2ème partie
(Un nouveau personnage avec une blouse blanche ouverte et un nœud papillon, s'introduit sur scène.)
Le neurobiologiste : Pardonnez mon intrusion, mais je passais dans le couloir quand j'ai entendu votre conversation. J'ai quelques connaissances sur le sujet et j'aimerais beaucoup vous en faire part.
Femme : Faites monsieur ! Faites !
Le neurobiologiste : Merci ! En premier lieu, je voudrais rectifier l'erreur des 99% mentionnées - qui sont en réalité 98,7 %, de gênes communs entre les hommes, bonobos ou chimpanzés - et préciser que ces pourcentages ne justifient nullement l'animalité chez l'être humain. Pour preuve, la souris est à 80 % sapiens, et les mouches et les bananes le sont à 50%. Cela ne signifie pas que nous sommes des fruits pour moitié, ni qu'il faille deux mouches pour faire un homme !
Le scientifique : Monsieur ! Qui êtes-vous donc ? Qu’est-ce qui vous autorise à contester mes paroles ?
Le neurobiologiste : Excusez mon ingérence, mais il ne m'était pas possible de laissez dire de telles inepties ! Cette dame ne peut baser son opinion sur des théories suggestives et non prouvées ! Monsieur ! Même si vous reprenez les propos de scientifiques célèbres, vos allégations sont de simples suppositions, et vous ne pouvez les vendre comme vérité scientifique ! Ce ne serait pas juste ! D'autant que Darwin lui-même, s'est contredit dans ses affirmations.
Le scientifique : Ah, ça monsieur ! Je ne vous autorise pas à salir le nom de ce grand naturaliste qui a révolutionné la biologie et fait faire un bond considérable à la science ! Ah ça non, monsieur ! Monsieur ? Monsieur comment, au fait ?
Le neurobiologiste : Monsieur Poste ! Henri Poste, neurobiologiste américain et fervent défenseur du créationnisme, mais néanmoins ouvert à la continuité et à l'évolution du monde vivant post-création.
Le scientifique : Huicentsoixante Patrick, qui se prononce Hu-I-cent soixante.
(Les deux hommes hochent du chef pour se saluer. Les salutations sont froides et distantes)
Le neurobiologiste : Monsieur !
Le scientifique : Monsieur ! Mmm... Dites-moi donc monsieur Poste, je ne crois pas vous connaître... Le monde scientifique est assez petit, cependant votre nom ne me dit rien. Quelles sont vos références ? Vos travaux de recherche ? Où donc avez-vous étudié ? Où exercez-vous ?
Le neurobiologiste : Monsieur ! Monsieur ! Vous vous égarez ! Nous ne sommes pas là pour étaler notre culture ni pour comparer nos diplômes. L'urgence est d'éclairer cette dame et, en tant que professionnels, nous sommes en devoir de le faire !
Femme : Certes messieurs, j'attends que vous m'éclairiez de vos lumières. Je suis tout ouï, alors développez-moi vos arguments.
Le neurobiologiste : La parole m'étant donnée, j'aimerais revenir sur le singe dont vous discutiez avant mon arrivée, et spécialement sur ce célèbre fossile nommé Lucy. Vous savez, ce fossile sur lequel vos amis évolutionnistes ont appuyé leurs théories ? Ce fossile qui était incomplet, attendu que ses pieds étaient absents. Et alors que techniquement, personne ne pouvait affirmer que Lucy était bipède, nous la vîmes se déplacer debout dans vos reconstitutions vidéo. Ah, cette "chère mémé Lucy" qui marchait à quatre pattes et s'est redressée pour regarder par-dessus les herbes hautes ! Après analyse du reste du fossile, la science admit que cette "chère mémé Lucy" était une variété de singe, mais bien évidemment, sans en aviser le grand public. Ainsi, un grand nombre de personnes persiste à croire que Lucy est une arrière-arrière grand-maman. Oh ! Je ne dis pas qu'il s'agit d'une manipulation de masse. Non, non... Mais enfin... cela s'en rapproche...
Le scientifique : Tout n'est pas aussi simple que vous le prétendez monsieur Poste ! Non, pas aussi simple !
Le neurobiologiste : N'inter-changez pas les rôles, monsieur Huicentsoixante ! C'est vous les évolutionnistes qui avaient coutumes de nous simplifier les pensées en nous faisant croire n'importe quoi ! C'est vous qui nous parlez de nouvelles découvertes qui, dans le temps sont réfutées mais jamais démenties officiellement ! C'est vous qui passez allègrement du coq à l'âne, et du protozoaire à l'homme moderne avec de belles histoires bien racontées ! Tiens, et puisqu'on en parle de vos fables évolutionnistes ! Que dire de “l’Hesperopithecus haroldcooki”, appelé communément "l'Homme de Nebraska"? Quid de ce ramdam médiatique basé sur une simple molaire ? Quid des représentations supposées de cet "Homme de Nebraska" et de sa compagne, qui furent largement diffusés dans les médias et donnés pour vérité scientifique, jusqu'à ce qu'en 1928, on s'aperçoive que la dent provenait d'une espèce éteinte de porc ? Mmm... Un cochon sauvage, pour être exact... Quid de cette histoire montée de toutes pièces ? Tsss... Comme d'ordinaire, l'erreur ne fit pas la une des journaux. La vérité fut cachée au grand public. Encore une de vos tromperies passée sous silence !
Le scientifique : Je ne vous permets pas !
Le neurobiologiste : Que cela vous heurte ou pas, monsieur Huicentsoixante, l'homme est homme et crée à l'image de Dieu, tandis que le singe est créature de Dieu, mais de nature animale !
Le scientifique : Dieu ! Dieu ! Dieu à toutes les sauces ! Vous les fondamentalistes rétrogrades et bloqués sur vos croyances ancestrales, laissez donc la science faire son travail ! Ne vous en déplaise, nous sommes bel et bien des animaux ! Certes, particuliers et différenciés, mais des animaux de la famille des mammifères !
Le neurobiologiste : Faux ! Nous ne sommes pas des mammifères ! Monsieur ! L'homme n'est ni un singe savant devenu bipède parce que son lieu de vie l'y contraignait, ni le produit d'un sac de gènes, ni une espèce de poisson-batracien, ni une banane, ni de la poussière d'étoiles, ni quoi que ce soit de cet ordre ! C'est un être unique, créé à l'image de Dieu et selon sa ressemblance !
Le scientifique : Si je m'en réfère à votre fameuse Bible, il est noté que c'est pourtant parmi les animaux que votre Adam a cherché son vis-à-vis. C'est donc bien la preuve que cet Adam était lui-même un animal !
Le neurobiologiste : Erreur ! Erreur grossière ! Après avoir nommé les animaux, l'Adam s'est aperçu qu'aucun d'eux ne pouvait être son partenaire et son égal, puisque Dieu l'avait crée homme à son image !
Le scientifique : L'homme est le fruit du hasard ! Et comme on dit que le hasard fait bien les choses, le hasard conçut un organisme vivant amenant à l'être humain ! Il n'y a aucune sorte d'intervention divine là-dedans ! Il n'y a pas de créateur ! Pas d'architecte ! Pas de concepteur ! Pas d'intelligence supérieure, ou quoi que ce soit de cet ordre à la genèse de l'homme ! L'homme est un formidable accident, mais un accident tout de même !
Le neurobiologiste : Le hasard n'existe pas, monsieur Huicentsoixante ! Il s'agit uniquement de rendez-vous divins ! Pour votre information, je crois que l’univers et tout ce qu’il englobe, est une volonté de Dieu et fut crée par Sa parole ! Oui ! Je crois que toutes choses visibles et invisibles - dans les cieux et sur la Terre - furent créés par Lui et pour Lui !
Le scientifique : Il n'y a pour l'homme, pas d'avant et pas d'après ! Il n'y a pas de sens à l'existence de l'homme, et vous devez l'accepter en lâchant la main de votre bon papa du ciel ! (ton ironique)
Le neurobiologiste : Je vous plains, monsieur Huicentsoixante. Votre vision du monde athée selon laquelle la vie s'est développée sans Dieu et sans but, est triste et peu enviable... Quant au hasard ? Bossuet citait "Ce qui est hasard à l'égard des hommes, est dessein à l'égard de Dieu..." Pas de hasard, monsieur... Pas de hasard...
Le scientifique : Le hasard ! Toujours le hasard et rien que le hasard ! Mais laissez-moi mon hasard, vous qui soutenez que votre Dieu a crée l’univers à partir de rien ! Ex Nihilo Nihil fit, rien ne vient du néant, monsieur ! Absolument rien !
Le neurobiologiste : Si ! Bien sûr que si ! La création a démarré à partir du néant ! L’univers n’existe pas depuis l'éternité, il a un commencement. Quant à l’Adam - né de la poussière et crée à l’image de Dieu - il représente la création ultime dans l'œuvre de Dieu. L'Adam, qui tout comme nous, existait dans la pensée de Dieu avant d’être tiré du sol.
Femme : Messieurs, vos convictions me rendent jalouse ! Dieu m'interpelle tout autant que la science, et je ne cesse d'osciller entre croyances, raison, superstitions, spiritualités diverses et transcendance de l’âme... Dans cette recherche, je me souviens, un jour, être tombée sur une réflexion de Saint-Thomas d’Aquin qui plaçait l’homme à cheval entre l’ange et la bête. De l’ange, disait-il, l'homme a l’esprit, l’intelligence, la volonté et l’immortalité ; de l’animal, il a tout le reste : les passions, l’instinct, les sentiments ; quant à la mortalité, il l’a aussi, mais d’une façon qui n’est pas définitive. À l'époque, cette réflexion m'avait troublé et questionné sur l'espérance... Sur l'éternité...
Le scientifique : Pfft... Nous voilà à discourir avec les Saints, maintenant ! Mademoiselle, s'il vous plait, vous serait-il possible de m'épargner ce genre de discours de sacristie et d’arrière-cour de patronage ? J'ai suffisamment affaire avec monsieur Poste et son Dieu créateur !
Le neurobiologiste : Monsieur ! Je m'interpose ! Je ne vois pas en quoi la Foi serait incompatible avec la théorie de l’évolution ? Des milliers de scientifiques - qu'ils soient évolutionnistes ou créationnistes - vivent fort bien cette cohabitation. Pour la simple raison que la science explique le "comment" du monde, et que la religion tente d’élucider le "pourquoi". Eh oui ! Martin Luther King, lui-même, déclarait, il peut y avoir conflit entre hommes de religion à l’esprit débile et hommes de science à l’esprit fermé, mais non point entre science et religion. La science recherche, la religion interprète. La science donne à l’homme une connaissance qui est puissance ; la religion donne à l’homme une sagesse qui est contrôle. La science s’occupe des faits, la religion s’occupe des valeurs. Science et religion ne sont pas deux rivales. Elles sont complémentaires. La science empêche à la religion de sombrer dans l'irrationalisme impotent et l'obscurantisme paralysant, tandis que la religion retient la science de s'embourber dans le matérialisme suranné et le nihilisme moral. Voyez-vous, monsieur Huicentsoixante, "science et religion" vont de pair et se complètent.
Le scientifique : Se complètent... Se complètent... C'est vous qui le dites ! Moi, je m'en passerais volontiers des grenouilles de bénitiers ! La plupart sont des religieux coincés à l’esprit étroit ! Des intolérants qui ralentissent le progrès, quand ils ne le font pas reculer ! Tsss !
Le neurobiologiste : Au cas où vous l'auriez oublié, monsieur Huicensoixante. Je vous rappelle que votre éminent Darwin a étudié dans une école anglicane. Il m'est souvenir que lors de ses premières années d'école, il mentionnait dans son autobiographie "devoir souvent se hâter arriver à l'heure, et que bien que se sachant capable de courir lestement, dans le doute, il priait sincèrement Dieu pour lui permettre d'aller encore plus vite". Ainsi, il écrivait "reconnaître que son succès lui venait de ses prières plutôt que de sa course rapide". Il notait aussi "que la manière dont Dieu l'aidait, l'impressionnait beaucoup". Dites-moi, monsieur Huicentsoixante, cette façon d'agir de la part de votre grand évolutionniste, vous aurait-elle échappé ? Vos connaissances sur lui, se bornent-elles uniquement à ce qui vous intéresse ?
Le scientifique : Monsieur Poste, c'est vous qui n'indiquez que ce qui vous intéresse ! C'est vous qui bifurquez sur le terrain de l'obscurantisme, tandis que je parle de science ! Pour votre gouverne, Charles Darwin a de nombreuses fois, manifesté son désaccord avec la Bible. Il disait haut et clair, être peu à peu parvenu à la conviction que l'Ancien Testament - à cause de ses récits manifestement erronés - n'était guère plus crédible que les livres actuels des hindouistes ou que les croyances barbares !
Le neurobiologiste : Que nenni monsieur ! Bien que Darwin ait rejeté le Dieu personnel du christianisme, il s'est attaché à Dieu en tant "qu'Architecte Suprême". Pour preuve, il a quitté le théisme pour aller vers le déisme. Ah monsieur ! N'est pas plus sourd que celui qui refuse obstinément d'écouter ! Ah ça ! Bien que je ne sois ni rabelaisien ni humaniste, François Rabelais disait que science sans conscience n’était que ruine de l’âme. À mon grand désespoir, cela se vérifie fréquemment...
Le scientifique : Dites donc, monsieur Poste ! Vous paraissez en savoir beaucoup sur Charles Darwin. Mmm... je m'interroge. L'homme, éveillerait-il votre intérêt ?
Le neurobiologiste : Pas mon intérêt ! Ma curiosité ! De surcroît, je ne suis pas homme à rapporter des faits sur des "on-dit". Je suis quelqu'un qui cherche, qui s'informe, qui se documente et vérifie. Je me renseigne toujours avant de parler et d'évoquer quelque-chose ! Tsss... ce n'est pas le cas de tout le monde...
Le scientifique : Vos insinuations me laissent de marbre, monsieur ! De plus, pour quelqu'un qui croit en un Dieu invisible, je trouve cela cocasse... (Soupir persifleur)
Le neurobiologiste : "Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru" ! Certes, je crois que tout ce qui visible tire son origine de l’invisible, mais cela ne fait pas de moi un illuminé sans cervelle ! Ne mélangez pas tout, monsieur ! Ne faites pas d'amalgame !
Le scientifique : Mmm... Passons... En lisant Charles Darwin, auriez-vous négligé le passage où il mentionne que l’homme, dans son arrogance, pense de lui-même qu’il est une grande création digne de l’intervention directe d’un Dieu, mais qu’il serait plus juste de considérer qu’il a été créé à partir des animaux ?
(Rire moqueur et air dédaigneux)
Le neurobiologiste : Pfft... Continuez à boucher vos oreilles et à ne saisir que ce que bon vous semble...
Le scientifique : Ce que je veux, monsieur Poste, c'est que vous compreniez que l'homme est un animal ! Que cela vous plaise ou pas, l'homme est un animal ! Fin de l'histoire !
Le neurobiologiste : Non ! Non ! Pas, "fin de l'histoire" ! Vous et moi sommes responsables de nos paroles, et pour se faire sa propre opinion, cette charmante personne doit connaître la vérité ! Toute la vérité ! (Se tournant vers la femme) N'est-il pas ?
Femme : Si fait, monsieur Poste. C'est évident et je vous remercie de le préciser. Toutefois, je profite que vous m'interpelliez pour signaler que tous les deux, vous vous êtes éloignés du sujet de départ. En prime, j'ai la sensation d'assister à une guerre de clochers, plutôt qu'à un débat d'idées. Comment suivre, quand chacun tire la couverture à lui et campe sur ses positions ? Cela m'est difficile. Par conséquence, je propose que nous revenions sur mon interrogation d'origine. Qu'en pensez-vous ?
Le scientifique : Soit !
Le neurobiologiste : Soit !
Femme : Bien. Tout d'abord, il serait judicieux de définir précisément ce qu'est un "'animal". Mon dictionnaire de poche devrait faire l'affaire... Mmm... Voyons voir... Ah ! J'ai trouvé ! Tiens au mot "animal", il est donné deux définitions. La première, dit qu'un animal est un être vivant formé d'une ou de plusieurs cellules possédant des caractères constants, et qui, outre les caractères généraux de tout être vivant (croissance, métabolisme, reproduction), possède des caractéristiques spécifiques, surtout sous ses formes pluricellulaires (sensibilité, motilité, hétérotrophie).
Le scientifique : Ah ! Nous y voilà ! Il est dit que par leurs similitudes, l'animal et l'homme ne font qu'un !
Le neurobiologiste : Vous extrapolez monsieur Huicensoixante ! Ce n'est pas ce qui est écrit !
Femme : Messieurs, attendez avant de discourir. Je n'ai pas terminé. La deuxième définition, dit que l'animal est un être animé, considéré comme dénué de raison et ne possédant pas les caractéristiques de l'espèce humaine (langage articulé, fabrication des outils, fonction symbolique, etc.).
Le neurobiologiste : Ah vous voyez ! Il est écrit que l'homme et l'animal sont de natures distinctes !
Femme : Eh bien messieurs, force est de constater que la première définition nous classifie en tant qu'animaux, alors que la deuxième, tend à nous en différencier. Il va me falloir encore vos lumières pour y voir clair et parvenir à trancher. Mmm... Monsieur Huicentsoixante, plusieurs questions me tarabustent. Quel est donc ce protozoaire dont vous parliez précédemment ? L'homme n'est-il qu'un assemblage biologique ? Possède-t-il des caractéristiques qui le distinguent radicalement des autres animaux ? Quelles sont les spécificités typiquement humaines et typiquement animales ? Notre différence vient-elle du fait que nous parlions, que nous raisonnions, que nous rêvions ? Les animaux rêvent eux aussi. Et puis, ils parlent... Enfin, à leur manière... Sauriez-vous me répondre ?
Le scientifique : Non seulement, je le peux, mais je le veux, mademoiselle !
Femme : Bien...
Le scientifique : Pour répondre à votre première question, je vais vous expliquer les origines de la vie et vous parler de l'organisme vivant apparu par l'abiogenèse.
Femme : La quoi ????
Le scientifique : L’abiogenèse ! Cela signifie que la vie s’est crée d'elle-même à partir de la matière non-vivante.
Femme : Ah....
Le neurobiologiste : C'est ça ! Allez, ni vu ni connu je t'embrouille avec mes théories vaseuses et abracadabrantes !
Le scientifique : Pardon ?
Le neurobiologiste : Mais oui ! Mais oui ! Je la connais votre sérénade chantée sur tous les toits de France et de Navarre ! Je les connais vos beaux discours encravatés et vos florilèges de jeux de mots enrubannés ! Je les connais vos ennuyeuses conférences durant lesquelles vous ne manquez jamais de vous moquer de ces "imbéciles de créationnistes" avec l'aval d'un public rieur et conquis d'avance ! Ah ça ! Il vous plait d'ironiser sur ces "ignares de croyants" pour mieux les décrédibiliser, et vous faire passer pour les têtes pensantes et les "sages" de ce pays ! Mais apprenez monsieur, que nos cerveaux ne nous ont pas été ôtés à notre conversion ! En plus de notre Foi, nous conservons notre réflexion et nos capacités de jugement. En vertu de cela, je puis dire que votre hypothèse - sans preuve à l'appui je le rappelle - avançant qu'il y a deux milliards d'années, un brassage aléatoire d’éléments chimiques aurait donné naissance à des micro-organismes qui se seraient répliqués… est à mourir de rire ! Permettez qu'à mon tour, je me gausse face à tant d'absurdités !
Le scientifique : Riez comme il vous plaira, si cela vous chante ! De toute façon, rira bien qui rira le dernier !
Le neurobiologiste : Oui, je ris et de bon cœur monsieur ! Et plutôt que de débiter vos fadaises, dites-nous donc comment l’homme serait passé de l’inerte au vivant ? Comment a-t-il pu naître de RIEN ? Hein ? Par quel truchement ?
Le scientifique : Vous schématisez le processus ! Vous essayez de me faire passer pour un idiot, quand c'est vous le sombre idiot ! C’est vous l'illuminé !
Le neurobiologiste : Schématisez ! Schématisez ! Mais, bien sûr, c'est moi le naïf qui schématise et qui raconte n'importe quoi ! Dites-le que je suis "un demeuré qui fait des raccourcis", pendant que vous y êtes ! De toute façon, que je schématise ou pas, ce que vous servez aux gens depuis des lustres, n'est que spéculation et pure invention ! Aucun organisme vivant et plus élémentaire que la bactérie qui - pour mémoire est d'une extraordinaire complexité - n’a jamais été découvert et ne sera jamais découvert ! Votre théorie ne tient absolument pas debout !
Le scientifique : Et vous ! Vous qui tentez de faire croire que tout est apparu par l'action du Saint-Esprit ! Mais, de qui se moque-t-on ?
Le neurobiologiste : Non mais je rêve ! Vous qui bernez le monde et lui faites prendre des vessies pour des lanternes, vous me demandez de qui je me moque ? Mais c'est de vous que je me moque ! C'est de vous, insensés, que vous êtes ! Votre impunité ne durera pas toujours, croyez-le !
Femme : Calmez-vous messieurs ! Vous n'êtes pas là pour vous crêper le chignon ou pour gagner la coupe du meilleur argumentateur ! Un peu de retenue, voulez-vous ! Deux intellectuels de votre acabit, ça se contrôle ! Ça réfléchit ! Ça garde patience !
Annotations