interview avec la mort

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Los Angeles, 2019. Dans une chambre nue d’un hôtel à l’heure, une femme élégante, les cheveux rouges et les yeux verts, Louise, livre à un jeune journaliste incrédule, le récit du but de son existence, son rôle dans le grand cycle de la vie.

Pendant qu’il s’installe à une table et sort son matériel, la Mort regarde par la fenêtre, imperturbable, le trafic de la rue. La lumière blafarde des phares des voitures lui donnant comme un halo autour de la tête.

  • « Vous me suiviez dans cette ruelle, lui dit-elle d’une voix calme, rêveuse.
  • Oui, je n’ai pas pu m’en empêcher, vous dégagiez comme une aura très intéressante, j’ai été comme appelé…
  • Faites-vous souvent cela ? demanda-t-elle réellement curieuse.
  • Oui, c’est mon travail, je collectionne des vies, je note tout et si c’est intéressant, c’est publié. Une fois j’ai même eu la chance d’interviewer un vamp… heu ? enfin nous nous égarons. Voulez-vous que nous commencions ?
  • Bien sûr. »

La Mort s’installa alors sur la chaise d’en face, glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

  • « Très bien, ça vous dérange pas si j’enregistre ? » demanda alors le journaliste en montrant son téléphone sur la table.

"Non" fit-elle de la tête et après avoir lissé une dernière fois sa robe.

  • « Je suis celle qui détient toutes les réponses… commença-t-elle.
  • Je vous de- demande pardon ? Bafouilla-t-il.
  • Je suis là depuis les débuts de la vie et je serai là jusqu’à la fin, vous n’avez donc rien à craindre de moi.
  • Hmmm, laissez-moi deviner, vous êtes… se résigna le journaliste
  • Je n’ai pas de nom, mais prendre conscience de moi signe la fin de votre enfance, j’apparais comme une amie à ceux qui sont prêts à me regarder en face
  • Ha… vous êtes la Mort quoi…
  • On va dire que je les attire, mais bon passons. Donc, première question : pourquoi meurt-on ?
  • Pour mieux renaitre, voyons ! Je suis aussi la graine qui devient blé, puis la moisson. Je suis une transformation, le premier et le dernier souffle.
  • Est-ce vous qui mettez fin à la vie des gens ? Choisissez-vous vos victimes ?
  • Il y a des choses dans la vie qui sont inévitables, et j’en fais partie. Tout le monde meurt un jour quand vient son heure de poursuivre sa route. Non, je ne suis pas celle qui tient les ficelles, vous avez votre libre arbitre et vous tenez les clefs de votre propre vie.
  • Où vivez-vous ? En enfer avec Cerbères ? »

La mort éclata de rire, secouant la tête comme si elle avait affaire à un enfant.

  • « Mais non, voyons ! Rien de tout cela existe. Je suis partout et nulle part à la fois. Si tu prends conscience de moi, alors je t’aiderai à profiter encore plus de ta vie.
  • Et comment ça ?
  • En t’aidant à te libérer de tout ce qui t’est inutile et superflu. Par exemple, des croyances limitantes qui pourrait t’empêcher de profiter de la vie ou des personnes toxiques qui t’empêchent de t’épanouir…
  • Ha, et heu… dernière question… pourquoi moi ?
  • Et pourquoi pas ? »

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