Chapitre 1
Ce n’était qu’un sourire, sur le visage d’une jeune fille noyé dans ses propres larmes. Un garçon qui rompait avec sa copine inexpressive, et pour la première fois, il l’a voyait enfin sourire, un sourire déchirant, qu’il aurait voulu ne jamais voir sur son visage. Anaëlle se brisait, elle a toujours voulu lui faire plaisir, elle voulait juste que leur couple dure, mais c’était de sa faute si tout était partie en morceaux. Une santé fragile, des muscles faciaux éteints et une langue de vipère, elle avait tout ce que les autres ne voulaient jamais avoir. Sa meilleure amie avait écouté toute la discussion, et avait frappé le garçon de toute sa force au visage, tandis que tout le lycée les observait, ça ressemblait tellement à une exécution publique, qu’à une rupture. Dans sa détresse, Annaëlle, la jeune fille au recroquevillé sur elle-même, noyé dans ses propres larmes sentit ses entrailles brûler.
Elle sentait son cœur faiblir, s’affoler et le bracelet autour de son poignet s’est mis à vibrer et déclarait d’une voix robotisé :
- code red. Emergency.
Le son d'une jeune fille qui vomi, et du sang qui s'éparpillait sur le bitume noir, Ray, son ancien copain, ne comprenait pas ce qui se passait. Sa meilleure amie, Jeanne, s’est à peine retournée et a vu la jeune fille à terre, se tenant à poitrine, tandis qu’elle vomissait du sang. Annaëlle perdit toutes les sensations de son corps frêle, elle ne pouvait que s'effondrer au sol dans sa propre agonie.
Le garçon tendait peu à peu sa main masculine, qui fut rejeté par l'infirmière du lycée, venue après qu'elle ait entendu qu'une élève s'était effrondrée, crachant du sang. Egalement la soeur de Ray, Ellie Schyler, saisissait le corps de Annaëlle et prenait sa tension, déjà très faible. La jeune fille à terre avait un refus catégorique de retourner à l’hôpital. Elle reprenait peu à peu conscience pendant que son coeur se calmait, elle levait la tête vers Ellie, et lui a demandé :
- J’ai respecté toutes mes promesses... puis je me déchaîner ?
Ellie a regardé la jeune fille avec le sourire d’une grande soeur, et lui a autorisé sa requête. Annaëlle se relevait doucement, a saisit le col de Jeanne et lui a mit un coup de tête brutal. Jeanne n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer, elle était recroquevillée sur elle-même, se tenant la tête par réflexe pour calmer la douleur. Elle saisit la caisse blanche des premiers secours que Ellie avait pris par précaution, et elle l’envoya sur l’une des vitres. La personne juste derrière la vitre fut effrayé et fit tomber son téléphone.
Annaëlle s’est mise à rire, jusqu’à qu’une élève lui crie que c’était dangereux. la jeune fille au rire élégant l’a regardé droit dans les yeux. On pouvait ressentir l’ardeur de son regard malgré la vitre qui les séparait.
C’est dangereux ? Je sais. Mais vous étiez bien en train de rire en me regardant malgré mon état. Déclarait Annaëlle tout en posant sa main sur sa hanche. Quelle hypocrisie, alors que vous ne faîtes attention qu’à vous. En me regardant à terre, vous avez tous pensé que c’était bien fait pour moi, n’est-ce pas ?
Aucune réponse ne pouvait sortir de leur bouche, la jeune fille avait su trouver les mots pour faire mal. Son regard les rendait frêles, ils étaient face à une bête sauvage prête à les dévoree crus. Annaëlle avait la vue toute floutée par sa santé qui se dégradait de plus en plus, bien que ses forces étaient juste suffisante pour la maintenir debout et pour lui permettre de parler.
Un grand homme aux longs cheveux attachés d’un ruban rouge en bas de sa nuque arrivait dans le domaine du lycée. De son uniforme de majordome uniquement noir, jusqu’aux chaussures, il donnait l’impression que la mort était arrivé. La seule chose qui lui donnait un aspect humain était ses yeux d’un bleu éclatant très vif, se rapprochant du sapphire, en contraste avec sa chevelure d’ébène. Il s’est approchée de Annaëlle tout en lui dévoilant un doux sourire angélique, bien que terrifiant d’un point de vue extérieur.
- Mademoiselle, étais-ce amusant de jouer avec le feu ?
- Oui ! Répondit Annaëlle d’un grand sourire. Mais Chris, pourquoi est-ce douloureux ?
Le majordome qui répondait au nom de Chris s’est accroupi juste en face de la jeune fille et la enlacé tendrement. Elle la réconfortait, et elle s‘est mise à vomir du sang, comme si une bombe avait explosé dans sa bouche. C’était soudain, et le sang coulait tout autour de sa bouche, qui tachait son uniforme de plus en plus. Elle s’est évanouie brutalemment, laissant son corps tomber dans les bras de Chris. Le sourire sur son visage a disparu en une fraction de seconde, au moment où sa princesse a perdu conscience. Il balayait sa frange vers l’arrière de son crâne, une large cicatrice verticale était distincte, terrifiant chaque élève, et d’une froideur sans pareille, il leur dit :
- Déchets immondes.
Il prenait dans ses bras sa protégée, il avait un doux sourire sur son visage, très délicat. Jeanne se levait, après que Annaëlle se soit évanouie, et déclara d’une vive voix qu’elle ressemblait à un monstre. Ça n’a pas énervé Chris, il aimait toutes les facettes de la jeune fille, que personne ne connaissait, mis à part lui et sa défunte mère.
Dans une grosse voiture noire, ils rentraient à la maison, tout les deux dans une maison complètement vide, aux chambres poussièreuses qui appartenaient à ses frères et soeurs qui ne revenaient jamais à la maison, et de leur père, sans cesse en voyage d’affaires. Elle avait été déposé dans sa chambre blanche, où figurait uniquement un bureau, un ordinateur et un lit. Aucun amusement, maquillage, ou tout autre produit de beauté. Tous les jours, elle attendait dans le salon, la venue de sa famille, mais personne ne franchissait la seuil de la maison, et ce depuis la mort de sa mère.
Dans sa chambre, inconsciente, elle cauchemardait encore de la mort de sa mère, morte par sa faute. Se réveillant au beau milieu de la nuit, le visage noyé de larmes, elle regardait par la fenêtre. Personne de sa famille à l´horizon, encore une fois. Elle serrait les rideaux blancs de ses fenêtres et marmonnait d’une voix triste
- Ça aurait été mieux si je n’étais jamais née.
Si douloureux pour la jeune fille, elle se sentait responsable pour la mort de sa propre mère, de la fuite de sa famille. Sa propre famille l’évitait comme la peste depuis 6 ans désormais. Pour une enfant si sensible, chaque jour est un vrai enfer, le stress la forçait à cracher du sang, et à se recroqueviller sur elle-même pour que personne ne voit sa maladie. Durant ces longues années, elle n´a jamais pu parler, s’exprimer librement, et a tout refouler, quitte à se rendre malade.
La jeune fille savait toujours que sa famille, mis à part son père, rentrait toujours à la maison pendant qu’elle était au lycée. Elle était furieuse contre elle-même, sans jamais accuser quiconque. Alors le lendemain, avec les litres de sang qu’elle vomissait chaque jour, elle a laissé un grand message sur les murs blanc du salon, que quiconque ne pouvait manquer.
Je suis désolée d’avoir pris votre mère, je suis désolé d’être née.
Ce matin, elle avait pris tout l’argent qu’elle avait accumulé durant ces six dernières années qu’elle avait reçu de sa famille, et qu’elle avait gagné au travers de plusieurs jobs étudiants. Muni d‘un sac de voyage contenant des vêtements et d’une paire de basket, elle partait de sa maison, avec aucune ambition d’y retourner. Elle se dirigeait vers le lycée, de son jean noir habituel et d‘un pull en maille très large. Elle n’espérait rien de sa famille, elle voulait juste s’excuser, juste leur dire qu’elle était désolée pour la tristesse qu’elle leur avait causé.
Alors qu’elle était en classe, ses trois frères et ses quatres soeurs sont bien rentré à la maison et ont été choqué de voir le large message de la taille d’une affiche publicitaire qu’on pouvait trouver dans le centre ville, puis ont découvert un dossier médical. Une maladie chronique non léthale, mais très épuisante. Ils n’en ont jamais eu conscience, ils n’ont jamais été interessé par leur soeur qu’ils trouvaient anormale. Subitement, ils sont tous monté dans sa chambre et ont découvert une chambre propre uniquement constitué d’un lit et d’un bureau. Les murs ne montraient aucune trace de poster, ou de tableau, comme si personne n’avait jamais vécu en son sein. Une seule question a trotté leur esprit :
« Que faisait Annaëlle de son temps libre ? »
Le premier fils découvrit une caisse de métal sous le lit, à bout de bras, il la sortit difficilement. Il y découvrit des alters, et des chaussures de course, usées et déchirés de toute part. Mais il n’y avait pas que ça, ils découvrirent tous un tas de photo de leur famille où seulement le visage de la petite enfant était déchiré, et rayé d’un marqueur noir. Annaëlle s’était rayée elle-même de la famille.
Ils attendirent toute la journée que leur petite soeur rentre à la maison, ils attendaient dans le salon pour s’expliquer entre eux, mais elle n’est jamais revenue. Elle avait fugué de la maison, dans laquelle elle a toujours été seule, une fois que Chris rentrait chez lui. Jamais, ils n’avaient pensé que Annaëlle puisse disparaître du jour au lendemain, mais plus ils regardaient autour d’eux, chaque coin de la maison, et plus ils ressentaient un vide immense. Cette grande maison était beaucoup trop imposante pour une jeune fille de dix huit ans, et dans la panique, ils ont appelé leur père.
Le lendemain, ils devaient retourner au travail, juste au moment où Annaëlle rentrait dans la maison, et sortit une bouteille d‘eau spécialement conçu pour son cas. Ses frères et soeurs la regardaient s’aventurer dans le salon, les mains tâchées de sang, abîmés aux phalanges. Ils voyaient leur soeur avec un visage inexpressif, et sans hésiter, la soeur la plus âgée, Mireille, s’est adressé à Annaëlled’un ton timide :
- Pourquoi es-tu aussi inexpressive ?
La jeune fille a tourné la tête en entendant leur voix, et s’est étonnée de sa question. Au fond d’elle, elle aurait voulu leur mentir, leur disant qu’elle était juste de mauvaise humeur. Mais rien n’y faisait, sa manie de ne jamais mentir à quiconque n’avait pas changé. Tout ce qu’elle pu dire était des mots d’excuse, qui sonnait tellement lointain. Mireille n’arrivait plus à voir sa soeur, elle ne la voyait plus comme une petite fille. Mireille finit par exploser de colère :
- Pourquoi est-ce que tu finis toujours par t’excuser ? Si tu en as tellement marre de vivre, pourquoi ne pas mourir pour de bon ? Tu ne sers vraiment à rien !
- Qu’est ce que tu sais de moi, Mireille ? Repondit calmement Annaëlle en serrant les dents et laissang couler du sang le long de sa bouche. Vous m’avez toujours considéré comme un monstre, y compris Papa. Si mes sentiments explosent, je me retrouve aux portes de la mort, dans un putain d’hôpital ! Je ne sers à rien, je le sais déjà trés bien, pas la peine de me le rappeler. Finit elle par pleurer, à chaudes larmes. Vous m’évitez comme la peste, et vous vous attendez à ce que je vous souris, avec les bras ouverts ? Ne vous foutez pas de moi, j’ai même oublié comment sourire !
Le sang débordait de sa bouche, qui teintait ses dents d‘un rouge répugnant, ils n’avaient jamais vu leur soeur aussi émotive. La seule chose qu’ils connaissaient d’elle était sa silhouette dans un lit d’hôpital, branché à des machines. Toujours avec un petit sourire aux coins des yeux, ils entendirent soudainement le bracelet de leur soeur vibrer, tout en la voyant chavirer au sol, se fracassant la tête contre le carrelage, et du sang qui ne pouvait plus s’empêcher de couler. Le bruit des ambulances à l’extérieur qui se rapprochait, et des médecins qui forçaient la porte d’entrer pour emporter la demoiselle au sol. Les frères et soeurs pensaient à une mauvaise farce, jusqu’à que les ambulanciers les guident à l’hôpital, où ils virent leur petite soeur branchés à une dizaine de machines lui permettant de survivre.
Annotations
Versions