Cette impression de non-sens je l’ai déjà connue, mais là c’est mille fois pire. Le néant de ma vie, même en tant qu’autrice me terrasse ce soir, comme un mauvais goût dans la bouche. Ce sentiment d’inutilité, de vacuité, qui se mêle à la solitude de mes jours — pourtant pas si loin d’avoir une présence à mes côtés.

Je peine sans peine à idéaliser ma vie, tant elle est nulle à chier. J’aimerais ouvrir des portes qui n’existent pas, sauf dans les rêves. J’ai perdu mon âme d’enfant comme on déchire les idéaux d’un innocent face à la vie.

Je ne suis rien. Je ne suis plus rien. Je suis vidée de ce quelque chose que j’aimerais tant obtenir, tout en sachant très bien que cela a un prix. Ou pas.
Car oui, peut-être que ma vie n’a pas de prix, finalement. Peut-être est-ce la raison même pour laquelle j’écris encore : pour me sentir unique.
Mais inintéressante.

Je ne me cache plus pour dissimuler mes mots ce soir. Je les écris sans fards, à cent phares d’imaginer la suite.

Écrire pour exister, sur la route de mon destin.

Est-ce encore loin ?…

Ce chauffard, qui rassemble toutes les forces de mon égo, me conduit maintenant jusqu'à la ligne de départ d'une toute nouvelle histoire : la mienne.

Pour un futur incertain, mais défini depuis longtemps. Trop longtemps.

En souhaitant prendre de l'avance, je marche alors sur l'asphalte de mes pensées, inexplorées dans le tourbillon de cette vie sans vitesse.

Mais cette fois, je prends le volant...