LEO - Reste avec moi...

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Billie Eilish - Everything i wanted

Raaah j'en peux plus d'attendre ! J'ai l'impression que ça fait des heures que je tourne en rond dans ce foutu couloir. Pourquoi c'est si long bordel ? Pourquoi on nous donne aucune nouvelle ? Est-ce que Miss France va bien ?!

— Leo, s'il te plait arrête de t'agiter comme ça ! supplie Marie alors que je passe devant elle pour la millionième fois. Tu me stresses !

— Lars a pu refermer la blessure à temps ! je gronde. Alors pourquoi il est encore dans cette putain de chambre ? Est-ce que quelqu'un va enfin se décider à nous dire si Miss France va bien ? BORDEL ! Je crache en direction de la porte close.

Cette dernière s'ouvre et Lars sort de la pièce, les traits tirés et le regard sombre. Avec Marie, on se jette carrément sur lui pour le harceler de questions.

— Elle va s'en sortir, il répond d'une voix lasse. La blessure est guérie, mais elle a perdu beaucoup de sang. J'ai dû la stabiliser avec un sort en attendant qu'on puisse lui faire une transfusion. Marie, tu peux aller la voir... quant à toi !

Il me retient par le bras alors que je me précipite derrière la blondinette.

— Il faut qu'on parle !

— On parlera après, faut d'abord que je la vois...

— Leo !

J'essaie de le repousser, mais il raffermit sa prise et me fusille de ses yeux améthystes. Toute trace de bonne humeur ou de malice a déserté son regard et c'est quand même assez flippant. Je finis par me calmer et me laisse entraîner dans un coin.

— Qu'est-ce qui s'est passé au juste ? siffle mon ami, sans me lâcher. Vous sentez la magie noire à des kilomètres Iris et toi, c'est comme si une aura nauséabonde vous colle à la peau et c'est écœurant ! Qu'est-ce qui vous a attaqué ?!

— C'était lui, je murmure avec colère. Ronan...

— Quoi ? C'est impossible ! Proteste Lars. On a pris toutes les précautions possibles pour que cette bande de fanatiques ne te retrouve jamais...

— Eh bien, je ne sais pas comment il a fait, mais hier soir c'était bien lui ! je m'exclame en commençant à tourner en rond. Et le pire c'est que c'est devenu une véritable machine à tuer ! Je sais pas ce que ces enfoirés lui ont fait, mais... c'était une abomination Lars ! Et ses yeux...

Je repense à son regard d'illuminé, cette lumière qui lui sortait des globes oculaires telles des flammes de l'enfer. Son sourire diabolique lorsqu'il a poignardé Miss France. Je serre les poings de colère. Cet enfoiré va me le payer !

— Il était d'une force et d'une rapidité surhumaine, je raconte d'une voix grondante. Rien à voir avec celle d'un vampire ou d'un lycan, c'était plus monstrueux que ça... et ses blessures guérissaient instantanément. Même celles qui devraient être mortelles ! Il a reçu une flèche d'Apollon en plein cœur et ça ne lui a rien fait du tout putain ! Il l'a arraché de sa poitrine comme si c'était un simple cure-dent ! Après je lui ai jeté du feu sacré en pleine tronche, mais les agents de la Guildes n'ont pas trouvé de corps... Ce connard doit être encore vivant quelque part !

— Anima Inferi... murmure Lars en secouant la tête avec horreur et dégoût. Ils ont fini par le perfectionner... Comment ont-ils pu ? C'est épouvantable...

Je repense à Miss France... et mon cœur se serre. Si elle n'était pas intervenue, Ronan m'aurait tué (enfin... façon de parler). Elle m'a sauvé la vie, mais au détriment de la sienne ! Je la revois couverte de sang, affalée dans mes bras, sa tête pendant lamentablement en arrière.. Chaque seconde jusqu'à l'arrivée de Lars et des renforts a été une véritable torture.

L'idée qu'elle puisse mourir à cause de moi est tout simplement insoutenable... toutes ces pensées me font enrager. Je vais lui faire la peau à ce sale connard !

Mes mains tremblent, j'ai besoin d'une clope !

— Et toi, ça va ? me demande soudain Lars. Tu es blessé aussi, laisse-moi voir... Il avance la main vers mon visage, mais je le repousse un peu trop rudement.

— Non ça va, il faut que tu économises tes forces au cas où on aurait encore besoin de toi pour soigner Miss France...

Lars lève les yeux au ciel en soufflant d'exaspération, puis m'attrape le menton d'une main ferme. Il attire mon visage vers le sien avec un regard sévère.

— J'ai dit, laisse-moi voir ! il grommèle en auscultant les tas de bleus et coupures que j'ai partout sur la face. Mmmmm tu cicatrises vite grâce à tes tatouages, mais ce n'est pas encore ça... en plus, je suis sûr que tout ton corps doit te faire souffrir... tu as clairement des côtes cassées et je ressens des lésions internes... Viens là...

Je grimace de douleur lorsqu'il me prend dans ses bras. Ses doigts courent le long de mes épaules et mon dos, ils effleurent ma colonne vertébrale, mes côtes endolories... Lars murmure alors sa litanie magique et des milliers de picotements très désagréables parcourent mon corps, m'arrachant un pitoyable petit gémissement.

— NON MAIS JE RÊVE ! rugit brusquement quelqu'un à notre gauche.

C'est ce bon vieux William qui vient d'arriver. Les poings et la mâchoire serrés, il me regarde avec de la haine plein les yeux.

— Espèce de connard ! Iris est gravement blessée par ta faute et toi tu trouves encore le temps de te faire tripoter par ton mec ?! il hurle avec fureur.

Je me détache de Lars et le toise à mon tour. J'ai bien envie de lui refaire encore le portrait, surtout que j'ai vraiment besoin de me défouler un peu.

— Je te préviens l'amerloque, ne t'approche plus d'elle ! C'est la troisième fois qu'elle manque de se faire tuer à cause de tes conneries !

— Répète un peu ! je siffle en faisant un pas vers cet abruti. Je suis en rage, toute la colère emmagasinée contre Ronan n'attend plus qu'à déborder.

— Ouais, c'est ta faute ! Y a un truc pas net chez toi ! Je ne sais pas quoi, mais laisse Iris en dehors de tes conneries sinon je te jure que je vais te...

— Hé ho ! Tais-toi le beau gosse, tu ne sais pas du tout de quoi tu parles, le coupe Lars en se plaçant entre nous, une lueur d'avertissement dans ses prunelles violettes.

Mais c'est trop tard, les mots de cet idiot de Will ont déjà atteint leur cible.

Il a raison, tout ça c'est de ma faute. Si j'avais été un minimum honnête avec Miss France sur le véritable but de cette traque... mais je ne peux pas ! Elle ne pourrait pas comprendre ! La connaissant maintenant un peu, je suis sûr qu'elle essayerait de m'arrêter... et moi, je ne me laisserais pas faire.

Toute cette histoire ne peut que mal se terminer si on continue comme ça. Je crois que... je crois que je ne le supporterais pas s'il lui arrivait vraiment un truc.

Je secoue tristement la tête puis me dirige d'un pas résolu vers la chambre où elle se repose. Will essaie de se mettre sur mon chemin, mais Lars l'en empêche d'un sort, un petit sourire mesquin sur les lèvres.

J'entre dans la pièce où je retrouve Marie installée au chevet de son amie, la mine inquiète. Miss France dort paisiblement. Elle a l'air d'aller mieux, mais son teint reste encore très pâle. Il lui faudra encore du temps pour récupérer ses forces.

Je me racle la gorge, mal à l'aise.

— Marie, je pourrais rester seul une minute avec Miss France s'il te plait ? je demande. Je... je voudrais lui parler.

— Elle a besoin de repos, il ne faut surtout pas la réveiller ! proteste la blondinette.

— J'ai dit « parler », pas « réveiller », je rétorque. Elle continue de me regarder, méfiante et je soupire en passant une main lasse dans mes cheveux. Je voudrais juste lui dire au revoir d'accord ?

— OK, finit-elle par accepter en se levant. Mais tu as une minute ! Juste une !

Une fois seul avec Miss France, je reste d'abord figé comme un idiot au milieu de la pièce, puis me décide finalement à approcher. Je ne sais même pas quoi lui dire. Les blablas c'est vraiment pas mon truc, et souvent quand je l'ouvre, c'est pour dire des conneries donc... tout ce que je trouve à faire c'est m'accroupir à sa hauteur.

Sans un mot, je la regarde, j'admire ses traits délicats, sa beauté naturelle... Doucement, j'effleure sa joue et ses lèvres avec mon pouce. C'est dingue, mais cette fille a vraiment un truc spécial. Je crois que je vais avoir beaucoup de mal à l'oublier.

J'imprime son visage une dernière fois dans mon esprit, puis me relève dans l'intention de partir. Je suis en train de tourner la poignée de la porte quand une petite voix furieuse résonne dans mon dos.

— Espèce... de crétin !

Je me retourne aussitôt et croise le regard furibond de Miss France. Quoi ? Elle est réveillée ? A moitié redressée sur le lit, elle me fixe de ses prunelles vertes, visiblement très en colère. Je reste paralysé près de la porte comme un abruti.

— Je... t'interdis... de partir... encore ! elle crache, le souffle court.

Quoi ?

D'un geste décidé, elle repousse ses draps et essaie de se lever, mais ses jambes encore vacillantes n'arrivent pas à la porter. Je me précipite et elle me tombe direct dans les bras. Son parfum de violette m'enveloppe aussitôt.

— Mais qu'est-ce qui tu fais la Miss, tu ne dois pas encore te lever ! je proteste.

— S'il te plait, ne pars pas... chuchote Miss France en s'accrochant à ma chemise crasseuse. Elle me fixe avec de grands yeux furieux, puis suppliants avant d'enfouir son nez dans mon cou. Sa respiration me chatouille agréablement la peau, tandis que ses paroles remuent quelque chose d'étrange en moi.

Je la soulève délicatement et la ramène sur son lit.

Après, je ne sais vraiment pas ce qui me prend, mais je me glisse sous les draps avec elle. Je cale sa tête contre mon torse et elle soupire de contentement, puis se blottit franchement contre moi. Bizarre, mais mon cœur se met à battre un peu plus vite que la normale. La sensation est vraiment nouvelle... mais pas désagréable.

— Reste avec moi... mon Cow-boy sexy... murmure Miss France, puis sa respiration se fait lente et elle se rendort tranquille dans mes bras.

Et moi je souris comme un débile, la bouche perdue dans ses cheveux.

Je ne sais vraiment pas où ça va me mener tout ça, mais finalement... je crois que je vais rester encore un peu... avec elle. 

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