Prologue

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 Les battements de mon cœur résonnent dans mes tempes. Surpris par la nausée, j’ai à peine le temps de m’extirper de mes draps pour aller aux toilettes. Pendant de longues minutes, la bile se répand au rythme des spasmes qui me plient en deux. Je profite d’un instant de répit pour ramper jusqu’à la douche. Mes doigts ripent sur le thermostat. Par chance, j’arrive à l’actionner, laissant l’eau glacée apaiser ma douleur. Mon corps tendu me fait à présent payer mon brusque réveil.

 Bien que les spasmes se soient calmés, je reste vaseux. Incapable de bouger, je laisse l’eau ruisseler sur ma fourrure et mes vêtements. J’essaye de calmer ma respiration et de rassembler mes esprits. Rien ne peut m’arriver, je suis en sécurité, essayé-je de penser. Peu à peu, mes signes vitaux redeviennent stables et mes pensées s’éclaircissent. J’arrive à me relever pour fermer l’arrivée d’eau. Si je reste encore une minute sous ce torrent gelé, c’est l’hypothermie assurée.

 Je m’appuie contre les murs pour retrouver le chemin de mon lit. Mes draps se collent sur ma fourrure. Quelle désagréable sensation ! Je reste un long moment à regarder le plafond. Je commence à me calmer lorsque mes pensées se focalisent sur la porte d’entrée. Et si la porte n’était pas fermée à clé… Je pourrais aller vérifier cette hypothèse, mais je me retrouve paralysé. Et si quelqu’un essayait d’entrer au même moment ? Il tomberait directement face à moi, et que faire dans ce genre de situation? Je serais sans défense, face à un inconnu potentiellement dangereux. L’angoisse monte dans le fond de ma gorge, avant de redescendre dans mon estomac. Je pousse un soupir tournant le dos à cette foutue porte. Il faut que je me raisonne, une telle pensée n’a pas à me perturber autant. Plus maintenant. Cependant, même si la porte n’est plus dans mon champ de vision, je sais par avance que ma nuit vient de se terminer.

 Les heures défilent sans que je ne puisse fermer l’œil. Diverses pensées parasitent mon cerveau. Même si je sais pertinemment qu’il s’agit d’une excuse. La peur de refaire une crise, de ressentir la même douleur à chaque fois m’empêche de fermer les yeux. Malgré la nuit blanche, je dois remplir mes responsabilités. Toutefois, la fatigue décide à ma place, préférant écouter mon corps plutôt que ma raison.

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