Sans-fin

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Tu t'avançais vers la porte. Ta main moite dans la mienne ne tremblait pas. Tu avais un petit rictus au coin de tes lèvres. Quand tu te saisis de la poignée, tu plongeas tes yeux dans les miens. J'essayai de te sourire équivoquement. Tu ouvris la porte et on est entrée dans le restaurant.

Lumière tamisée, des bougies électriques sur des étagers. Des bruits de sourds et des serveurs qui se bousculent avec des plateaux en main. L’air est pur et chaleureux, l’ambiance est douce. Teintée de blanc et de beige. Des guirlandes placée sur des murs en briques. Des tables et des chaises en bois, minutieusement éparpillées dans la pièce, cordonnées comme dans une chapelle. Du monde autour, ils sont seuls; elle, le regard rivé sur la table, lui, les yeux perdus dans le flou que l’image renvoi à son esprit. Les plats servis accompagnés d’une dive bouteille joliment présentée et bien placée au bord de la table. Le malaise range, les mots se dépassent de tel sorte que le silence est le seul dominant. Les premiers abords c’est des banalités d’embarras et d’humilité; des échanges sur la décoration du restaurant et des comment ça va et des rires bêtes et gênés. Sombrant dans la confusion et des dialogues indécis, suivit d’un jeu de regarde, et avec une voix tremblante, faussement ferme et avec une tonalité émue, il lui dit : “Vois-tu, j’ai longuement réfléchit et mûrit toute la fatalité qu’engendrement notre continuité trébuchante. Nul n’est fautif, nul n’est coupable. Je te vois, je vois en tes yeux toute ta morosité comme je vois l’affliction de mon cœur.”. Sans lui laissé le temps de poursuivre, elle range d’un coup vif ses mains vers elle, pour les jeter aux bords de la table et lui dire d’une éloquence flûtée sans pareil : “Je vois, j’ai tant tenté de t’entendre, et d’enterré toutes les tentations qui me tente de t’abhorrer, mais tout me ramène à toi, c’est surtout ça le secret; mon caractère d’entêté qui ne cesse de te t’attirer. Je me rappel de ces temps, quand le métronome de mon cœur naïf qui étaient unitairement ma seule garantie, comme quand dans les purs de mes souvenirs les plus chantantes où anciennement on se l’ai promit : « On serait amoureux », tu m’as dis : « Ne soyons pas le genre de couple qui languis d’ennui, se séparent. Soyons l’allumette qui s’ingénie à ne pas éteindre toute les bougies qui se consume d’année en année ».”. Pendant qu’elle lui chuchote dans la chair ses actes de réminiscences, il baisse sa tête scrupuleusement sur la table et comme dans un jeux de cartes, elle poursuit la discussion : “On s’ait dit aussi : « Dans un jour inexistant venu d’une autre dimension irréaliste, impossible, où absurdement nos rapports deviennent arides. Dans une possibilité de cent fins, Il faut choisir celle où on soit aussi honnête l’un envers l’autre comme nos cœurs l’étaient le jour où nos regards se sont croisés.» “. Sans rien ajouté, aucun mot, aucun souffle, aucun bruit. Il relève la tête, il redresse son dos, prenant une posture de combattant, tel un chevalier venu imposé la vérité avant de déclamer, “ Combat royal, combat divin ; que puis-je dire à part que notre destinée est vouée à une mort, la mort est lasse, les morts sont morts et le futur ne leur appartient point. Mon amour divin pour toi, n’est plus que les cendres d’un cœur froid plongeait dans des flammes. Ton cœur brûlant, mon cœur algide qui a su voler le tien et rendre les dieux envieux. Ton future pour toi, mon passé pour moi, uniquement le présent compte, tant que je ne suis plus là, tant que toi t’y seras, simplement j’espère de l’oublie prompte. Pas un oubli, mais surtout une carence, tant que tes souvenirs qui dansent résideront dans ma conscience, je sourirais encore avec autant d’aisance, comme on le faisait comme quand notre existence était en concordance. “.

Elle attrape la bouteille, se sert un vers, elle repose la bouteille, prend une gorgée : “Mon cœur brûlant, devenu braise est la preuve superflue de notre déchéance. Je me dis à moi même, comment trouver les mots pour ce qui ne se dit pas, comment arrêter ce qu’on ne veut pas arrêter et surtout comment finir une histoire où les protagonistes jouent encore ; mes pensées théâtrales et gilles, gardent encore la soif d’un lendemain promis, un lendemain promis où le soleil ne se lèvera pas, où le soleil est gris, caché derrière les nuages de mes souvenirs.” Elle pose sa main sur la sienne et continue : “Ce frisson qui me domine le corps, cette tourelle d’émotions qui pousse en moi quand j’effleure ta peau, c’est juste la réflexion d’une réalité oiseuse. J’ai épuisé tous mes pions, il ne reste plus que toi, mon Roi, et moi ta Reine, mais comment encore jouer sur un plateau où les acteurs sont morts, donnons-nous le droit du sifflet de la fin de la partie, quittons-nous en une paix ineffable.”. Il repose son autre main sur sa main encore posée sur la sienne et lui dit avec ses yeux humides et éteints : “Je t’aimerai pour toujours, mon âme continuera de t’aimer dans toute les vies qu’elle aura vécu. Mon optimisme me le garantit que dans une autre vie on sera de nouveau ensemble, sous la forme de n’import quelle autre créature, sous la forme de n’import quel autre substance, notre alchimie vivace continuera de battre éternellement. Dans l’actuel, c’est la ...”, elle lui coupe la parole avec la voix mourante, aigre et faible : “ C’est la fin. “.

“- Comme tu le dis c’est la fin.

- J’espère pour toi que tu rayonneras toujours.

- Je l’espère pour toi aussi.”.

Échec et mat. Elle se lève, d’un pas difficile et impunément empressée elle quitte la pièce. Lui la main encore chaude par la chaleur de la sienne, la regardant partir, s’éloigner ; son cœur s’étouffe, se rétrécir à chaque pas qu’elle s’écarte de lui. Sa vue avide et tendre, son esprit qui remet en boucle leurs dialogues. Il aurait voulu lui courir derrière, l’attraper, lui dire qu’il l’aime, qu’il l’aimera toujours, qu’il a besoin d’elle, qu’elle est son pilier, sa moitié, son âme, sa déesse, sa dilection, sa finalité, son présent, sa sagesse, son équilibre, son caprice, sa charité, son coup de foudre, son engouement, sa délicatesse, son adresse, sa force, sa faiblesse, son amour, son amitié ; mais il n’a pas su le dire.

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