autant plus que je ne l'avais vu... surtout dans cet endroit que je connaissais si bien pour avoir marché tant de fois dans ces lieux. Alors j'entrais... Et tout se reboucha derrière moi, me laissant dans une obscurité totale.
La panique me prit et je me mis à courir aussi vite que je le pouvais, à l'aveuglette. Je sentis soudainement tout ce qui se trouvait sous mes pieds, je ne savais pourquoi. C'était comme si j'étais dans un cauchemar : je courais mais j'avais l'impression d'aucunement avancer. Et je ne voyais rien à part les bruits de mes pas...
Mais aussi les bruits de pas d'autres choses.
Je regardais autour de moi, toujours, mais ne pouvais rien voir.
C'est alors que je tombai dans un trou, fendant les airs à travers des paysages de folie, des objets étranges volants, collés, ne respectant pas les lois de la gravité ni celles de la magie. Je hurlai tout du long, je me débattis et, surtout, je me sentais comme un faible moins que rien, moi qui était un roi de grande renommée. Mais que devaient-ils se dire lors de cette disparition ? Qu'ont-ils fait ? Est-ce qu'une guerre s'est déclarée... Par Haskral, Dieu de la Sagesse, qu'ai-je donc fait... Tant de questions auxquelles je n'aurais aucune réponse car je ne peux sortir de là ou je suis et que je me dois de finir ma vie. Mais, avant de le faire, j'irais jusqu'à la petite faille par laquelle passe le Soleil pour jeter mon journal et espérer que quelqu'un le trouve et le lise et n'aille jamais dans cette caverne.
C'est alors que je tombai au fond de l'eau, n'ayant aucune douleur, et marchant au fond d'elle. Puis, la respiration me manqua et je remontai... Peu avant de mourir. Oh ! Comme j'aurais dû mourir à ce moment à cause de ce qui allait suivre... Oh ! Comme la longue marche qu'est la vie ainsi que la santé mentale aurait dû s'arrêter brutalement avant que tout ne parte dans l'horreur...
Je vis quelqu'un tomber à côté de moi... Et, de l'eau, sortit une créature qui est indescriptible. Son regard seul vous fait devenir fou... C'est un mélange entre poisson et insecte... Mais il y avait aussi une touche d'araignée, dedans. Ses griffes et ses dents étaient les plus horribles que j'ai jamais vu...
C'est alors que la folie me prit lorsque celui qui tomba à côté de moi, toujours vivant et qui venait de remonter, me regarda terrifié. Il avait vu ce que j'avais en tête. Je le poussai sur la créature et sortis de l'eau. Les cris étaient horribles...
J'eus ainsi la mauvais idée de me retourner car ce que la créature lui faisait était encore plus horrible que tout ce qu'il s'était passé dans toutes les guerres, que tous les charniers possibles et inimaginables. Une seule personne avait suffi à remplacer des milliards de cadavres en horreur. Alors je me remis à courir pour vivre. Je me remis à courir pour survivre... Et je perdis la créature. J'espère que celle-ci m'a aussi perdu...
Je l'espère car cela fait plusieurs jours qu'elle ne m'a pas trouvé, qu'elle m'a perdu, et que je suis coincé là où je suis actuellement.
Maintenant que j'ai raconté tout cela... je vais balancer ce putain de journal à travers la faille. Mais, j'entends soudainement ses bruits, je l'entends marcher comme si j'entendais la Mort venir me chercher.
Par tous les Dieux... Cette main... C'EST ELLE !
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