Le Coup de foudre

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En me baladant sur les trottoirs de paris, j'observais tous ses couples vivant le grand amour avec passion sans se soucier de tous les tracas de la vie, quelque part, je les enviai. Même si j'étais pleinement satisfait de mon célibat, il y avait constamment cette petite voix qui rêvait d'autre chose, cette partie de ma personnalité rêvant d'aventure et de risque. Car au fond dans ce bas monde, il n'y a que ça qui nous fait nous sentir vraiment vivant non ?

Pendant ma petite ballade quotidienne, je remarquais cette fille, je ne l'avais jamais aperçu avant aujourd'hui, était-elle nouvelle dans le quartier ? Où étais-je simplement trop axée sur ma propre existence pour apercevoir cette divine créature ? Quelque chose en moi me poussait à aller à sa rencontre, mais mon esprit plus lucide que jamais me retenait. Comme si un voyant venait de s'allumer sur mon tableau de bord mental, j'étais entre deux feux.

Je l'observais se dandiner dans sa sublime robe rouge, mes yeux glissèrent sur ses longues jambes nues.
À chacun de ses pas, j'entendais le choc émit par ses talons entrant en contact avec le sol en pierre du boulevard Montmartre. Poussé par une force invisible, je me mis à la suivre à bonne distance pour ne pas me faire surprendre et passer ainsi pour un pervers.

Était-ce mon Coeur qui dictait mes actes ? Ou simplement le désir, ou encore la curiosité ?

Cela faisait maintenant quelques minutes que je la suivais, cette filature était très excitante, je serais incapable de savoir pour quelle raison je la suivais, je me laissais simplement guider par mes instincts, quelque chose que je faisais rarement.
C'est bien plus agréable de se laisser guider par la vie et ses surprises, de sortir de sa zone de confort routinière me tuant à petit feu, ce train de vie que je subissais jour après jour commençait à être pesant. J'avais besoin de distraction et cette nouvelle lubie tombait à pic, je me délectais de ce moment.

J'imaginais cette femme sans ce tissu pourpre qui couvrait son intimité, je voulais la posséder quelle soit mienne. Une vision de moi la couvrant de mille baisers parasitait mon esprit. Je voulais devenir sa chose, satisfaire le moindres de ses désirs, la faire frémir de plaisir. Je me voyais parcourir chaque centimètre de son Corps d'une beauté incomparable, Goûter au plaisir défendu.

Exploré son jardin secret, les grains de beauté qu'elle aurait jalousement masquée, la faire jouir de mille et une façon, lui faire vivre une éternité de passion. J'imaginais sa poitrine rebondie, ses tétons se durcissant sous mes coups de langue intempestifs. Pouvoir me nourrir de son nectar d'amour, pénétrer sa brûlante cavité, la faire rugir de plaisir demeure mon seul désir.
Je me vois lui faire l'amour yeux dans les yeux, sentir son souffle dans mon coup, le contact de ses mains caressant mon torse nu. La vision de ce corps féminin ondulant gracieusement à chacun de mes coups de reins. Je veux la voir se tortiller de plaisir, l'entendre crier mon nom à chacun de ses jouissements.


Je nous aperçois enlacer l'un contre l'autre, sa tête reposant sur mes pectoraux. Nos deux corps en sueur après une folle nuit d'amour en parfaite symbiose. Pour finalement sombrer lentement dans un sommeil paisible en caressant sa longue chevelure rousse.

Tout à coup, la jeune femme cessa de se mouvoir et fit volte face sans crier gare et lança son regard dans ma direction.

J'étais grillé, ma couverture était foutue, elle devait sans doute me prendre pour un pervers une sorte de psychopathe.

En un instant, je fus pétrifié par ses iris couleur d'émeraude qui me sondait jusqu'au tréfonds de mon âme.
Ses yeux scintillants à présent, contenaient la lueur des phares d'une voiture garée en double file à quelques mètres de moi et offrait à son regard une certaine singularité.

Mon corps ne me répondait plus, je me tenais là, immobile, face à cette femme qui se rapprochait dangereusement de moi.

Que pouvais-je bien lui dire ? De toute façon, dans cet état, je serais bien incapable de lui dire quoi que ce soit.
Aller Lucas, trouve un truc !

Mon cerveau semblait avoir démissionné en emportant avec lui toute capacité de raisonnement.
Soudain, mon corps fut frappé d'une vague de chaleur. Une sensation de bien-être s'empara de moi, cette femme venait de me sourire.

Avant même que je ne puisse reprendre mes esprits, elle se mit à courir dans ma direction. Que devais-je faire ? Comment réagir dans cette situation ? Le temps s'accéléra, à chaque instant qui passait, je perdais un peu plus mes moyens. Je devais faire quelque chose, et vite.
Plus le temps de rêver, l'action devait prendre le pas sur la réflexion.


J'ouvris alors mes bras et les tendis dans sa direction, mon torse était prêt à l'accueillir toute entière.

Je me mis alors à sourire bêtement, j'étais vraiment pathétique. Elle n'était plus qu'à quelques mètres, mon coeur venait de s'arrêter de battre. Je me préparais à l'impact qui était imminent.

À ma plus grande surprise, la femme effectua une manœuvre d'esquive et tout en me dépassant, me dévisagea de manière très étrange.
Dans ses yeux, je décelais un mélange de surprise et de pitié. Je humais son doux parfum, la dernière faveur qui me fut accordé, avant qu'elle ne disparaisse de mon horizon, une douce odeur de lilas.
À peine quelques secondes plus tard, ses talons avait cessé de battre le pavé, mis à part les murmures du trafic de l'avenue Montmartre, aucun autre son ne me parvenait. Ce silence et cette attente insoutenable allaient avoir raison de ma santé mentale.
Sans me retourner les bras levés parallèlement de chaque côté du corps, j'attendais ma sentence.
C'est alors que j'entendis un homme, avec un fort accent latino parler derrière moi.

-Salut ma puce, on ne devait pas se retrouver au café au coin de la rue ?
- Si, si. Mais j'étais trop excitée à l'idée de te voir, je n'ai pas pu m'empêcher de retracer ton trajet. Répondit elle sur ton enjoué.

C'est alors que le couple se mit à rire de vive voix.

Je n'osais pas me retourner, j'avais si peur du poids de son regard. Que pouvait-elle bien penser de moi ?

J'entendis à nouveau le bruit de ses talons, ils se mirent à s'eloigner, à chacun de ses pas, je semblais retrouver l'usage de mes membres.
Néanmoins, mes jambes restaient solidement ancrées au sol, je me trouvais bien incapable de leur faire face, je me sentais si mal, j'avais tellement honte.


Pourquoi avais-je réagi de cette façon ?
Je me sentais si stupide, une désagréable sensation me traversa le corps. Il ne me restait plus qu'à me jeter dans un trou, et y rester le restant de ma vie.

Soudain une forte décharge électrique me traversa le coeur, un douloureux pincement plus précisement.

Plusieurs minutes truffées de réflexion réservée en grande partie à l'auto flagellation passèrent. Je repris alors mon chemin la tête basse, du poison plein le cœur.

S'était peut-être ça le coup de foudre ? Je compris alors qu'il m'avait simplement frôlé

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