Chapitre 26 : Les joies de la sangria
Bonjour à toutes, tous et non-binaires qui passent par là ! La Poule Cosmique vous aime tous dans votre différence.
Nous vous proposons pour des raisons scénaristiques évidentes une reprise de Eye of the Tiger de Survivor par Amel Bent. Bonne lecture !
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== Point de vue d'Alan==
Même si mon appartement possède une taille plus que respectable, ça va commencer à faire un peu de monde pour cette répétition : Roger, Chloé, ainsi que Léo et sa “copine”, qui pourrait bien ne plus le rester très longtemps. Je me rends d’ailleurs compte que je n’ai pas pratiqué mon art de prédilection depuis plus d’une semaine - non, je ne parle pas de musique, malgré mon niveau incontestablement avancé, mais bien celui qui consiste à empaler des minets que je trouve séduisants. Mon répertoire commence tout doucement à être surpris d’avoir moins de propositions de ma part, ou de réponses enthousiasmées quant à leurs plans salaces. Il faut dire que mon esprit est quand même de plus en plus pris par ce beau petit blond qui sert de batteur dans mon groupe.
Avec tout ce monde, j’ai prévu un peu plus simple que les cocktails que j’avais préparés la veille pour mon Léo en détresse. J’espère que tout le monde aime la sangria, car je ne fais pas dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit d’inviter, ayant préparé un grand saladier dans lequel mes convives pourront se servir à souhait. J’ai profité d’un peu de temps libre pour également faire le ménage, et disposer mes instruments encore plus harmonieusement dans ma salle de musique. Je souris devant ma Stratocaster, qui trône en reine vénérée sur son socle surélevé.
Ce n’est pas tous les jours que je reçois deux femelles chez moi, disons que cette pratique change de mes habitudes. Mes jeunes amants ne se formalisent pas de quelques habits qui traîneraient dans le salon et n’ont de toute manière pas accès à ma salle de musique ; s'ils osent s’y aventurer, ils voient la porte de sortie sans passer par la case “baise intense”.
Comme à son habitude, Léo est le premier arrivé, exactement à l’horaire que j’avais indiqué. J’ai l’impression qu’il n’a toujours pas compris qu’en agissant ainsi, il risquait fort que je lui ouvre encore torse nu en sortant de la douche, mais je me garde de lui dire !
— Salut Alan ! Oulah, tu as l’air d’avoir prévu un peu trop de sangria ; tu sais que j’évite de boire deux jours de suite, moi ! s’écrie-t-il en jetant un regard inquiet par-dessus mon épaule.
— Ahah ! Ne t’en fais pas, si ni toi ni les filles ne vous en occupez, je sais que Roger sera là pour m'accompagner dans cette beuverie !
— Et tu penses toujours pouvoir réussir à jouer correctement après ça ?
— Mais oui, l’alcool a des vertus que tu ignores encore, mon petit. Ça peut aiguiser certains sens ! ajouté-je malicieusement.
— Je n’en suis pas si sûr… Sinon est-ce que ça te dérange si je m’installe déjà à la batterie pour m’échauffer un peu les poignets ?
— Il y aurait une autre solution pour ça, dis-je avec un regard lubrique, avant de finalement le conduire vers la salle de musique.
Étant tellement concentré à mater et faire rougir Léo, je ne me rends compte que maintenant de l’absence de sa copine à ses côtés. Je m’empresse alors de lui faire part de ma réflexion :
— Sinon, Louane n’est pas avec toi ?
— Euh non, elle a tenu à t’acheter un petit quelque chose et j'ai préféré te rejoindre pour m’entraîner plutôt que de traîner dans les magasins ; ça allait me mettre en retard en plus.
— Ouais ! Avoue plutôt que je te manquais trop !
Je le surprends à rougir alors qu’il s’installe à la batterie - qui est clairement devenue la sienne à présent - et tente un petit son qu’il a en tête depuis ce matin, comme il me le fait savoir. Je dois bien admettre que mon poulain a progressé depuis deux mois… Je me demande ce que se sera à la fin de l’année : peut-être que le padawan dépassera le maître ! Toujours est-il qu’après l’avoir admiré pendant quelques instants - c’est marrant, il tire la langue quand il est concentré, ce qui le rend beaucoup trop chou - sa douce et belle Louane sonne enfin à la porte, une boîte de chocolats à la main. Je la remercie de l'attention et l’invite à rentrer en précisant que le rythme de batterie qui apporte cette ambiance plaisante à mon appart’ est réalisé par son homme. Je serais presque jaloux tant j’aimerais me l'approprier ! Cette forme de jalousie s’accentue lorsqu'elle s'empresse d’aller embrasser Léo après m’avoir fait la bise - je suis sûr que ce petit coquin doit embrasser divinement bien.
Arrivent ensuite rapidement notre chanteuse Chloé, puis notre “bassiste multi-instrumental” Roger. Pour le plus grand plaisir de nos oreilles, il semblerait qu’aujourd’hui ce dernier n'ait pas apporté d’instrument étrange...
J’ai immédiatement l’impression d’avoir parlé trop vite lorsque je le vois sortir un objet métallique de sa besace maléfique… Oh mon dieu, qu’est-ce que ce machin ?
— Je vous présente une guimbarde les amis ! Vous allez voir, on peut faire des folies avec ce petit bout de métal !
— Je n’en doute pas une seule seconde… mais peux-tu laisser nos tympans tranquilles le temps que nous prenions un verre de sangria, puis que nous trinquions à cette soirée de répétition et l’arrivée de ces deux charmantes demoiselles dans mon appart’ ?
— On dirait que ma pauvre petite guimbarde te dérange plus que les rythmes de batterie de Léo ! Si tu préfères, j’ai toujours le kazoo sur moi, c’est devenu mon meilleur ami. Désormais, il m’accompagne partout, même lorsqu’il s’agit de jouer une sérénade à une de mes conquêtes du soir.
— Roger, franchement, ta folie me dépasse !
— Parle pour toi, le nouvel adepte du plan à trois !
— Je t’en ai peut-être trop parlé dans les détails, mais ce n’était qu’une fois, hein !
Bien que nous soyons capables de poursuivre ce genre de débats saugrenus pendant de longues minutes, l’intervention de Chloé, qui commence à servir les verres de sangria, vient interrompre notre querelle amicale. Ce n’est pas plus mal, car l’évocation de mes soirées frivoles semble déjà provoquer un début d’embarras chez mon Léo.
— Eh beh tu as le sens des priorités Chloé ! m’écrié-je. Allez les autres, prenez tous un verre et trinquons à notre victoire prochaine !
Nous nous installons ensuite tous munis de notre instrument, à l’exception de Louane, restée légèrement en retrait sur mon canapé en cuir noir, et qui n’a d’yeux que pour son batteur. Après un petit peu d’impro’ de notre part, accompagnée de la guimbarde de Roger, qui je dois l’avouer rend vraiment bien pour le coup, nous décidons de nous concerter pour choisir le morceau que nous jouerons dans une semaine, lors de la grande finale.
== Point de vue de Léo==
Nous nous lançons dans plusieurs minutes d’intense réflexion, qui nous font passer par Paint It Black des Stones, mais aussi Radio Gaga de Queen. Alors que Chloé s’amuse à fredonner ces deux airs, Louane, avec une perspicacité étonnante, remarque une ressemblance notable avec la voix d’Amel Bent et nous montre une version de Eye of the Tiger chantée par ses soins, qui nous charme tous. Alan s’empresse de prendre sa guitare, et après deux ou trois essais de notes, trouve la rythmique exacte. Il est rapidement suivi par Chloé, qui saisit son téléphone afin d’avoir les paroles : leur duo rend déjà la chose vraiment magnifique ! Alan me montre ensuite le rythme que je dois réaliser à la batterie en frôlant mon corps comme à son habitude, ce que ne manque pas de remarquer jalousement Louane, tandis que Roger essaye de trouver des partitions pour sa basse.
La soirée bat son plein après quelques répétitions du morceau et de nombreux verres de sangria. Même moi, malgré ma volonté initiale, je ne les compte plus vraiment... Louane et Roger ont l’air de discuter beaucoup trop à mon goût, mais ce qui m’énerve le plus - je ne saurais réellement dire pour quelle raison - est la tendance qu’a Chloé à se rapprocher dangereusement d’Alan.
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