Chapitre 23 : Une soirée imprévisible

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Bonjour à tous, poussins prophétiques des quatre coins de la France (et de la Belgique, ou d'ailleurs...) ! Nous vous proposons aujourd'hui un morceau d'un artiste techno français très reconnu : I Hate Models  Transcendental Fusion. De la techno puissante avec une ambiance assez envoûtante, presque psychédélique.


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== Point de vue de Léo ==

Quelques jours après notre soirée d'intronisation - avec l’intégration de Chloé et le choix du nom de groupe - je me retrouve auprès de Louane dans un petit restaurant ma foi bien sympathique que j'ai choisi il y a déjà deux jours. Il faut savoir être prévoyant et organisé dans la vie, même si à cause d'un certain “génie égocentrique” légèrement envahissant, mon habituelle organisation se trouve souvent mise à mal. Bref, je suis donc bien content d'avoir réussi à planifier une petite soirée en amoureux avec ma copine. L’ambiance est bien plus feutrée et traditionnelle que dans le bar fétiche d’Alan, ce qui est normal, car nous apprécions tous les deux être au calme. Et quoi de mieux, qu’un petit restaurant au bord du port pour apprécier un moment à deux. Après avoir commandé, je lui demande comment s'est passée sa journée, histoire de lancer une nouvelle discussion.

— Bah figure-toi qu'il m'est arrivé un truc de dingue !

— Ah ouais ? réponds-je étonné.

— Tu vois le deuxième guitariste de ton groupe ?

— Euh, on n’a qu’Alan en tant que guitariste, mais tu dois sûrement parler de Roger, notre bassiste.

— Ah oui, bassiste, je confonds toujours les basses avec les guitares, dit-elle en rigolant. Le rock, ce n’est pas trop mon truc, mon chou.

— Et donc, qu'est-ce qu'il a Roger du coup ?

— Eh bien, il est venu m'aborder tout à l'heure, enfin on s'est rencontrés par hasard lorsque je sortais de la fac de bio, et lui de celle de maths si j’ai bien compris.

— Ah ouais ! C'est vrai qu'elles sont à côté, mais c’est marrant quand même ! Ça va, il n'a pas était un peu trop …lourd ? Engageant ?

En effet, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter un peu suite à cette information. Commençant à connaître Roger et sa réputation de coureur de jupons, je redoute un peu qu’il fût tenté de draguer Louane, mais cela ne semble pas être le cas au vu de sa réponse.

— Non franchement, ça va, il a été plutôt cool, pourquoi ?

— Disons qu'il est un peu du genre à draguer tout ce qui bouge… du moment que c'est féminin !

— D’accord, je vois le genre, il faut aussi avouer qu'il est plutôt joli garçon, mais ne t'en fais pas mon Léo, t'es bien plus beau que lui !

Je sens alors dans sa voix comme un léger doute, qui me laisse un peu sceptique quant à ce qu'il s'est réellement passé. Il faudra que j'en discute avec lui ou Alan pour mettre les choses au clair, mais franchement, je ne vois pas de raison de s’inquiéter : ça serait vraiment trop grossier de la part de Roger. D’ailleurs, j’avais entre autres invité Louane ici pour penser à autre chose que ces deux énergumènes, et consacrer un peu plus de temps à ma chérie.

Un jeune serveur plutôt beau garçon, qui je dois bien l’avouer dégage une certaine élégance, vient délicatement nous amener nos cassolettes de moules marinières, accompagnées d’un bol de frites. Pendant que nous dégustons notre plat, je surprends dans le regard de Louane, à chaque fois que nos yeux se croisent, une teinte un peu plus joueuse, même presque aguicheuse ! C’est Roger qui lui a donné des idées ?

Nous évoquons les prochaines vacances, qui se rapprochent, et pour lesquelles mon amoureuse semble avoir déjà de nombreux plans pour nous deux. Nous allons passer quelques jours chez ses parents, et sûrement profiter des forêts environnantes pour partir en randonnée. Elle me parle également d’un film qui sera bientôt à l’affiche, dont une de ses amies lui a parlé, Été 85, qu’elle aimerait qu’on aille voir ensemble. Apparemment, le film traite de la passion de deux jeunes hommes pendant leurs vacances ; vu les acteurs principaux, je comprends que ça puisse l’intéresser. Il faut bien avouer que le casting est plutôt réussi, si on souhaite plaire au plus grand nombre.

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Nous rentrons chez elle, et sur le chemin, le semblant d’intuition que j’ai eu tout à l’heure semble se confirmer. Je constate qu’elle me touche avec plus d’insistance et d’insolence qu’à l’habitude. Étant moi-même toujours très mesuré, je suis parfois forcé d’attraper sa main qui s’aventure vers des endroits sensibles. Je m’attendais à une soirée plus normale et suis rapidement pris d’une certaine gêne. Qu’est-ce que cela va donner une fois que nous serons arrivés chez elle ?

Malheureusement pour moi, elle a bien remarqué que j’ai compris son intention. Trop de questions se bousculent dans ma tête, et je crains très fortement de ne pas pouvoir faire face au stress qui m’envahit. Je ne me suis pas du tout préparé à ça ! Et je ne pensais pas que l’initiative viendrait d’elle. Alors que nous nous installons devant une série, et que je crois pouvoir un peu temporiser, elle me dit tout d’un coup :

— Tu sais Léo, j’aimerais beaucoup te découvrir un peu plus.

La douceur de sa voix, que j’adore, ne permet pourtant pas de me rassurer. D’ailleurs, je ne sais tout simplement pas quoi lui répondre. Je ne veux pas la vexer, mais pas non plus avancer dans une pente glissante dont je ne pourrai m’échapper. Je reste à la regarder dans les yeux, en détournant parfois le regard, mes lèvres elles définitivement bloquées.

— Léo, tout va bien ? Je ne veux pas te faire stresser, hein ! dit-elle en apposant sa main sur mon visage.

— Euh oui, ça va … très bien, désolé. Je suis tout à toi.

Sans cesser de me sourire, elle prend ma main, et va effleurer avec celle-ci l’intérieur de ses cuisses, puis la remonte au niveau du nombril, avant de descendre dangereusement vers sa taille.

— Tu as l’air d’avoir un peu chaud ! C’est moi qui te fais cet effet ? poursuit-elle malicieusement.

Je ne m’en étais pas vraiment aperçu, mais effectivement, je transpire déjà. En même temps, c’est normal, je dois faire peine à voir tellement je suis mal à l’aise. Les quelques gestes que je pense entreprendre me semblent trop mécaniques et artificiels, alors je me ravise, de peur de paraître inélégant.

— Tu as raison, je devrais peut-être aller me passer un peu d’eau fraîche. Je reviens tout de suite.

Une fois dans la salle de bain, je sors mon téléphone et compose le numéro d’Alan. Normalement, ce genre de problème fait partie de son expertise, et il pourra peut-être me donner de précieux conseils pour la soirée. J’attends un instant avec une tension grandissante avant d’entendre pour une fois avec bonheur la voix d’Alan :

— Yo mon petit Léo ! Qu’est-ce qui t’amène ?

— Je suis avec Louane là et…

— Cool !

— Euh pas tellement… disons qu’elle m’a fait des propositions assez explicites, et ça me stresse un peu… beaucoup. Je me disais que t’avais sûrement des bons conseils.

— Hmm, oui j’en ai, mais s’appliquent-ils bien à ton cas, je ne sais pas ! Mais tu as envie de lui faire plaisir au moins ?

— Je crois, mais je ne m’en sens pas capable. Je vais faire n’importe quoi, c’est sûr !

— Je vois… je peux toujours te proposer une exfiltration si tu veux !

— Peut-être…

— Je t’appelle dans dix minutes, disons que je me serai cassé la gueule en vélo, par exemple, et que j’aurais besoin de l’aide de mon Léo préféré !

— Heu… d’accord.

Le plan machiavélique d'Alan semble avoir fonctionné, même si Louane à fait une drôle de tête lorsque je lui ai dit être obligé d'aller rejoindre mon ami, plutôt que de passer du temps avec elle. Il me semble revivre, une fois que je suis dehors dans la fraîcheur de la nuit. Je suis parvenu à ne pas trop la contrarier, enfin je crois. J’en ai même profité pour la rassurer en disant que je me sentais de toute manière bien trop tendu ce soir, et que nous reprendrions les choses là où nous les avons arrêtées, dans quelques jours. Elle me connaît suffisamment pour savoir que même concernant ce genre d’activités, je préfère avoir une longueur d’avance… Enfin, je me sens malgré tout un peu bête, même si à mon âge c’est sûrement tout à fait normal d’être encore très hésitant.

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