Sarah sortit de sa voiture et claqua la portière, avant de se diriger à pas rapides vers l'hôpital. Elle remonta la fermeture de son manteau jusqu'en haut en frissonnant. Elle pénétra dans l'établissement et se dirigea vers l'accueil, demandant la chambre de Maëlle. Elle monta les marches deux à deux et arriva devant la porte. Après avoir toqué, la commissaire rentra et fut surprise du spectacle qui s'offrait à elle. La mère de Maëlle pleurait dans les bras de son mari, tandis que Sébastien se tenait à côté de sa sœur, la tête dans les bras. Elle regarda la jeune fille, elle était bien réveillée et semblait aller plutôt bien.

- Bonjour, je suis désolée de vous déranger si vite, mais je dois absolument parler à votre fille, déclara-t-elle en fermant la porte à sa suite.

- Je suis navré, mais Maëlle ne pourra pas répondre à vos questions, lui dit son père.

- C'est très important, nous devons savoir qui l'a agressée !

- Elle ne se souvient de rien, expliqua son frère.

- C'est normal, après un traumatisme de ce genre. Mais je peux l'y aider, ça fait partie de mon travail.

- Non, vous ne comprenez pas. Une amnésie. Maëlle a pratiquement tout oublié, elle se souvient de moi, mais pas des parents, ni de notre petite sœur.

- Je peux lui parler ?

- Si cela peut vous aider, allez-y, mais ne la brusquez pas, autorisa sa mère.

Sarah s'approcha du lit de la jeune fille et prit une chaise pour s'asseoir à ses côtés.

- Maëlle ?

L'adolescente fixait un immeuble par la fenêtre. La commissaire posa doucement sa main sur son bras. La jeune fille tourna sa tête faisant voler ses cheveux d'un rouge éclatant sur ses épaules.

- Je suis Sarah Legrand, la commissaire qui s'occupe de l'enquête sur le meurtre d'une jeune fille, commença Sarah avant d'être coupée par l'adolescente, qui se mit à écrire sur son carnet, puis le lui tendit.

« Je me souviens de vous, c'est Lucie qui est morte et on était à la fête avec Seb', c'est là qu'elle a été tuée. »

- En effet, de quoi tu te souviens encore, de la fête ?

« On était une dizaine, certains ont bu et fumé. Pas moi, je vous l'assure. On est resté dormir et quand on s'est réveillé Lucie était déjà morte. »

- Très bien, est-ce que tu te souviens de pourquoi tu es là ?

« Pas vraiment. Désolée. »

- Ce n'est pas grave. Tu as été poignardée à quelques rues du lycée.

« Je ne me souviens pas ! »

- Ça va revenir. Est-ce que tu sais pourquoi on t'a agressée ?

« Non. »

- Tu allais vers le lycée ou tu en sortais ?

« J'en sortais, je crois, j'avais fini les cours. »

- Maëlle... ma chérie, je t'en prie concentre-toi, tu ne peux pas nous oublier, implora sa mère en s'approchant. La jeune fille eut un mouvement de recul et me lança un regard apeuré.

- Maëlle, c'est ta mère, tu dois t'en souvenir, ajouta calmement Sarah en posant sa main sur son épaule.

« J'y arrive pas, je me souviens pas, de rien, je suis trop nulle ! »

- Ça va revenir, il te faut juste un peu de temps.

« J'ai oublié mes parents, j'ai oublié ceux qui m'ont donné la vie ! »

- Maëlle, j'ai une question très importante à te poser, commença la commissaire.

« ? »

- Nous pensons que si tu as été agressée, c'est parce que tu avais découvert l'identité de la personne qui a tué Lucie ce soir-là, est-ce que tu t'en souviens ?

La jeune fille ferma les yeux et se concentra tentant de se rappeler ce qu'elle avait découvert. Elle rouvrit les yeux et fit "non" de la tête, dépitée.

- Si jamais tu t'en souviens, appelle-moi, d'accord ?

« J'aurais du mal à vous appeler mais je promets de vous faire passer le message par mon frère. »

- Merci Maëlle, bon rétablissement, souhaita Sarah avant de quitter la chambre et de retourner au commissariat.