03 janvier 2001

Brest

Quand cesseras-tu de te jouer de moi ? Que dois-je faire pour que tu me voies ? Tu me dis avoir trop peur car tu as eu trop mal. Mais comme nous connaissons tous les deux cette souffrance et les dégâts qu'elle inflige, pourquoi avances-tu d'un pas pour ensuite reculer davantage ? Je voudrais poser ma main sur ton coeur et avoir le pouvoir de le panser intégralement. Je voudrais semer des milliers de baisers sur ton visage pour te prouver que tu n'es pas seul. Je voudrais être ton Tout.

Laisse-moi nous créer cette bulle dont nous avons tant besoin. Tu n'as rien à craindre de moi, sauf peut-être les caresses débordantes que je rêve de t'offrir. Oui, je voudrais pouvoir m'envelopper autour de ton corps pour m'y perdre, et goûter à ta peau jusqu'à en être saoûle. Regarde-moi ! Je voudrais être ton refuge. Je te donne ce que nous voulons tous les deux. Je te fais entièrement confiance et attends chaque fois avec impatience nos moments partagés.

Elles ne sont que des jouets pour toi. Mais si tu continues à les manipuler ainsi, elles te mèneront à ta perte. Mon coeur se voile quand tu m'en parles. Tu le taillades, le déchires, le piétines sans aucune foi ! Ne m'impose plus toutes ces midinettes low-cost. Pourquoi les collectionner ? Je veux un homme qui fasse de moi sa reine et qui m'offre un royaume. Un homme qui n'a peur de rien et qui court à mon secours au besoin. Un homme dont j'admire les traits affirmés, doux, volontaires. Qui s'ennivre de moi comme je pourrais me fondre en lui... Mes yeux noyés dans les siens...

Tu es de cette trempe. Et je te veux tout entier. Mais la peur t'aveugle. Prend les mains que je te tends, regarde-moi, écoute mes mots puisque je ne sais te le dire autrement. Pourquoi cette appréhension ? Pourquoi les préfères-tu à moi ? Penses-tu réellement qu'elles n'ont aucune capacité à aimer ? Pourquoi ne me laisses-tu pas t'inspirer cet élan ?

Pourquoi te fermer à nous ? Pourquoi cette indifférence ? Ne ressens-tu donc rien ? Elles sont tes nuits ; je pourrais être ton toit... Te rends-tu compte que c'est moi qui ai le plus à perdre dans tout cela ? Je suis prête à tout quitter pour nous. Tu vois, quand une femme aime, elle aime de tout son être. Aveuglément. Éperdument. Et quelquefois en vain. C'est bien là notre problème. Seras-tu celui dont je me dirai toute ma vie : "Et si..." ?

Viens, que je te kidnappe ! On ira danser, rire aux éclats, pleurer sur les épaules de l'autre, nous perdre dans des draps qui n'auront jamais vu d'instants plus enflammés que les nôtres. Tu as pris mon cœur pour jouer avec lui en lui donnant une pichenette de temps en temps. Je ne veux plus de cette douleur. Mais je ne peux pour l'instant que te l'abandonner dans la paume de ta main, car je crois que je t'ai dans la peau...

Comme un tatouage indélébile dont je ne sais que trop bien la difficulté que j'aurai à m'en séparer. Mais c'est tout moi, ça ! M'énamourer d'un mauvais garçon ! Un bourreau des coeurs, qui plus est ! Je suis trop sage et pas assez jolie ni "docile" pour toi, alors je ne t'intéresse pas. L'amour rend fou ! Je le comprends, maintenant ! As-tu conscience malgré tout que tu me perds quand tu plonges ton regard dans le mien ?!

As-tu conscience que tu me perds quand nous sommes seuls ? Je me perds en toi. Je vis de toi. Je me meurs de toi. Ecoute-moi ! Répond-moi ! Je suis maudite à jamais de t'aimer... Et pourtant, je ne m'en lasserai jamais... Viens à moi. Tu me le dois bien. Rend-moi mon cœur et sois ma force. Aide-moi à te haïr pour mieux revivre. Pousse-moi à hurler ma colère pour mieux partir. Ordonne-moi de te rejeter pour que je réapprenne à m'aimer.

Assez de ces baisers manqués, de ces caresses feintes et de ton regard trop maîtrisé ! Rend-moi à la vie ! Quitte-moi sans te retourner pour me permettre de respirer ! Fais-moi renaître en brisant mon cœur une bonne fois pour toutes !

Tu étais ma vie.

Je veux que tu sois ma suite, ma fin, mon prolongement, ma rédemption...