Retour sur ce lieu d'adieu, qui est loin de ce que tu es depuis,

Là où un inconnu habite tes yeux, et peint mes jours d'ennui.

Comédien d'un sourire usurpé, ton masque angélique tombe et se brise.

Témoin de ton ancienne identité, tes mensonges ne prennent prisent.

◆

M'accusant de jouer avec l'alphabet comme une môme,

Je ne suis pourtant pas responsable de tes hématomes.

Les mots pour toi servent à blesser comme des armes,

Les miens, seulement pour qu'ils te désarment.

◇

Tu cris ô mensonge, quand toi-même tu t'en vêtis.

Accusant l'âme de mes mots de n'exhiber que leurs corps.

Quand ceux-ci fatigués se recroquevillent meurtris.

De n'être compris par celui qui leur a causé du tort.

◆

Se retirer de cette guerre, est fuir pour toi ?

Quand éviter de te tuer est plus important pour moi.

Dans le murmure du vent j'entends tes lamentations,

Me perdre, ne t'aura pas rendu raison.

◇

Assuré d'être dans le vrai quoiqu'il arrive,

Tes paroles tombent comme une sentence abusive.

Tu massacres sans pitié mes arabesques fleuries,

Et pourtant ô bourreau toujours tu cries.

◆

Sur ce champ de bataille je dépose ces quelques soupirs,

Tandis qu'ils s'envolent, je me retire.