Tous en scène !

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Toujours écrit pour « À chacun son histoire » et avec le même début :

À moitié réveillé, J'enfilai mon bas de pyjama et sortis de ma chambre. Je croisai papa noël en combijama rouge et vert qui était sur le point d'entrer dans la salle de bain. Il me regarda et aperçut la protubérance qui déformait mon pantalon de flanelle. Il sourit et me lança :

— Mon petit elfe devient un homme on dirait ! Tel père tel fils, rajoute-t-il, tu lui ressembles de plus en plus.

Je baissai les yeux sur mon pyjama. Je vis ma pointe de sapin qui tendait le tissu ! J'eu honte, le rouge devait atteindre la pointe de mes oreilles et je filai aux toilettes ! Un long pipi me fit du bien et calma mon pingouin qui retrouva sa taille normale...

Ça faisait trois jours que nous avions élus domicile dans cette auberge de la petite ville où on avait débuté la tournée de notre spectacle - comédie musicale située au pôle nord dans le village du père Noël. Depuis notre première répétition, le metteur en scène nous avait habitué à rester dans nos rôles, même hors de la scène ou des théâtres - le plus souvent petites salles polyvalentes - car la plupart des personnes amenaient leurs enfants pour voir le Père Noël et comme nous nous occupions du placement des spectateurs… pas question qu'un marmot puisse nous entendre utiliser nos prénoms. C'était arrivé l'année précédente et avait failli tourner au drame !

Donc, j'appelai, papa Noel, le Splendide quadra qui jouait ce rôle — même quand il ne portait pas ses postiches et son costume rouge rembourré.

C'était un membre permanent de la troupe et un ami de mon père [notre agent artistique et producteur qui m'avait obtenu un poste cette année. Ma majorité atteinte la veille du départ m’y autorisant] avec qui il causait bagnoles, sports et conquêtes féminines quand il passait à la maison. Je le connaissais donc depuis des années et le kiffait depuis un moment déjà. Là, le fait de le croiser chaque matin dans ses tenues de nuit fantaisies n’arrangeaient pas mes érections matinale et l’espèce de combi moulante portée ce jour-là et qui dessinait ses formes viriles, était un véritable pousse au crime !

Le régisseur annonça que les trois jours suivants nous allions devoir partager une chambre à deux lits avec un autre membre de la troupe dans le motel du bled ou nous allions jouer. Mon binôme fut nommé : père Noël !

Une chance que les tuniques de nos tenues descendissent à mi-cuisse car je bandais dans mes collants verts durant toute la représentation de fin d’après-midi… Pas sûr que certains spectateurs du premier rang n’aient pas aperçu par-dessous, la barre transversale qui tendait le tissu de façon obscène et où on devinait parfaitement les deux protubérances de mes testicules, rondes et bien pleines.

Mais comme nous montions dans le car deux heures plus tard avec armes et bagages sans retour avant l’année suivante… je m’en battais les cacahouètes !

J’avais autre chose qui tournait en boucle dans ma tête, comme un vieux disque rayé.

J’explique ; Papa Noël m’avait apostrophé dans les coulisses à la fin du pitch et sur le ton où il m’aurait demandé l’heure ou dit qu’il faisait beau, il m’asséna « Au fait, je dors toujours nu, je préférais te prévenir ! mais c’est comme toi, non ? » dit-il d’un beau sourire viril, alors que j’acquiesçai timidement de la tête, pris au dépourvu, il me tourna le dos pour gagner la scène, on venait d’annoncer le lever de rideau.

Le lever de trique, lui, fut instantané… et douloureux !

J’eu juste le temps de la positionner confortablement que je suivais mes collèges en dansant — heureusement que la chorégraphie était simple et bien apprise !

***

Je m’était planqué dans le fond du véhicule, loin de mon tentateur, avec l’idée de participer à une partie de carte et réussir à focaliser mes pensées sur le jeu pour décompresser…

C’était oublier que la conversation de ces jeunes males — sortis du spectacle — tournait inexorablement sur le sexe !

Si leurs histoires hétérotes — réelles ou non — ne m’inspiraient guère… le volume que prenait les entrejambes des participants — tous en survêtements au logo de la compagnie — provoquait des rires gras et jeux de touche-bite pour déterminer qui avait la plus dure. Et c’est ce qui chez moi relança mon afflux sanguin.

Je perdis aux cartes mais gagnai haut la main en rigidité, les trois zigotos ayant vérifié en gloussant — palpations à l’appui — que, je cite le verdict : « T’as le pilon comme du marbre ! ben mon cochon, avec un outil pareil, tu vas en faire crier des salopes !!! »

S’il savaient !

En attendant, nous serions à destination endéans l’heure et mon rythme cardiaque continuait à danser la samba, mon gland suintait le pré-sperme, mon mandrin restait d’acier et j’avais failli décharger le contenu de mes roubignolles, plus d’une fois… enjoy !

Les sandwichs que nous eûmes comme souper stoppèrent la conversation, calmèrent nos ventres… et aussi les tensions du bas ventre !

Le calme revenu sous ma ceinture, mes neurones reprirent leurs fonctions normales et l’appréhension remplaça l’excitation ; comment ne pas me trahir ? Personne ne devait savoir mon secret. Je ne me sentais pas prêt à l’assumer.

J’étais épuisé à notre arrivée au motel, physiquement et psychologiquement, de ce yo-yo émotionnel, je laissais passer le groupe avant de descendre du car et récupérer mon bagage en soute. Trainant les pieds, je m’approchai du comptoir où l’homme à l’accueil me remis la clé de la chambre 112 — soit, au premier étage, la dernière au fond du couloir.

Je fis le trajet en solitaire, escaliers et couloirs étaient déjà vide.

J’eu l’impression de monter à l’échafaud… la porte, le couperet de la guillotine !

J’entrai dans le petit hall et refermai la porte derrière moi. J’accompagnai son grincement d’un long soupir las. À gauche une penderie, à droite la salle d’eau et devant moi l’accès à la chambre… les deux mètres cinquante les plus long du monde…

Et c’est là que j’ai cru mourir, foudroyé sur place !

J’avais porté la main sur mon cœur qui battait soudain de façon aléatoire et en accéléré, ma bouche était grande ouverte mais l’air me manquait et mon cerveau buggait complètement. Étais-je dans la quatrième dimension !?!

Je refusai de croire ce que je voyais :

Un grand lit double et couché négligemment dessus, un doux sourire aux lèvres, papa Noël qui me faisait signe de le rejoindre… en tenue d’Adam… Et à la place de la feuille, un solide cep de vigne au mieux de sa forme !

D’une voix au timbre encore plus sensuel que d’habitude, il me remit l’électricité à tous les étages.

— Alors, à présent que nous sommes seuls et que tu es majeur. Un, je sais que tu aimes les garçons ; deux, je suis certain que tu m’aimes ; et trois, je suis bis et tu n’as toujours pas capté que je t’aime aussi… J’me trompe ?

Bon, maintenant que c’est dit, tu viens ou tu gobes les mouches ? finit-il en riant et épiant ma réaction.

Depuis, ça fait quelques années que nous filons le parfait amour. Nous faisons toujours chambre commune et c’est tous les jours Noël !

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