15. Sarah
Dans son bureau, Sarah regarda pour la troisième fois l’enregistrement de l’interrogatoire de Mathéo.
« - Mathéo, on sait que tu as perdu ta petite sœur l’année dernière, harcelée par Lucie, elle s’est suicidée, c’est bien ça ?
- Oui, c’est bien ça commissaire.
- C’est un bon mobile, tu le sais.
- Oui. Mais ça ne veut pas dire que je l’ai tuée.
- En effet, Mathéo, ta sœur te manque, tu en voulais à Lucie de l’avoir poussée à bout sans aucune raison, dit-elle calmement.
- Evidemment que je lui en voulais, elle a tué ma sœur et elle n’a rien eu ! Lilas est morte et Lucie continuait à vivre sans une once de remords !
- Il n’y a pas eu de justice pour Lilas, tu as donc décidé de faire ta justice en éliminant Lucie !
- Non ! Je n’ai pas fait ça, Lilas ne supportait pas la violence. La tuer aurait déçu ma sœur et c’est la dernière chose que je voudrais. Ma sœur était toute ma vie, alors oui, je lui en ai voulu. Mais jamais je ne l’aurai tuée. Je n’ai pas été capable de protéger ma sœur des moqueries et des coups, comment voulez-vous que je tue quelqu’un ?! répliqua l’adolescent les larmes aux yeux.
- Tu peux y aller, c’est terminé.
- Vraiment ?
- Oui.
- Vous pensez que je l’ai tuée ?
- Non. Mais qui sait, peut-être qu’en vérité c’est toi ?
- Si vous le dites, fit l’adolescent avant de se diriger vers la sortie.
Il se retourna au niveau de la porte et dit :
- Au fait commissaire, attrapez celui ou celle qui l’a tuée, c’était peut-être une garce mais elle ne méritait pas ça. »
La commissaire ferma une bonne fois pour toute la fenêtre de la vidéo, complètement sûre de l’innocence du jeune homme. Elle partit se chercher un café quand son collègue arriva vers elle.
- Comment tu vas, Tristan ?
- Super, j’ai une méga bonne nouvelle ! s’exclama-t-il.
- Qui est ?
- Maëlle commence à retrouver la mémoire, elle s’est souvenue de ses parents et de l’agression. D’après son médecin, elle retrouvera bientôt toute sa mémoire.
- Génial, j’espère que ça ne prendra pas trop de temps.
- Moi aussi.
- Je te laisse, j’ai encore du boulot.
- A plus Sarah, ne reste pas trop tard !
- A plus Tristan.
La commissaire se replongea dans sa lecture, elle en était maintenant aux trois quarts du journal de Lilas. Elle en apprenait chaque jour un peu plus sur l’enfer que vivait la jeune fille.
Annotations
Versions