Il arrivait souvent que des villageois tentent d'imiter le conteur, et cela finissait souvent en éclats de rire, lorsque l'hydromel ne coulait pas trop. Les meilleurs retenaient deux ou trois histoires plus ou moins entièrement et lorsqu'ils ne se rappelaient plus on les bousculait, et on les raillait pour avoir osé tenter d'imiter le conteur. Certains hommes s'attiraient ainsi les bonnes grâces de jeunes femmes qui voyaient chez les audacieux, une forme d'intelligence qui fut différente de celle de la terre.

Parfois il arrivait que l'on retrouve derrière une chaumière, l'un de ces insensés assommé par un mari jaloux ou un rival qui n'avait pas conté aussi bien que l'infortuné.

Personne n'arrivait à la cheville du conteur et pour lui il n'y avait pas de rival, tout ou presque lui était acquis pourvu qu'il conta de la nouveauté.